
Antoine FURETIÈRE
NOUVEAU RECUEIL DES FACTUMS DU PROCEZ, D'ENTRE DÉFUNT MR. L'ABBÉ FURETIÈRE, L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, et quelques-uns des autres membres de la même académie. Dans lequel on trouvera quantité de pièces très-bellles & très-curieuses des deux parties, qui n'avaient pas été données au public. Dernière édition, considérablement augmentée.
A Amsterdam, chez Henry Desbordes, 1694.
2 forts volumes in-12 (15,5 x 8,5 cm) de (20)-544 et (2)-525-(9) pages, avec un fronstipice gravé sur bois différent pour chaque volume. titres imprimés en rouge et noir.
Reliure pleine basane marron, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, tranches rouges (reliure de l'époque). Reliure en très bon état (quelques épidermures sans gravité sur les plats, deux piqures de vers peu visibles), intérieur en très bon état avec rousseurs éparses, papier fin, quelques rares piqures de vers dans les marges de quelques feuillets seulement. Collationné complet.

NOUVELLE ÉDITION EN GRANDE PARTIE ORIGINALE.

Antoine Furetière (1619-1688), tout à la fois poète, fabuliste, romancier et lexicographe, se fait tout d'abord reconnaître du public pour son Roman bourgeois (1666). Élu membre de l'Académie française en 1662. Singulièrement agacé par la lenteur de l'avancement des travaux du Dictionnaire de l'Académie, ainsi que par l'absence de prise en compte des termes scientifiques, techniques et artistiques, il sollicite et obtient de Louis XIV un privilège pour publier son propre Dictionnaire, dont il avait commencé la rédaction dès le début des années 1650. L'entreprise n'étant pas du goût de tous ses collègues académiciens et les accusations devenant de plus en plus aigres, Furetière intente un procès qu'il eût probablement perdu si sa mort n'était venue mettre un terme à la querelle. Ayant publié en 1684 un extrait de son Dictionnaire, il est exclu de l'Académie le 22 janvier 1685 à une voix de majorité. Toutefois, le roi, protecteur de l'Académie, intervient pour s'opposer à l'élection d'un remplaçant du vivant de Furetière. Lié d'amitié depuis de longues années avec Jean de La Fontaine, il se brouille définitivement avec lui lorsque le fabuliste refusa de prendre parti en sa faveur dans la querelle. Vexé par le sort qui lui est fait, Furetière se lance alors dans la publication de violents pamphlets contre l'Académie et les académiciens, dont le plus célèbre est Couches de l'Académie en 1687. S'il n'eut pas la satisfaction de voir son œuvre maîtresse publiée de son vivant, l'histoire retiendra qu'elle vint à son terme quatre ans après sa mort avec la première édition du Dictionnaire de l'Académie françoise (1694), et que « Le Furetière», comme on l'appelle familièrement, plus de trois siècles après sa publication, connaît un succès qui ne s'est jamais démenti, comme en témoignent les nombreuses rééditions qu'il a connues jusqu'à nos jours.

Cette édition des factums de 1694 servira de texte de référence pour la réédition mise en œuvre par Charles Asselineau en 1859 (Paris, Poulet-Malassis). Le deuxième volume porte le titre de suivant : "Les preuves par écrit, des faits contenus au procès de défunt Mr. l'abbé Furetière etc." Chaque volume comporte des titres particuliers intermédiaires compris dans la pagination. Les deux frontispices gravés sur bois sont très curieux.
"Les Factums de Furetière contre l'Académie qui obtinrent tant de succès lors de leur apparition, furent d'abord publiés de format in-4°. Ils furent réimprimés plusieurs fois en Hollande, de 1685 à 1688, en 1 vol. in-12 et depuis lors en 2 vol. L'édition que nous annonçons est la dernière. Elle contient un grand nombre de pièces piquantes, parmi lesquelles il faut ranger en premier ordre les Couches de l'Académie (tom. I, p. 271). Quoique les penchants de l'éditeur le portassent à préférer la cause de Furetière à celle de l'Académie, il n'a pas plus ménagé l'un que l'autre dans l'assemblage des pièces qui composent son recueil. Une des réflexions scandaleuses qui donnent encore tant de saveur au récit de débats qui, sans cette circonstance, seraient presque oubliés aujourd'hui, est relative à la tenue des séances particulières de l'Académie française et aux discussions qui s'élevaient entre des membres de cette compagnie très célèbre et quelques médiocrités ou nullités que le maréchalat littéraire n'a pas sauvées de l'oubli. On y voit figurer le bon La Fontaine, que Furetière appelle Arétin mitigé, Quinault, Perrault, Bensserade, Bégnier-Desmarais, que le malin abbé traite avec une rigueur qu'ils ne méritaient pas et qu'il aurait dû réserver exclusivement pour les Coras, les Boyer, les Cassagne et autres écrivains de même étoffe. Au nombre des anecdotes réjouissantes dont il sème ses récits, on remarque celle du combat à coups de dictionnaires qui eut lieu entre Charpentier et l'abbé Tallemant. « Ce fut alors qu'on vit ce combat fabuleux décrit si agréablement dans le Lutrin de M. Despréaux, converti en réalité. » (Tom. I, p. 334.) Notre édition, quoique moins belle que celles qui l'ont précédée, doit obtenir la préférence parce qu'elle est plus complète." (in Bulletin du Bibliophile, n°13, neuvième série, année 1850, p.580-581)

