mardi 19 juin 2012

Les 120 journées de Sodome par le marquis de Sade (1948). Edition Jean-Jacques Pauvert tirée à 750 exemplaires seulement pour ce sommet de la perversion et de la cruauté sadienne.


SADE, Donation Alphonse François, marquis de SADE

LES 120 JOURNEES DE SODOME [ou l'école du libertinage].

Bruxelles, MCMXLVIII [1948].

4 volume in-12 (16,5 x 12,5 cm) de 105-(4), 162-(4), 224-(6) et 124-(6) pages, brochés, couverture en papier crème imprimée en bleu foncé. Très bon état. Quelques ombres aux couvertures.


TIRAGE A 750 EXEMPLAIRES.

Edition publiée en 1948 par Jean-Jacques Pauvert. Il s'agit d'une réimpression avec réédition complète du tome I. A la fin du volume I et II : Achevé d'imprimer en janvier 1948, Bruxelles. A la fin des volumes III et IV : Achevé d'imprimer en avril 1948, Bruxelles. (Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1174).

Écrit à la Bastille à la fin de 1785, Sade croyait l'avoir irrémédiablement perdu (il ne le reverra en effet jamais) lors de l'incendie de la forteresse, le 14 juillet 1789, et le pleura « en larmes de sang ». Il fut en fait récupéré durant le sac par un certain Arnoux Saint-Maximim, puis offert au marquis de Villeneuve-Trans. Vendu par ses descendants en 1900 à un amateur allemand, il est édité pour la première fois en 1904 par le psychiatre allemand Iwan Bloch sous le pseudonyme d'Eugen Dürhen. Racheté en 1929 par Maurice Heine pour le compte du vicomte de Noailles, édité enfin avec un soin particulier, il est à présent chez un collectionneur privé genevois. Le rouleau est constitué de petites feuilles de 12 cm de large collées bout à bout qui forment ainsi une bande unique de 12,10 m sur laquelle, d'une écriture microscopique, le prisonnier a rédigé la totalité de son roman.

Georges Bataille a écrit, dans La Littérature et le Mal (1957) : Personne à moins de rester sourd n'achève les Cent Vingt Journées que malade: le plus malade est bien celui que cette lecture énerve sensuellement.

Les 120 Journées de Sodome sont en fait un catalogue de 600 perversions les plus représentatives des théories du marquis de Sade qu’il développera dans Justine ou les Malheurs de la Vertu : il hait la vertu, le vice seul, selon lui peut faire éprouver à l’homme "cette vibration morale et physique, source des plus délicates voluptés." Sade, dans son introduction, nous avertit: "C’est maintenant, ami lecteur, qu’il faut disposer ton cœur et ton esprit au récit le plus impur qui ait jamais été fait depuis que le monde existe, le pareil livre ne se rencontrant, ni chez les anciens, ni chez les modernes.[...] Sans doute beaucoup de tous les écarts que tu vas voir t’échaufferont au point de te coûter du foutre, et voilà tout ce qu’il nous faut, si nous n’avions pas tout dit, tout analysé, comment toi à le prendre et à laisser tout le reste, un autre en fera autant", mais laissons Gilbert Lely situer le cadre et les acteurs de ce texte unique: "Vers la fin du règne de Louis le Grand, quatre psychopathes âgés de quarante-cinq à soixante ans et dont la fortune immense est le produit du meurtre et de la concussion, le duc de Blangis, l’évêque son frère, le président de Curval et le financier Durcet, s’enferment pour une orgie sans nom dans un château perdu de la Forêt-Noire, avec quarante-deux objets de luxure soumis à leur pouvoir absolu: les épouses, très jeunes et merveilleusement belles: Constance, fille de Durcet et femme de Blangis (marié pour la quatrième fois et qui a tué ses autres épouses); Adélaïde, fille de Curval et femme de Durcet; Julie, fille de Blangis, née de son premier lit, et femme de Curval; Aline, fille adultérine de l' évêque et de la deuxième épouse de Blangis; un sérail de huit jeunes garçons et de huit jeunes filles ravis à leurs parents et "dont les attraits sont au-dessus de toute expressions" huit "fouteurs" sodomistes, choisis pour leur dimension monstrueuse; quatre duègnes sexagénaires, estropiées et rongées de chancres, et réservoirs de tous les crimes; six cuisinières et servantes; enfin quatre proxénètes "historiennes" blanchies sous le harnois: La Duclos, la Champville, le Martaine, et l’atroce Desgranges. D’un 1er Novembre à un 28 Février, ces dernières se succédant de mois en mois, feront, à raison de cent cinquante chacune, le récit de six cents perversions que les maîtres du château, au comble de l’éréthisme, mettront souvent en pratique à l’instant même. Au cours des multiples orgies, qui se prolongeront vingt jours au-delà du 28 Février dans un crescendo d’horreurs, trente victimes appartenant à toutes les catégories que nous venons d’énumérer, sauf à celle des historiennes, périront dans d’épouvantables tourments. Douze personnes seulement s’en retourneront à Paris avec le duc et ses trois complices"


TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

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