mardi 26 janvier 2010

La très rare première émission de L'Affaire Lerouge d'Emile Gaboriau (1866) dans une fine reliure de l'époque. Rareté bibliophilique.





Émile GABORIAU

L'AFFAIRE LEROUGE par ÉMILE GABORIAU.

Paris, E. Dentu, 1866. [Imprimerie de Destenay - St-Amand].

1 volume in-18 (Hauteur des marges : 177mm) de (6)-583 pages.

Reliure demi-maroquin prune à grain long, dos à faux-nerfs, filets dorés, titre et auteur dorés au dos, tranches mouchetées, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Fraîche et fine reliure de l'époque parfaitement conservée, intérieur très frais, rares rousseurs, papier bien blanc. A noter que le grain du maroquin est posé dans le sens vertical.



PREMIÈRE EDITION EN LIBRAIRIE, SANS MENTION, DONT IL N'A PAS ÉTÉ TIRÉ DE GRAND PAPIER.

Cette première émission n'aurait été tirée qu'à 1.500 exemplaires d'après Roger Bonniot (Émile Gaboriau ou la naissance du roman policier, Vrin, 1985). Dès 1869 L'Affaire Lerouge en est à sa cinquième édition. Passé inaperçu dans le journal le journal Le Pays dès 1865, c'est Moïse Millaud, un grand financier de l'époque, qui achète L'affaire Lerouge pour son quotidien Le Soleil en 1866.

Le premier roman de Gaboriau est aussi considéré par les spécialistes du genre comme le premier roman policier de l'histoire de la littérature. "Il prolonge ce que Edgar Poe avait fait en créant en 1841 le genre policier dans ses nouvelles, marquant ainsi la véritable naissance du roman policier." (Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, tome I, pp. 801-803). Émile Gaboriau connait un vif succès de son vivant, et comme feuilletoniste et comme journaliste, il meurt malheureusement prématurément en 1873, âgé de 41 ans, sans avoir pu donner toute l'étendue de son talent d'écrivain populaire.

C'est dans L'Affaire Lerouge que le personnage de l'inspecteur Lecoq apparait pour la première fois. Les enquêteurs mis en scène par Émile Gaboriau utilisent tous les outils de l'enquête policière standard : recherche et analyse des indices matériels, déductions, filatures, arrestations et interrogatoires, mais l'aspect moral n'est pas absent pour autant, ce qui permet de deviner l'identité des coupables bien avant la fin des livres. La question du désordre familial est primordiale dans L'Affaire Lerouge.

Édition populaire par définition, ce proto-roman policier n'a été que rarement bien relié à l'époque et encore moins bien conservé. D'ailleurs notre exemplaire porte le timbre sec de colportage des chemins de fer, signe qu'à l'origine, dans son état broché, il était vendu dans les gares. Le relieur n'a cependant pas cru bon de conserver les couvertures imprimées. La plupart des exemplaires que l'on peut encore rencontrer aujourd'hui ne sont pas à la bonne date ou portent une mention d'édition sur le titre et sont pauvrement reliés et dans un état de conservation presque toujours très médiocre pour ne pas dire très mauvais.

Références : Claude Mesplède, Dictionnaire des littératures policières, tome I, pp. 801-803 ; Marcel Clouzot, dans son Guide du Bibliophile français n'évoque même pas la personne d'Émile Gaboriau car ce dernier n'était pas alors encore un objet potentiel de bibliophilie.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE, FINEMENT RELIÉ A L'ÉPOQUE.

LES EXEMPLAIRES DE PREMIER TIRAGE ET DANS UNE AUSSI JOLIE RELIURE SONT AUJOURD'HUI TRÈS RARES.

VENDU

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