vendredi 1 juin 2012

Bossuet s'élève contre le libertinage et les mauvaises moeurs véhiculés par le théâtre de son temps (1694). Edition originale. Reliure en maroquin du XIXe s. (Allô). Bel exemplaire de ce livre curieux.


BOSSUET Jacques-Bénigne

MAXIMES ET RÉFLEXIONS SUR LA COMÉDIE. Par Mre Jacques Bénigne Bossuet évêque de Meaux, conseiller du Roi en ses conseils, ci-devant précepteur de Monseigneur le Dauphin.

A Paris, chez Jean Anisson, Directeur de l'Imprimerie Royale, 1694

1 volume in-12 (16,5 x 10 cm- Hauteur des marges : 162 mm) de (7)-152 pages.

Reliure plein maroquin rouge janséniste (reliure du Second Empire signée ALLÔ, vers 1860-1870). Large jeu de filets et roulettes dorés en encadrement intérieur des plats, double-filet doré sur les coupes, tranches dorées sur marbrure. Bel exemplaire, très frais, tant au niveau de la reliure que de l'intérieur. Feuillets légèrement teintés. A noter deux petites rongeures de vers dans l'encadrement intérieur au bas des plats (dans le dentelle dorée).


ÉDITION ORIGINALE.

Comme l'indique Jules Le Petit dans sa Bibliographie des principales éditions originales d'écrivains français du XVe au XVIIIe s. (Paris, Quantin, 1888, p. 421 et suiv.) : "On n'y trouve ni Privilège ni texte de la Permission dont il est question au bas du titre. La table contient les sommaires de trente-cinq chapitres ; mais, dans le cours du volume, aucun chapitre n'a de titre en interligne. Chacun n'étant indiqué que par une note marginale ou manchette, qui ne se distingue des autres notes que par le numéro du chapitre, lequel est partout en chiffres romains."

Jules Le Petit poursuit : "Dans ce curieux ouvrage, Bossuet s'élève avec vigueur non seulement contre le théâtre en général, mais encore contre une sorte de tentative qu'avaient voulu faire quelques écrivains religieux de l'excuser. Il prend à partie même "ceux qui voudraient de bonne foi qu'on réformât à fond la comédie, pour à l'exemple des sages payens y ménager à la faveur du plaisir des exemples et des insinuations sérieuses pour les Rois & pour les peuples ..." et il soutient que "le charme des sens est un mauvais introducteur des sentiments vertueux."

On note d'intéressants passages relatifs à Quinault, à Lully, à Corneille et surtout à Molière : "(...) il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, & qu'on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mînes et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour l'avantage d'une infâme tolérance dans les maris, & sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux." (pp. 18 et 19).

Jules Le Petit achève : "En résumé, cet ouvrage n'est pas tout à fait digne de Bossuet, tant du point de vue du style qu'à celui de la largeur des idées et de l'élévation des pensées. Mais il est cependant rempli d'intérêt, et l'auteur n'a pas craint d'entrer dans certains détails assez scabreux pour un homme d'église !"

Cette édition originale, en belle condition, a toujours été bien cotée par les bibliophiles. La plupart des exemplaires catalogués dans les grandes bibliothèques ont été reliés par des maîtres au XIXe siècle (exemplaire Solar en maroquin de Trautz-Bauzonnet, 50 francs - exemplaire Potier relié en maroquin de Hardy, 134 francs - exemplaire Lebeuf de Montgermont en maroquin de Thibaron, 100 francs - exemplaire Guy-Pellion (1882) en maroquin de Belz-Niédrée, 50 francs).

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque Ysabel Sanchez de Movellan (ex libris gravé de la fin du XIXe s.). 

BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE CURIEUX.

VENDU

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