GATIEN COURTILZ DE SANDRAS (1644-1712)
MÉMOIRES DE Mr. D’ARTAGNAN, Capitaine Lieutenant de la première Compagnie des Mousquetaires du Roi, Contenant quantité de choses particulières et secrettes qui sont passées sous le règne de Louis le Grand. Tome premier, deuxième et troisième (complet).
A Amsterdam, chez Pierre de Coup, 1715. Le titre du tome troisième est à la date de 1701 et porte l’adresse « A Cologne, chez Pierre Marteau. », mais c'est le premier volume qui est de l'édition de 1701 et les deux autres de l'édition de 1715 qui en est la réimpression fidèle.
3 volume grand in-12 (160 x 105 mm) de (8)-564-(15) ; 636-(12) et 598-(16) pages. Titres imprimés en rouge et noir, portraits ajoutés (voir le détail ci-dessous).
Reliure maroquin à grain long chocolat, dos à nerfs, caissons encadrés d’un triple-filet doré, titre, tomaison et millésime dorés au dos, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées (fine reliure du milieu du XIXe siècle, non signée). Exemplaire en parfait état de conservation. La reliure est d’une fraîcheur éblouissante. L’intérieur est frais avec de très rares rousseurs claires par endroit.
La reliure n'est pas signée... mai ce ne peut être qu'un oubli étant donné la qualité du travail de reliure et de dorure réalisé, attribuable à un des grands ateliers du second Empire, sans aucun doute.
NOUVELLE ÉDITION.
« Pierre de Coup vend les Mémoires de Mr. d'Artagnan, qu'il vient de réimprimer en trois vol. in-12. Quoique ces Mémoires portent le nom de M- d'Artagnan, & qu'il parait dans le Livre que c'est lui qui en est l'Auteur ; on doit (avoir qu'ils nous sont venus d'une autre main que de la sienne, & qu'on s'est seulement servi de son nom pour coudre ensemble plusieurs choses ou fausses, ou arrivées à différentes Personnes. Cela n'empêche pas que la lecture de ces Mémoires ne soit intéressante, &- même instructive. » (Nouvelles littéraires, La Haye, 1715, p. 32)
L’auteur, lui-même mousquetaire du roi, quitta l’armée au bout de dix-huit années de service pour devenir polygraphe et vivre de sa plume. Il a fourni aux libraires de Hollande de très nombreux romans pseudo-historiques. Auteur fécond et imprudent, il est emprisonné plusieurs fois à la Bastille.
De la vie de d'Artagnan qu’il a pu connaître assez bien, car il fut enfermé à la Bastille alors que Besmaux, ex-compagnon de d’Artagnan, en était Gouverneur, Courtliz a tiré un récit où le vrai se mêle au faux : il s'agit des Mémoires de M. d'Artagnan, publiées en 1700 (soit vingt-sept ans après la mort du héros gascon), dont s'est à son tour inspiré Alexandre Dumas pour Les Trois Mousquetaires et pour Vingt Ans après.
À plusieurs reprises d'ailleurs, Courtilz a écrit à la première personne les mémoires des autres, celles du marquis de Montbrun ou de M. de Rochefort. On a beaucoup dénigré son style, qui est pourtant vif et picaresque.
Alexandre Dumas, plus d’un siècle plus tard, en a fait le héros gascon que l’on sait, dans un livre Les Trois Mousquetaires (1844) au destin non moins glorieux. Dumas aurait fait connaissance avec D’Artagnan à la bibliothèque de Marseille où il est venu emprunter un ouvrage intitulé Mémoires de M. d’Artagnan de Gatien Courtilz de Sandras. Ces mémoires apocryphes constituent sa première source d’inspiration. Il y découvre son futur héros, mais aussi de nombreux autres protagonistes, des aventures déjà pittoresques, des anecdotes sur l’époque qu’il va utiliser et transformer avec sa verve et son sens de l’imagination. La contribution de Courtilz de Sandras à l’écriture des Trois Mousquetaires ne s’arrête pas avec ses Mémoires de M. d’Artagnan. Dumas a aussi lu ses mémoires du Duc de Rochefort ou Mémoires de M.L.C.D.R. Dans ces dernières, il a trouvé un détail qu’il va brillamment exploiter : le marquage à l’épaule avec la fleur de lis, réservé aux personnes autrefois condamnées aux galères. Il en fera le signe distinctif de sa Milady.
« Trois écrivains de valeur très inégale ont collaboré aux Trois Mousquetaires : Gatien de Courtilz pour le scénario et l’intrigue ; Maquet pour la rédaction grossoyée, le brouillon et en quelque sorte la maquette (sans jeu de mots) ; Alexandre Dumas pour l’animation du récit et les dialogues, la couleur, le style, la vie. » (Henri d’Alméras)
Notre exemplaire présente la particularité d’avoir été relié au XIXe siècle de manière homogène, alors que le premier tome est de l’édition de 1701 (son titre a été placé par erreur au troisième volume). Les deux autres volumes étant bien de l’édition de 1715. Nous déduisons cela du fait que le matériel typographique est identique pour les volumes II et III (même bandeau gravé sur bois en tête du volume et mêmes caractères utilisés). Le volume I, bien que d’une typographie très proche, diffère cependant par quelques ornements, il doit appartenir à l’édition de 1701 bien que nous n’ayons pu le vérifier sur un autre exemplaire (les collations exactes pour cet ouvrage font défaut la plupart du temps dans les notices des catalogues des dépôts publics consultés). L’édition de 1715 n’étant qu’une réimpression mot pour mot de l’édition en trois volumes donnée en 1701 chez Pierre Marteau, le texte est donc identique et se suit parfaitement dans notre exemplaire, malgré la différence d’édition.
