Charles BIDOU
LA SOLITUDE DE L'AMITIÉ AVEC UN PRÉCIS HISTORIQUE DE SES ENVIRONS. Par C. Bidou.
[cet ouvrage a été fait en 23 jours en 1797]
1 volume in-8 (18,5 x 11,5 cm), 204 pages chiffrées.
Reliure plein veau brun raciné, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin rouge, roulette dorée en encadrement des plats (reliure de l'époque). Reliure avec quelques usures (coins, travail de vers sur un mors se poursuivant sur le plat, épidermures, volume légèrement gauchi), intérieur frais. Manuscrit rédigé d'une seule main à l'encre brune. Très lisible.
MANUSCRIT AUTOGRAPHE ORIGINAL ENTIÈREMENT INÉDIT.
Ce manuscrit est l'oeuvre d'un obscur auteur dénommé Charles Bidou. Nous n'avons retrouvé qu'un seul ouvrage publié par cet auteur : Guide d'une mère pour l'éducation de ses enfants (Paris, Le Normand, an XI-1803, 2 vol. in-8). Le présent manuscrit est resté inédit jusqu'à ce jour.
L'auteur a rédigé son ouvrage dans le courant de l'année 1797 comme il l'indique tout à la fin de son texte. Il a ajouté au début un petit texte d'introduction en forme d'exergue daté du 27 décembre 1801 (ou 1802 - la date est surchargée). "Bien aimable solitude ! d'autres temps ... d'autres lieux ... d'autres gens ... ont fait bien des fois réfugier ma pensée dans ton sein ... quelques regrets ... quelques larmes du sentiment se sont alors ... de mon coeur ... Dans le besoin qu'il a eu souvent d'invoquer ton souvenir toujours doux, je n'ai que trop éprouvé combien les contrastes donnent du prix aux objets dont on n'avait pas encore senti tout le mérite."
On trouve ensuite une page de titre non datée ; une épître "à deux aimables solitaires, respectables amies" (pp. 1 à 4, avec à la fin la signature in extenso de l'auteur) ; une préface (pp. 5 à 16) ; La solitude de l'amitié (pp. 17 à la fin).
"La solitude de l'amitié se trouve presque sur une hauteur et comme au centre d'un très vaste jardin arrosé aux trois quarts par un fleuve et deux petites rivières et fermé pour ainsi dire par de hautes montagnes qui du côté du midi jusqu'au couchant présentent l'ondulation et le balancement de leurs jolis côteaux couronnés par des bois ou des villages dont les clochers semblent porter leur pointe dans les nuages."
Ce début donne assez l'idée du style romantique de l'ensemble, parsemé de poèmes, de récits historiques, de réflexions, etc.
L'auteur conclut son ouvrage par un long Post Scriptum (p. 199) : "Dans le cours de cet ouvrage j'ai souvent parlé d'une philosophie douce et constante qui nous porte à endurer avec constance les disgrâces et les misères de la vie. Peut-être ne trouvera-t-on pas mauvais que pour la faire connaître j'ajoute ici un petit extrait d'un système que j'ai toujours eu soin de mettre plus en pratique que de traiter en théorie, parce qu'il est tout naturel de préférer un sentiment à cent pensées dans un âge où l'on est communément plus peintre et poète que philosophe. Je vais donc retracer quelques idées de ce système (...) "Diminuer les peines, augmenter les plaisirs" "Se rendre le plus heureux et le moins malheureux possible" Voilà tout simplement en quoi il consiste." Il poursuit : "(...) Voir le bonheur d'un oeil satisfait et le malheur d'un oeil ferme et tranquille. (...) Etre généralement plus sensible au plaisir qu'à la peine, plus à la pitié qu'au plaisir (...) Etre prudent, honnête et vrai (...)" il conclut par ces vers :
Finissons la morale ennuie
et de rien ne sait garantir
il faut toujours jouir de la vie
raisonner peu, beaucoup sentir.
L'ensemble de ce manuscrit, resté dans l'ombre jusqu'à ce jour, donne une intéressante vision de l'état d'esprit mélancolique et romantique de son époque.
Charles Bidou n'a malheureusement laissé aucune trace dans l'histoire littéraire hormis son Guide d'une mère pour l'éducation de ses enfants publié en 1803.
PIÈCE UNIQUE.
VENDU