vendredi 23 avril 2010

Edition originale du Traité du poème épique de Le Bossu. Exemplaire aux armes de Georges Joly Baron de Blaisy (Bourgogne).





René LE BOSSU (R.P.)

TRAITE DU POÈME ÉPIQUE. Par le R.P. Le Bossu, chanoine régulier de Sainte Geneviève.

A Paris, chez Michel Le Petit, 1675.

2 tomes en 1 volume in-12 (17 x 10 cm) de (10)-390 et 256 pages.

Reliure plein veau brun glacé moucheté, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, tranches mouchetées de rouge, roulette dorée sur les coupes, armes dorées au centre des plats. Quelques habiles restaurations à l'extrémité de la coiffe inférieure et le long des mors. La première garde volante blanche manque. Intérieur très frais. Reliure très fraîche en dépit des petites restaurations signalées. Les armes frappées sur les plats sont très nettes et parfaitement conservées.



ÉDITION ORIGINALE RARE.

"Le Traité du poème épique (1675), sur lequel madame de Sévigné s'est tant extasiée, fut vanté comme une œuvre supérieure à tout ce qui avait jamais été écrit sur cette matière. Jamais on n'avait si bien mis en lumière les beautés d'Homère et de Virgile par les règles d'Aristote, et la beauté et la solidité des règles d'Aristote par la merveilleuse conduite de ces grands poètes. Ces éloges pouvaient être mérités ; mais les recettes d'Aristote interprétées par le Bossu n'étaient guère capables de donner à la France son grand poète épique. L'inspiration nationale devait être puisée à d'autres sources." (Frédéric-Eugène Godefroy, Histoire de la littérature française depuis le XVIe siècle jusqu'à ..., Paris, Gaume, 1867, p. 386)

"Le traité classique sur ce sujet a été surtout celui du P. Le Bossu. Il est incroyable combien ce livre rencontra de faveur, même dans le monde élégant. « Ah! ma fille, écrit Mme de Sévigné, que vous auriez bien fait votre profit d'un P. Le Bossu qui étoit hier ici ! C'est le plus savant homme du monde qu'il est possible. » Et ailleurs : « C'est mon Malebranche... Je suis assurée que vous aimerez la naïveté et la clarté de son esprit. » Quelques jours plus tard : « Je vous exhorte à lire le P. Le Bossu. Il a fait un petit traité de l'art poétique (elle veut dire sans doute du Poème épique) que Corbinelli met cent piques au-dessus de Despréaux ». Et vraiment il semble que Despréaux pensât comme Mme de Sévigné, car, dans sa troisième Réflexion critique sur Longin, il reproche durement à Perrault de « traiter du haut en bas l'un des meilleurs livres de poétique qui, du consentement de tous les habiles gens, ait été fait dans notre langue ; c'est à savoir le Traité du poème épique du P. Le Bossu, et où ce savant religieux fait si bien voir l'unité, la beauté et l'admirable construction des poèmes de l ' Iliade, de l'Odyssée, de l'Énéide, etc. » Pope, en tête de sa traduction de l'Iliade, parle de - l'admirable traité de Le Bossu », et l'abbé Goujet, dans sa Bibliothèque française, réunit encore d'autres témoignages en sa faveur." (Emile Egger, L'hellénisme en France: leçons sur l'influence des études grecques, volume 2, Paris, Didier, 1869. p. 107).

René Le Bossu était bibliothécaire de Sainte Geneviève. Il mourut le 14 mars 1680 dans l'abbaye de Saint-Jean de Chartres. Il a également donné un Parallèle de la philosophie de Descartes et d'Aristote. Son traité du poème épique a été très estimé de son temps et même après et a connu de très nombreuses rééditions à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Cette première édition de 1675 est rare.

Provenance : Exemplaire aux armes de "George Joly Chevalier Baron de Blaisy Second Président au Parlement de Bourgogne". OHR pl. ; Joannis Guigard, Nouvel armorial du bibliophile: guide de l'amateur des livres armoiriés, Paris, Rondeau, 1890, p. 264.

George Joly, né à Djjon, le 20février 1610, mort dans la même ville le 2 mars 1679, président au Parlement de Dijon le 29 décembre 1644, a laissé plusieurs ouvrages manuscrits. Son fils, auteur de ces mémoires, a publié un Abrégé de la vie de Georges Joly, chevalier, baron de Blaisy, président à mortier au Parlement de Bourgogne, Paris, 1678, in-4. Les Joly de Blaisy avaient leur sépulture dans l'église, aujourd'hui détruite, des Cordeliers de Dijon ; la statue de Georges de Blaisy, par Jean Dubois, se voit aujourd'hui dans la chapelle de l'hospice Sainte-Anne.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE, D'AUTANT PLUS RARE DANS CETTE CONDITION D'ÉPOQUE.
TRÈS INTÉRESSANTE PROVENANCE BOURGUIGNONNE.

VENDU

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