jeudi 22 septembre 2011

Recherches et observations sur l'épilepsie par le docteur Maisonneuve (1803), thèse dirigée par Pinel. Exemplaire de la bibliothèque de Cabanis. Rare.



J. G. F. MAISONNEUVE

RECHERCHES ET OBSERVATIONS SUR L’ÉPILEPSIE, présentées à l'école de médecine de Paris, le 11 vendémiaire an XI(I). Par J. G. F. Maisonneuve, de Nantes, département de la Loire-Inférieure, élève de l'école pratique.

A Paris, chez F. Louis, Libraire, s.d. (An XI - 1803). [A Paris, de l'imprimerie de A. Egron].

1 volume in-8 (21 x 13,5 cm) de (4)-299 pages, broché, couverture muette de papier rose (usagée). Intérieur très frais, non rogné, non coupé (jamais lu). Quelques petits manques et plis à la couverture muette de papier rose, fente aux plats, reste solidement broché.

ÉDITION ORIGINALE.

EXEMPLAIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE DU MÉDECIN PIERRE JEAN GEORGES CABANIS (1757-1808), AVEC SON NOM SUR LE PREMIER PLAT ET UNE COTE DE BIBLIOTHÈQUE A L'ENCRE AUSSI RÉPÉTÉE SUR LA PAGE DE TITRE (n°385 de sa bibliothèque).

La date est précisée et corrigée à l'encre sur le titre, probablement de la main de Cabanis lui-même. On trouve au verso du titre la liste des professeurs de l'école de médecine de Paris, avec M. Cabanis au poste de professeur d'histoire de la médecine.

L'histoire de l'étude de l'épilepsie tient une place importante dans l'histoire de la médecine. Si le "mal de St-Jean" était connu dès le moyen-âge et que les premiers traités sur le sujet écrits en latin datent du XVIe siècle, celui de Jean Taxil (1602) intitulé Traité de l'Epilepsie, Maladie vulgairement appelée au pays de Provence, la gouttete aux petits enfans et d'autres encore, tous plus ou moins empreints de superstition religieuse. Il faudra attendre le XIXe siècle et l'étude des cas cliniques pour que les premières avancées dans la compréhension de la maladie soient mises en avant. C'est au tout début du XIXe siècle dans l'échelle de cette connaissance de la maladie que se situe l'ouvrage de Maisonneuve. Il y aura ensuite Esquirol avec son livre Des maladies mentales, et le chapitre VI consacré à l'épilepsie (1815). L'aliéniste Pinel et Charcot étudieront également cette maladie en détails. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec John Hughlings Jackson, que la connaissance sur la maladie épileptique fera d'énormes progrès, en donnant une première classification anatomo-clinique des phénomènes épileptiques. Ensuite, grâce à l'électro-encéphalogramme, les auteurs du XXe siècle feront encore progresser la classification des différentes formes et les différents types d'épilepsie (Lennox, Gastaut, Gibbs, etc.).

Il est curieux de constater que le docteur Cabanis n'a pas pris la peine de lire (volume non coupé) ce livre sorti de la plume de l'un de ses élèves à l'école de médecine de Paris.

Jacques-Gilles-François Maisonneuve était le fils d'un avocat de la ville de Nantes. Il était né dans cette ville en 1776 et il y est mort en 1853 à l'âge de 77 ans. Il fit ses études à Nantes, au collège de l'Oratoire, et y acquit une connaissance approfondie de nos auteurs classiques. Sa mémoire était excessivement heureuse, et, même dans un âge avancé, il possédait encore ses auteurs latins, de manière à étonner beaucoup de ses jeunes confrères. Il étudia la médecine à Paris, et reçut le diplôme de docteur en 1802. Sa thèse inaugurale était intitulée : Recherches et observations sur l'épilepsie. Ce savant travail fut fait sous la direction du célèbre Pinel. C'est une étude consciencieuse de cette terrible maladie, si variée dans ses causes, dans ses formes. On y trouve une grande quantité d'observations rédigées avec beaucoup de soin, et on peut considérer cet ouvrage comme une bonne monographie de l'épilepsie. En arrivant à Nantes, le docteur Maisonneuve se fit recevoir, en 1803, membre de la Société Académique, et devint, en 1824, l'un des fondateurs de la Section de Médecine, dont vos suffrages l'ont nommé Président à deux reprises différentes. M. Maisonneuve père écrivait peu ; les soins à donner à l'éducation d'une nombreuse famille et les exigences d'une clientèle très-étendue, ne lui ont pas permis de faire beaucoup de communications écrites. Il se bornait à faire connaître verbalement les faits intéressants de sa pratique, et prenait part aux savantes discussions. Essentiellement bon et bienveillant, le docteur Maisonneuve était toujours prêt à prodiguer ses soins aux malheureux et aux indigents, et, dans les dernières années de sa vie, quoiqu'il eût, pour ainsi dire, renoncé à l'exercice de la médecine, il n'avait pas abandonné ses pauvres, et ne refusait jamais de répondre à leur appel. Il a été, pendant trente et quelques années, médecin du Petit-Séminaire de Nantes, où j'ai été son collègue pendant douze ans. C'est là, Messieurs, où j'ai été à même de le voir de près , que j'ai pu apprécier la bonté de son cœur et la noblesse de ses procédés. Toujours affable, toujours bienveillant, il savait se faire aimer de tous ceux qui l'approchaient. Aussi, si M. Maisonneuve n'a rien fait pour la renommée, vivra-t-il dans le souvenir de ses enfants qui l'adoraient, et dans le souvenir de tous ceux qui l'ont connu, et qui voyaient en lui le type de l'homme de bien. (Journal de médecine de la Société Académique de Loire-Inférieure, 29e volume, Nantes, 1853, p. 10)


Provenance : Bibliothèque du Docteur Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808), médecin, physiologiste et philosophe, connu notamment pour son ouvrage intitulé Rapports du physique et du moral de l'homme (1802). Il y traite de la part des organes dans la formation des idées, de l'influence des âges, des sexes, des tempéraments, des maladies, du régime ; ainsi que de la réaction du moral sur le physique. Il y explique tout par des causes purement physiques, y enseigne le matérialisme, et va jusqu'à dire que le cerveau digère les impressions et sécrète la pensée comme l'estomac digère les aliments.

BON EXEMPLAIRE DE BELLE PROVENANCE, DE LA BIBLIOTHÈQUE DU DOCTEUR CABANIS.

VENDU

Liens vers d'autres livres

Related Posts with Thumbnails