BEL EXEMPLAIRE D'UN OUVRAGE PEU COMMUN.
VENDU
NOUVEAU RECUEIL DES FACTUMS DU PROCEZ, D'ENTRE DÉFUNT MR. L'ABBÉ FURETIÈRE, L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, et quelques-uns des autres membres de la même académie. Dans lequel on trouvera quantité de pièces très-bellles & très-curieuses des deux parties, qui n'avaient pas été données au public. Dernière édition, considérablement augmentée.
A Amsterdam, chez Henry Desbordes, 1694.
2 forts volumes in-12 (15,5 x 8,5 cm) de (20)-544 et (2)-525-(9) pages, avec un fronstipice gravé sur bois différent pour chaque volume. titres imprimés en rouge et noir.
Reliure pleine basane marron, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, tranches rouges (reliure de l'époque). Reliure en très bon état (quelques épidermures sans gravité sur les plats, deux piqures de vers peu visibles), intérieur en très bon état avec rousseurs éparses, papier fin, quelques rares piqures de vers dans les marges de quelques feuillets seulement. Collationné complet.

NOUVELLE ÉDITION EN GRANDE PARTIE ORIGINALE.

Antoine Furetière (1619-1688), tout à la fois poète, fabuliste, romancier et lexicographe, se fait tout d'abord reconnaître du public pour son Roman bourgeois (1666). Élu membre de l'Académie française en 1662. Singulièrement agacé par la lenteur de l'avancement des travaux du Dictionnaire de l'Académie, ainsi que par l'absence de prise en compte des termes scientifiques, techniques et artistiques, il sollicite et obtient de Louis XIV un privilège pour publier son propre Dictionnaire, dont il avait commencé la rédaction dès le début des années 1650. L'entreprise n'étant pas du goût de tous ses collègues académiciens et les accusations devenant de plus en plus aigres, Furetière intente un procès qu'il eût probablement perdu si sa mort n'était venue mettre un terme à la querelle. Ayant publié en 1684 un extrait de son Dictionnaire, il est exclu de l'Académie le 22 janvier 1685 à une voix de majorité. Toutefois, le roi, protecteur de l'Académie, intervient pour s'opposer à l'élection d'un remplaçant du vivant de Furetière. Lié d'amitié depuis de longues années avec Jean de La Fontaine, il se brouille définitivement avec lui lorsque le fabuliste refusa de prendre parti en sa faveur dans la querelle. Vexé par le sort qui lui est fait, Furetière se lance alors dans la publication de violents pamphlets contre l'Académie et les académiciens, dont le plus célèbre est Couches de l'Académie en 1687. S'il n'eut pas la satisfaction de voir son œuvre maîtresse publiée de son vivant, l'histoire retiendra qu'elle vint à son terme quatre ans après sa mort avec la première édition du Dictionnaire de l'Académie françoise (1694), et que « Le Furetière», comme on l'appelle familièrement, plus de trois siècles après sa publication, connaît un succès qui ne s'est jamais démenti, comme en témoignent les nombreuses rééditions qu'il a connues jusqu'à nos jours.

Cette édition des factums de 1694 servira de texte de référence pour la réédition mise en œuvre par Charles Asselineau en 1859 (Paris, Poulet-Malassis). Le deuxième volume porte le titre de suivant : "Les preuves par écrit, des faits contenus au procès de défunt Mr. l'abbé Furetière etc." Chaque volume comporte des titres particuliers intermédiaires compris dans la pagination. Les deux frontispices gravés sur bois sont très curieux.
"Les Factums de Furetière contre l'Académie qui obtinrent tant de succès lors de leur apparition, furent d'abord publiés de format in-4°. Ils furent réimprimés plusieurs fois en Hollande, de 1685 à 1688, en 1 vol. in-12 et depuis lors en 2 vol. L'édition que nous annonçons est la dernière. Elle contient un grand nombre de pièces piquantes, parmi lesquelles il faut ranger en premier ordre les Couches de l'Académie (tom. I, p. 271). Quoique les penchants de l'éditeur le portassent à préférer la cause de Furetière à celle de l'Académie, il n'a pas plus ménagé l'un que l'autre dans l'assemblage des pièces qui composent son recueil. Une des réflexions scandaleuses qui donnent encore tant de saveur au récit de débats qui, sans cette circonstance, seraient presque oubliés aujourd'hui, est relative à la tenue des séances particulières de l'Académie française et aux discussions qui s'élevaient entre des membres de cette compagnie très célèbre et quelques médiocrités ou nullités que le maréchalat littéraire n'a pas sauvées de l'oubli. On y voit figurer le bon La Fontaine, que Furetière appelle Arétin mitigé, Quinault, Perrault, Bensserade, Bégnier-Desmarais, que le malin abbé traite avec une rigueur qu'ils ne méritaient pas et qu'il aurait dû réserver exclusivement pour les Coras, les Boyer, les Cassagne et autres écrivains de même étoffe. Au nombre des anecdotes réjouissantes dont il sème ses récits, on remarque celle du combat à coups de dictionnaires qui eut lieu entre Charpentier et l'abbé Tallemant. « Ce fut alors qu'on vit ce combat fabuleux décrit si agréablement dans le Lutrin de M. Despréaux, converti en réalité. » (Tom. I, p. 334.) Notre édition, quoique moins belle que celles qui l'ont précédée, doit obtenir la préférence parce qu'elle est plus complète." (in Bulletin du Bibliophile, n°13, neuvième série, année 1850, p.580-581)

BEL EXEMPLAIRE D'UN OUVRAGE PEU COMMUN.
VENDU