CICÉRON (Marcus Tullius Cicero)
[ŒUVRES DE CICÉRON] M. TVLLII CICERONIS OPERA ; Cum optimis exemplaribus accurate collata.
Amstelaedami, Ex Officina Ioannis Blaeu, 1659. [Amsterdam, Jean Blaeu].
10 volumes petits in-12 (125 x 75 mm - Hauteur des marges : env. 120 mm), collationné complet, env. de 350 à 850 pages par volume. Titre frontispice gravé à l'eau-forte en tête du premier volume. Portrait de Cicéron gravé à l'eau-forte.
Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, filet à froid en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées sur marbrure, fine roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque ou légèrement postérieure de quelques dizaines d'années, vers 1680-1700). Reliure en excellent état, avec quelques légères traces, quelques frottements/épidermures au dos du tome X et dernier. Exemplaire court de marge supérieure avec parfois une atteinte au titre courant. A noter que 6 feuillets du cahier H du premier volume comportent des corrections manuscrites calligraphiées sur papier collé sur quelques lignes imprimées (le cahier H défectueux à l'impression à dû être corrigé de la sorte à l'époque). Collationné complet. Texte en latin.
NOUVELLE ÉDITION. RÉIMPRESSION DE L'ÉDITION ELZÉVIRIENNE DE 1642.
Comme l'édition donnée en 1642 en 10 volumes de même format par les frères Abraham et Bonaventure Elzévier, cette édition de 1659 reprend le texte établi par J. Gruter. Cette édition est donnée par Jean Blaeu, célèbre éditeur, avec son frère Cornelius, de cartes et d'atlas à Amsterdam. Les bibliographes s'accordent pour trouver correcte cette édition de 1659.
"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." disait Cicéron. Le bibliophile qui a commandé cette très belle reliure à la fin du XVIIe siècle était sans conteste un homme heureux. Pour peu qu'il ait eu un beau jardin, et il était comblé. Il avait là, sous la main, la somme des Œuvres de Cicéron dans le texte latin le plus juste alors.
"Les jugements sur Cicéron philosophe ont souvent été très sévères : Cicéron n’est pas un philosophe ; c’est un Romain qui, d’après les philosophes grecs, compose sur certaines questions des écrits clairs, élégants et même éloquents. Il s’adonne à cette étude dans les loisirs forcés que lui créent les misères du temps ; il y trouve une distraction à ses tristes pensées et une consolation. Il se flattait aussi de disputer aux Grecs la victoire en ce genre, comme il l’avait fait pour l’éloquence, et de donner à sa patrie une littérature philosophique qui lui manquait. Certains jugent que l’originalité lui faisait défaut, et qu’il s’en souciait d’ailleurs fort peu. On ne peut guère douter qu’il se crût supérieur à la plupart des Grecs qu’il imitait, si l’on en excepte Platon. Et il est fort probable qu’il leur était en effet supérieur sous le rapport du style, de l’élégance et de l’abondance. Peut-être même a-t-il été convaincu que le bon sens pratique, dont il était doué au plus haut point, faisait de lui un philosophe bien plus remarquable et plus utile à ses contemporains que les Zénon et les Épicure. Il semble avouer cette prétention dans le traité des Devoirs, son dernier ouvrage. Et il ne serait pas étonnant que les contemporains pour lesquels il écrivait eussent partagé cette vision. La philosophie de Cicéron devait en effet être à leurs yeux la vraie philosophie, celle qui seule convenait à des Romains. Malgré toutes ces critiques, il est un mérite bien difficile à refuser à Cicéron : il est pour nous une des sources les plus précieuses pour l’histoire de la philosophie, du fait de la rareté extrême des ouvrages conservés. Ajoutons aussi qu’il a porté dans la composition de ses écrits les admirables qualités de son esprit et de son style. Il n’a point la grâce souveraine de Platon, il ne peut lui être comparé dans la forme du dialogue ; car Cicéron ne peut converser, il faut qu’il plaide : mais chez qui trouverait-on plus de clarté, d’élégance, d’éclat et de mouvement ? L’expression ’’Cicéron traducteur des Grecs" montre la victoire du grand orateur romain à travers les termes philosophiques qu’il a inventés en latin à partir des mots grecs et qui ont connu une grande fortune en Occident. C’est lui qui a inventé un vocabulaire spécifique pour rendre compte de la philosophie grecque. Il créa ainsi des néologismes latins tels que providencia, qualitas, medietas." (Pierre Grimal, Cicéron, Paris, Fayard, 1986).
Cet exemplaire a ensuite appartenu à un avocat du XIXe siècle (restes d'ex libris gratté dans tous les volumes).
SUPERBE TRAVAIL DE DORURE AUX PETITS FERS AUX DOS.
SUPERBE ET EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE OU TRÈS LÉGÈREMENT POSTÉRIEUR, TRÈS CERTAINEMENT SORTI D'UN DES MEILLEURS ATELIERS DE RELIURE EXERÇANT ENTRE 1680 ET 1700.
