dimanche 8 août 2010

Bibliophilie : Superbe exemplaire en maroquin citron à dentelle droite des Prières chrétiennes en forme de méditations du Père Pasquier Quesnel (1708)



Pasquier QUESNEL

PRIÈRES CHRÉTIENNES EN FORME DE MÉDITATIONS sur tous les mystères de notre Seigneur, de la Sainte Vierge, & sur les dimanches & les fêtes de l'année. Première et deuxième partie (complet). Nouvelle édition, revue, corrigée, & augmentée par l'auteur.

A Paris, chez Elie Josset, 1708.

2 volumes in-12 (17 x 10 cm) de (8)-354 et (8)-398 pages.

Reliure plein maroquin citron, dos à nerfs richement orné aux petites fers pointillés dorés, plats encadrés d'une roulette droite dorée, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier doré d'Augsbourg (maison J. Enderlin), tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque). Reliures très fraîches à l'état proche du neuf, à noter un petit manque de cuir au mors inférieur du premier volume (absolument peu visible et sans gravité aucune). Intérieur imprimé sur un beau papier fin, entièrement réglé à l'encre brune. La reliure est d'excellente facture et sort très probablement d'un atelier renommé actif à Paris dans les premières années du XVIIIe siècle. Quelques indices, comme un corps d'ouvrage ferme et parfaitement réalisé (Boyet n'était que relieur et non doreur - il confiait les corps d'ouvrages réalisés à des doreurs dont on reconnait aujourd'hui la marque (roulettes, fleurons, etc.), nous laissent croire à des reliures sorties de l'atelier de Luc-Antoine Boyet (actif entre 1680 et 1720).


NOUVELLE ÉDITION.

Cet ouvrage de piété à l'usage des fidèles chrétiens reçoit l'approbation des docteurs de la faculté de Paris le 20 septembre 1687. On trouve en tête du second volume le privilège accordé par le roi Louis XIV en date du 1er jour de mai 1701. L'auteur, qui n'est pas nommé dans l'approbation au premier volume mais dont le nom est donné dans le privilège, est le Père Pasquier Quesnel, qui devient célèbre lorsque son ouvrage "Le Nouveau Testament en français avec des Réflexions Morales sur chaque verset" (Paris, 1687-1692), qui suscitait déjà depuis quelques temps une vive polémique, fut finalement condamné cette même année 1708 (13 juillet) par le pape Clément XI. Oratorien largement influencé par les doctrines jansénistes, Quesnel les avait introduites dans ses Réfléxions Morales. Cette condamnation par Rome est à l'origine de la Bulle Unigenitus (septembre 1713), qui dénonce le jansénisme et condamne comme fausses ou hérétiques cent-une propositions extraites des Réflexions Morales. Cette bulle qui ne fut pas enregistrée au Parlement de Paris, ni même acceptée par les dignitaires de la religion en France, excita les rivalités entre les différents factions de l'Église de France, défenseurs des libertés de l'Église gallicane, jansénistes convaincus et catholiques. Un décret de l'Inquisition déclara quatre évêques français comme hérétiques et schismatiques. La bulle fut progressivement acceptée et l'opposition janséniste s'éteignit tout doucement. L'affaire dura jusqu'en 1729. Lorsque la mort du pape Clément XI survint le 19 mars 1721, les choses étaient loin d'être apaisées. Pasquier Quesnel, de son côté, mourut à Amsterdam le 2 décembre 1719, il avait pris la tête du parti janséniste depuis la mort d'Arnauld et avait vécu la clandestinité et les souffrances de la prison et de l'exil. Confronté au risque de se voir refuser les derniers sacrements à l'heure de sa mort, il demanda et reçut ces derniers sacrements le 2 décembre 1719, dans sa quatre-vingt sixième année, et, en présence de deux protonotaires apostoliques et d'autres témoins, il fit une profession de foi. Cette formule était privilégiée par les jansénistes car elle ne faisait pas allusion à l'infaillibilité pontificale ni aux propositions condamnées.

Les Prières Chrétiennes en forme de Méditations, publiées pour la première fois en 1688 (Paris, Roulland), connurent un succès considérable pendant un temps assez long. "Les partisans de Quesnel ont fait faire grand nombre d'éditions de ce livre. Dans les prières sur la fête de Saint Bernard, il insinue l'hérésie de la décadence et de la vieillesse de l'Église, et il fait un magnifique éloge des religieuses de Port-Royal, ouvertement révoltées contre les deux puissances." (Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes, etc.). Cet ouvrage est intéressant en ce qu'il contient à la suite de chaque prière des "pratiques", sortes de règles à suivre, morales et préceptes donnés aux lecteurs pour se bien conduire et bien suivre les règles de l'Église. Ce sont ces pratiques qui révèlent presque à chaque phrase tout l'esprit janséniste de son auteur.



SUPERBE EXEMPLAIRE DANS SA DÉLICIEUSE RELIURE EN MAROQUIN CITRON A DENTELLE DROITE, SANS DOUTE SORTIE DE L'ATELIER DE LUC-ANTOINE BOYET.

LIVRE DE PIÉTÉ JANSÉNISTE.

VENDU

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