vendredi 24 septembre 2010

Une ode aux parties sexuelles de la femme par un anonyme du XVIIIe siècle (1741). Un des rares livres à proner une dévotion pour le sexe de la femme.



ANONYME [Attribué par Brunet à André François Boureau Deslandes].

L'APOTHÉOSE DU BEAU-SEXE.

A Londres (Hollande ?), chez Van der Hoek, 1741.

1 volume in-12 (15 x 9,5 cm) de XLVI-138-(36) pages. Titre imprimé en rouge et noir.

Reliure plein parchemin, dos muet (reliure pastiche récente à l'imitation des reliures hollandaises du temps). Reliure en très bon état, intérieur en bon état avec quelques légères salissures et rousseurs sans gravité.

Notre exemplaire ne contient pas le frontispice gravé cité quelquefois par les bibliographes.

UNIQUE ET TRÈS RARE ÉDITION.

C'est par erreur qu'on donne parfois la date de 1712 à cet ouvrage car elle est assez mal imprimée sur le titre pour laisser supposer M D CC X II alors qu'il faut lire M D CC XLI. Il n'existe qu'une seule édition de ce texte et c'est celle-ci.

On trouve quelques commentaires intéressants sur cet ouvrage curieux dans l'ouvrage de Marc Angenot, Les champions des femmes : examen du discours sur la supériorité des femmes (Les Presses Universitaires du Québec, 1977, pp. 75-77) : "Cet opuscule dont l'auteur reste inconnu parut à Londres en 1712 (i.e. 1741) avec un frontispice représentant Pandore divinisée, tenant contre son ventre la boîte d'où devaient sortir les misères de l'humanité. La thèse singulière défendue dans ce libelle à permis de n'y voir qu'une plaisante supercherie. Mais il est des supercheries qui tiennent plus de l'expérience spéculative que de la mystification pure et simple. C'est, nous parait-il, le cas dans ce petit ouvrage, moins parodique qu'il n'y parait. Le titre n'est pas pour surprendre. "Apothéose du sexe", "Apologie du beau sexe", "Triomphe du sexe", nous recensons au XVIIIe siècle une dizaine de titres analogues. Mais ce titre, il faut le prendre ici dans toute sa rigueur. Apthéose signifie bien étymologiquement "divinisation". Et "sexe" doit s'entendre non, selon le vocabulaire noble, comme synonyme de "femme" (mot trop peu relevé au goût du temps), mais bien précisément dans le sens de "parties génitales de la femme". L'auteur se propose tout bonnement de vouer un culte religieux aux organes sexuels féminins et justifie sur le ton le plus grave la légitimité de ce choix et l'opportunité d'un retour au paganisme naturel. Il s'appuie - c'est évident - sur la thèse de la supériorité des femmes et proclame la nécessité de réhabiliter le libidinal, l'érotisme étant le seul mouvement qui nous rapproche du divin. (...) En somme l'auteur se veut polythéiste et entend vouer à la sexualité féminine une dévotion particulière (...) conforme à la nature et à la raison. Son argument ne manque ni de solidité, ni d'érudition, et si un humour camouflé se devine, il se combine avec un authentique enthousiasme. (...)"

"Quoi de plus beau dans la nature que la femme ! & quoi de plus naturel que d'avoir en vénération l'organe de la production des êtres raisonnables. (...) Mille bonnes raisons devaient engager les hommes à choisir pour une de leurs divinités les Parties de la femme (...)" (extrait, p. 54).

L'auteur y défend le plaisir sexuel comme étant "le seul des plaisirs parfaits, parce qu'il occupe à la fois & les parties du corps et les facultés de l'âme". (p. 128).

Marc Angenot conclut en écrivant : "Mystificateur peut-être, l'opuscule anonyme est aussi celui d'un mystique, d'un mystique libertin. Son ironie n'exclut pas une saine intuition du refoulé dans le discours sur les femmes".

Brunet dans son Manuel du libraire attribue cet ouvrage à André François Boureau Deslandes (1690-1757), sans réel fondement que l'impiété véhiculée par d'autres ouvrages de cet auteur. La préface le déclare pourtant dû à un savant de premier ordre, d'origine allemande, mort peu auparavant.

BON EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE ET CURIEUX.

VENDU

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