Nicolas-Edme RESTIF DE LA BRETONNE
LE PIED DE FANCHETTE ou le soulier couleur de rose. Édition ilustrée de seize eaux-fortes en couleurs de Luc Lafnet.
Georges Briffaut, éditeur, Paris, s. d. (1932)
1 volume in-8 (23 x 16 cm), broché, de (4)-III-262-(1) pages. 16 eaux-fortes en couleurs de Luc Lafnet. Couverture imprimée rempliée. Couverture partiellement et légèrement brunie. Emboîtage cartonné de papier rose (très bon état).
PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS DE LUC LAFNET.
UN DES 16 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR JAPON IMPÉRIAL, CONTENANT UN ÉTAT DES PLANCHES EN COULEURS, UN ÉTAT DES PLANCHES AVEC REMARQUES, UN DESSIN ORIGINAL ET UN CUIVRE GRAVÉ.
Notre exemplaire contient en plus une esquisse en noir à la plume (esquisse ayant servi au dessin original aquarellé) ainsi qu'une suite des 16 eaux-fortes en noir à l'état d'eau-forte pure, une planche refusée en deux états (noir et bistre), une planche refusée en noir (eau-forte pure) et une planche retenue en bistre, ainsi qu'un tirage en bistre du cuivre original joint à l'exemplaire avec des indications de tirage au crayon (marges coupées en bordure de cuvette). Soit au total 53 planches hors-texte et 2 dessins originaux de l'artiste.
Magnifique illustration de Luc Lafnet, l'une des plus réussies de cet artiste.
"Une chaussure à talons hauts laissant apparaître une fine cheville de femme, et Rétif s'embrase. Le Pied de Fanchette (1769) célèbre le fantasme majeur de l'écrivain et les représentations qui en dérivent, mais il rassemble aussi toutes les obsessions d'une époque qui n'a cessé de célébrer, dans la littérature et dans la peinture, le pied féminin comme objet erotique privilégié. Le désir individuel ne peut donc être dissocié de l'imaginaire collectif, pas plus que la volonté d'écrire et de décrire, de s'épancher, de témoigner de la puissance troublante, inquiétante même d'un désir qui submerge le sujet au point qu'il n'hésite pas à se répéter pour en dire la force convulsive. Les occurrences reviennent incessamment ; d'abord celles qui désignent l'expérience du voyeur : voir, regarder, scruter, surprendre, et parfois défaillir, quand la pulsion scopique est trop forte ; ensuite celles qui renvoient à l'objet fantasmé du désir : le pied, mais aussi ce qui l'enveloppe comme une gaine précieuse et en épouse la délicate courbure, la chaussure ou la mule. Sans entrer dans les détails d'une intrigue complexe, rappelons-en les grandes lignes. Fanchette possède un pied si séduisant qu'il rend les hommes fous de désir : des jeunes gens de la bourgeoisie commerçante — l'action se déroule dans le milieu parisien de la boutique — se disputent sa main, ainsi qu'un jeune peintre revenant d'un séjour à Rome ; des aristocrates corrompus veulent la séduire ; plusieurs vieillards lubriques cherchent aussi à lui arracher ses faveurs. Après force enlèvements et séquestrations, la jeune orpheline, fille de commerçants ruinés, échappera de justesse à des tentatives de viol, pour finalement trouver un bon mari. Tout rentrera donc dans l'ordre, après les multiples violences que déclenche l'attrait irrésistible d'un pied mignon." Extrait de « La chaussure ou le pied de Fanchette » Didier Masseau, Études françaises, vol. 32, n° 2, 1996, p. 41-52.
BEL EXEMPLAIRE DU TIRAGE SUR JAPON AVEC DESSINS ORIGINAUX, SUITES ET CUIVRE.
VENDU
LE PIED DE FANCHETTE ou le soulier couleur de rose. Édition ilustrée de seize eaux-fortes en couleurs de Luc Lafnet.
Georges Briffaut, éditeur, Paris, s. d. (1932)
1 volume in-8 (23 x 16 cm), broché, de (4)-III-262-(1) pages. 16 eaux-fortes en couleurs de Luc Lafnet. Couverture imprimée rempliée. Couverture partiellement et légèrement brunie. Emboîtage cartonné de papier rose (très bon état).
PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS DE LUC LAFNET.
UN DES 16 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR JAPON IMPÉRIAL, CONTENANT UN ÉTAT DES PLANCHES EN COULEURS, UN ÉTAT DES PLANCHES AVEC REMARQUES, UN DESSIN ORIGINAL ET UN CUIVRE GRAVÉ.
Notre exemplaire contient en plus une esquisse en noir à la plume (esquisse ayant servi au dessin original aquarellé) ainsi qu'une suite des 16 eaux-fortes en noir à l'état d'eau-forte pure, une planche refusée en deux états (noir et bistre), une planche refusée en noir (eau-forte pure) et une planche retenue en bistre, ainsi qu'un tirage en bistre du cuivre original joint à l'exemplaire avec des indications de tirage au crayon (marges coupées en bordure de cuvette). Soit au total 53 planches hors-texte et 2 dessins originaux de l'artiste.
Magnifique illustration de Luc Lafnet, l'une des plus réussies de cet artiste.
"Une chaussure à talons hauts laissant apparaître une fine cheville de femme, et Rétif s'embrase. Le Pied de Fanchette (1769) célèbre le fantasme majeur de l'écrivain et les représentations qui en dérivent, mais il rassemble aussi toutes les obsessions d'une époque qui n'a cessé de célébrer, dans la littérature et dans la peinture, le pied féminin comme objet erotique privilégié. Le désir individuel ne peut donc être dissocié de l'imaginaire collectif, pas plus que la volonté d'écrire et de décrire, de s'épancher, de témoigner de la puissance troublante, inquiétante même d'un désir qui submerge le sujet au point qu'il n'hésite pas à se répéter pour en dire la force convulsive. Les occurrences reviennent incessamment ; d'abord celles qui désignent l'expérience du voyeur : voir, regarder, scruter, surprendre, et parfois défaillir, quand la pulsion scopique est trop forte ; ensuite celles qui renvoient à l'objet fantasmé du désir : le pied, mais aussi ce qui l'enveloppe comme une gaine précieuse et en épouse la délicate courbure, la chaussure ou la mule. Sans entrer dans les détails d'une intrigue complexe, rappelons-en les grandes lignes. Fanchette possède un pied si séduisant qu'il rend les hommes fous de désir : des jeunes gens de la bourgeoisie commerçante — l'action se déroule dans le milieu parisien de la boutique — se disputent sa main, ainsi qu'un jeune peintre revenant d'un séjour à Rome ; des aristocrates corrompus veulent la séduire ; plusieurs vieillards lubriques cherchent aussi à lui arracher ses faveurs. Après force enlèvements et séquestrations, la jeune orpheline, fille de commerçants ruinés, échappera de justesse à des tentatives de viol, pour finalement trouver un bon mari. Tout rentrera donc dans l'ordre, après les multiples violences que déclenche l'attrait irrésistible d'un pied mignon." Extrait de « La chaussure ou le pied de Fanchette » Didier Masseau, Études françaises, vol. 32, n° 2, 1996, p. 41-52.
BEL EXEMPLAIRE DU TIRAGE SUR JAPON AVEC DESSINS ORIGINAUX, SUITES ET CUIVRE.
VENDU