lundi 2 août 2010

Alexandre Dumas père : Une édition rare de la Dame de Monsoreau (1845-1846). Probablement la première édition en volumes de ce célèbre roman.




Alexandre DUMAS [en collaboration avec Ausguste MAQUET]

LA DAME DE MONSOREAU par Alexandre Dumas.

Leipzig, Brockhaus & Avenarius, 1845-1846. [Typographie de F. A. Brockhaus]. Les tomes cinquième et sixième portent la date de 1846. Les autres tomes sont à la date de 1845.

6 tomes en 3 volumes in-12 (18 x 11,5 cm) de (4)-147 ; (4)-157 ; (4)-185 ; (4)-176 ; (4)-191 et (4)-147 pages.

Cartonnage à la bradel en papier marbré de l'époque, étiquettes de papier vert et titre manuscrit aux dos (cartonnage d'attente de l'époque). Cartonnages bien conservés avec quelques légers frottements aux extrémités et sur les plats, intérieur frais, pratiquement sans rousseurs. Quelques différences de hauteurs de marges entre les trois volumes. Marges rognées.


CONTREFAÇON OU PRE-ORIGINALE DONNÉE PAR BROCKHAUS & AVENARIUS DE LEIPZIG LA MÊME ANNÉE QUE L'ÉDITION ORIGINALE.

Quérard dans ses Supercheries littéraires dévoilées (Tome I, col. 1.111, éd. 1882) indique que l'édition originale de ce roman a paru chez Petion en 8 volumes in-8 en 1846. Il ajoute qu'il a été fait aussi deux contrefaçons en Belgique et une par Brockhaus & Avenarius, à Leipzig, en 1845 (il faut lire 1845 et 1846), 6 vol. in-8 (il faut lire in-12).

La Dame de Monsoreau avait préalablement paru en feuilleton dans le Constitutionnel du 17 avril 1845 au 12 février 1846. Cette date de parution dans la presse laisserait supposer que l'édition donnée à Leipzig par Brockhaus & Avenarius n'est pas une contrefaçon de l'édition parue chez Petion en librairie mais plutôt une édition faite sans autorisation sur le feuilleton paru dans le Constitutionnel, ce qui expliquerait les dates de 1845 pour les quatre premiers tomes et de 1846 pour les deux derniers.

A notre connaissance, et sans avis contraire déclaré, aucune étude sérieuse n'a été menée pour savoir si cette édition de Brockhaus & Avenarius pouvait être considérée comme la véritable première édition en volume parue en librairie. Nous laissons la question à débattre.

Ce que l'on sait aujourd'hui c'est qu'encore une fois Alexandre Dumas s'est adjoint les services d'Auguste Maquet pour venir à bout de ce roman du temps d'Henri III. On connait même une lettre de Dumas dans laquelle il s'adresse à Maquet à propos de la Dame de Monsoreau, dans laquelle il écrit : "Cher ami, ne craignez rien, il n'y a pas de longueurs."

Ce roman historique fait suite à La Reine Margot et précède Les Quarante-Cinq. L'action se passe entre 1578 et 1579, six ans après le massacre de la Saint-Barthélémy par lequel commence La Reine Margot. Le duc d'Alençon, devenu duc d'Anjou depuis le couronnement de son frère Henri III de France, s'était réconcilié avec lui en 1577 mais se brouille de nouveau en février 1578. Les gentilshommes du duc, appelés les angevins dans le roman, cherchent noise aux favoris du roi, les mignons, qui sont également menacés par les partisans du duc de Guise, chef de la faction catholique, dont Henri III tentera de miner l'autorité en prenant lui-même la tête de la ligue. Parmi les gentilshommes du duc d'Anjou figure Louis de Bussy d'Amboise, qui s'est illustré par sa sauvagerie lors du massacre de la Saint-Barthélémy et que le duc a nommé gouverneur du duché d'Anjou. Dumas a beaucoup idéalisé Bussy, ne retenant de ce personnage arrogant et brutal que sa bravoure et sa rage d'en découdre. En avril a lieu le duel des mignons qui se termine par la mort de Caylus, Maugiron et Livarot, dont le roi sera très affecté et que Dumas arrange à sa façon pour en faire l'avant-dernière scène du roman.

"Le portrait d'Henri III brossé dans ce roman est plus vrai que nature, Dumas multipliant les répliques historiques et inventant des dialogues savoureux. Le couple principal a forcément toutes les qualités (ils sont jeunes et beaux) et Dumas leur donne une dimension dramatique en faisant d'eux un couple illégitime, qui les rend d'autant plus dignes d'intérêt. Bussy quant à lui est l'incarnation parfaite du héros solitaire et idéal. Il lui manque peut-être la dimension humaine d'un d'Artagnan mais Dumas, habilement, en introduisant le personnage du bouffon Chicot (la véritable trouvaille du roman) redonne de la chaleur et cette petite touche d'humanité que Chicot représente parfaitement. Ce gentilhomme gascon qui jouit de la protection du roi et qui le paie de retour par des vérités cruelles et une aide précieuse dans les affaires politiques, a le sens de l'amitié, aime la bonne chère, et est doté du bon sens caractéristique des gens du peuple par opposition au pouvoir royal. Le personnage de Catherine de Médicis est d'ailleurs complètement en retrait, cédant à Chicot sa place de conseillère du roi. Dumas a su doser son récit, l'humour, le drame et l'action s'équilibrant admirablement. Certaines scènes sont drôles, d'autres poignantes et constituent des morceaux d'anthologie. C'est à la fois un roman d'amour et d'amitié, un drame historique bien sûr, mais c'est surtout une histoire de vengeance, qui se poursuivra d'ailleurs avec les Les Quarante-Cinq. La Dame de Monsoreau est sans doute le plus réussi de la trilogie et fait partie des meilleures oeuvres de Dumas." (www.dumaspere.com / La Dame de Monsoreau, par Sylvie Cardona)

L'édition originale française donnée par Petion en 1846 est pour ainsi dire introuvable. Cette édition parue au même moment, peut-être même avant l'édition Petion, est des plus intéressantes et fort rare. Nous n'avons trouvé aucun exemplaire de cette édition de Leipzig dans les dépôts publics français.

BON EXEMPLAIRE D'UNE RARE ÉDITION PRIMITIVE DE LA DAME DE MONSOREAU D'ALEXANDRE DUMAS.

VENDU

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