VENDU
[ŒUVRES DE CICÉRON] M. TVLLII CICERONIS OPERA ; Cum optimis exemplaribus accurate collata.
Amstelaedami, Ex Officina Ioannis Blaeu, 1659. [Amsterdam, Jean Blaeu].
10 volumes petits in-12 (125 x 75 mm - Hauteur des marges : env. 120 mm), collationné complet, env. de 350 à 850 pages par volume. Titre frontispice gravé à l'eau-forte en tête du premier volume. Portrait de Cicéron gravé à l'eau-forte.
Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, filet à froid en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées sur marbrure, fine roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque ou légèrement postérieure de quelques dizaines d'années, vers 1680-1700). Reliure en excellent état, avec quelques légères traces, quelques frottements/épidermures au dos du tome X et dernier. Exemplaire court de marge supérieure avec parfois une atteinte au titre courant. A noter que 6 feuillets du cahier H du premier volume comportent des corrections manuscrites calligraphiées sur papier collé sur quelques lignes imprimées (le cahier H défectueux à l'impression à dû être corrigé de la sorte à l'époque). Collationné complet. Texte en latin.
NOUVELLE ÉDITION. RÉIMPRESSION DE L'ÉDITION ELZÉVIRIENNE DE 1642.
Comme l'édition donnée en 1642 en 10 volumes de même format par les frères Abraham et Bonaventure Elzévier, cette édition de 1659 reprend le texte établi par J. Gruter. Cette édition est donnée par Jean Blaeu, célèbre éditeur, avec son frère Cornelius, de cartes et d'atlas à Amsterdam. Les bibliographes s'accordent pour trouver correcte cette édition de 1659.
"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." disait Cicéron. Le bibliophile qui a commandé cette très belle reliure à la fin du XVIIe siècle était sans conteste un homme heureux. Pour peu qu'il ait eu un beau jardin, et il était comblé. Il avait là, sous la main, la somme des Œuvres de Cicéron dans le texte latin le plus juste alors.
"Les jugements sur Cicéron philosophe ont souvent été très sévères : Cicéron n’est pas un philosophe ; c’est un Romain qui, d’après les philosophes grecs, compose sur certaines questions des écrits clairs, élégants et même éloquents. Il s’adonne à cette étude dans les loisirs forcés que lui créent les misères du temps ; il y trouve une distraction à ses tristes pensées et une consolation. Il se flattait aussi de disputer aux Grecs la victoire en ce genre, comme il l’avait fait pour l’éloquence, et de donner à sa patrie une littérature philosophique qui lui manquait. Certains jugent que l’originalité lui faisait défaut, et qu’il s’en souciait d’ailleurs fort peu. On ne peut guère douter qu’il se crût supérieur à la plupart des Grecs qu’il imitait, si l’on en excepte Platon. Et il est fort probable qu’il leur était en effet supérieur sous le rapport du style, de l’élégance et de l’abondance. Peut-être même a-t-il été convaincu que le bon sens pratique, dont il était doué au plus haut point, faisait de lui un philosophe bien plus remarquable et plus utile à ses contemporains que les Zénon et les Épicure. Il semble avouer cette prétention dans le traité des Devoirs, son dernier ouvrage. Et il ne serait pas étonnant que les contemporains pour lesquels il écrivait eussent partagé cette vision. La philosophie de Cicéron devait en effet être à leurs yeux la vraie philosophie, celle qui seule convenait à des Romains. Malgré toutes ces critiques, il est un mérite bien difficile à refuser à Cicéron : il est pour nous une des sources les plus précieuses pour l’histoire de la philosophie, du fait de la rareté extrême des ouvrages conservés. Ajoutons aussi qu’il a porté dans la composition de ses écrits les admirables qualités de son esprit et de son style. Il n’a point la grâce souveraine de Platon, il ne peut lui être comparé dans la forme du dialogue ; car Cicéron ne peut converser, il faut qu’il plaide : mais chez qui trouverait-on plus de clarté, d’élégance, d’éclat et de mouvement ? L’expression ’’Cicéron traducteur des Grecs" montre la victoire du grand orateur romain à travers les termes philosophiques qu’il a inventés en latin à partir des mots grecs et qui ont connu une grande fortune en Occident. C’est lui qui a inventé un vocabulaire spécifique pour rendre compte de la philosophie grecque. Il créa ainsi des néologismes latins tels que providencia, qualitas, medietas." (Pierre Grimal, Cicéron, Paris, Fayard, 1986).
Cet exemplaire a ensuite appartenu à un avocat du XIXe siècle (restes d'ex libris gratté dans tous les volumes).
SUPERBE TRAVAIL DE DORURE AUX PETITS FERS AUX DOS.
SUPERBE ET EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE OU TRÈS LÉGÈREMENT POSTÉRIEUR, TRÈS CERTAINEMENT SORTI D'UN DES MEILLEURS ATELIERS DE RELIURE EXERÇANT ENTRE 1680 ET 1700.
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