Exemplaire truffé de plusieurs portraits de personnages historiques cités dans le texte. On y trouve donc : Richelieu, Louis XIII, Turenne, Mazarin, Gaston d’Orléans, le grand Condé, Saint-Evremond, la reine Christine, le prince de Conti, Louis XIV, le cardinal de Retz, La grande Mademoiselle, de La Rochefoucauld, Fouquet, Henri IV, le duc de Vendôme, Louvois, Philippe II, Louis de France grand dauphin, Madame de La Valière, Louis XI, Ninon de Lenclos, Colbert, soit 23 portraits ajoutés, la plupart gravés au XIXe siècle et quelques-uns du XVIIIe.
Ces Mémoires de d’Artagnan, bien que souvent réimprimés en peu d’années au commencement du XVIIIe siècle, sont assez difficiles à trouver complets des trois volumes et bien reliés, comme ici.
Provenance : Aucune marque d’appartenance.
SUPERBE EXEMPLAIRE, FINEMENT ÉTABLI SOUS LE SECOND EMPIRE PAR UN BIBLIOPHILE AVISÉ.
VENDU
MÉMOIRES DE Mr. D’ARTAGNAN, Capitaine Lieutenant de la première Compagnie des Mousquetaires du Roi, Contenant quantité de choses particulières et secrettes qui sont passées sous le règne de Louis le Grand. Tome premier, deuxième et troisième (complet).
A Amsterdam, chez Pierre de Coup, 1715. Le titre du tome troisième est à la date de 1701 et porte l’adresse « A Cologne, chez Pierre Marteau. », mais c'est le premier volume qui est de l'édition de 1701 et les deux autres de l'édition de 1715 qui en est la réimpression fidèle.
3 volume grand in-12 (160 x 105 mm) de (8)-564-(15) ; 636-(12) et 598-(16) pages. Titres imprimés en rouge et noir, portraits ajoutés (voir le détail ci-dessous).
Reliure maroquin à grain long chocolat, dos à nerfs, caissons encadrés d’un triple-filet doré, titre, tomaison et millésime dorés au dos, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées (fine reliure du milieu du XIXe siècle, non signée). Exemplaire en parfait état de conservation. La reliure est d’une fraîcheur éblouissante. L’intérieur est frais avec de très rares rousseurs claires par endroit.
La reliure n'est pas signée... mai ce ne peut être qu'un oubli étant donné la qualité du travail de reliure et de dorure réalisé, attribuable à un des grands ateliers du second Empire, sans aucun doute.
NOUVELLE ÉDITION.
« Pierre de Coup vend les Mémoires de Mr. d'Artagnan, qu'il vient de réimprimer en trois vol. in-12. Quoique ces Mémoires portent le nom de M- d'Artagnan, & qu'il parait dans le Livre que c'est lui qui en est l'Auteur ; on doit (avoir qu'ils nous sont venus d'une autre main que de la sienne, & qu'on s'est seulement servi de son nom pour coudre ensemble plusieurs choses ou fausses, ou arrivées à différentes Personnes. Cela n'empêche pas que la lecture de ces Mémoires ne soit intéressante, &- même instructive. » (Nouvelles littéraires, La Haye, 1715, p. 32)
L’auteur, lui-même mousquetaire du roi, quitta l’armée au bout de dix-huit années de service pour devenir polygraphe et vivre de sa plume. Il a fourni aux libraires de Hollande de très nombreux romans pseudo-historiques. Auteur fécond et imprudent, il est emprisonné plusieurs fois à la Bastille.
De la vie de d'Artagnan qu’il a pu connaître assez bien, car il fut enfermé à la Bastille alors que Besmaux, ex-compagnon de d’Artagnan, en était Gouverneur, Courtliz a tiré un récit où le vrai se mêle au faux : il s'agit des Mémoires de M. d'Artagnan, publiées en 1700 (soit vingt-sept ans après la mort du héros gascon), dont s'est à son tour inspiré Alexandre Dumas pour Les Trois Mousquetaires et pour Vingt Ans après.
À plusieurs reprises d'ailleurs, Courtilz a écrit à la première personne les mémoires des autres, celles du marquis de Montbrun ou de M. de Rochefort. On a beaucoup dénigré son style, qui est pourtant vif et picaresque.
Alexandre Dumas, plus d’un siècle plus tard, en a fait le héros gascon que l’on sait, dans un livre Les Trois Mousquetaires (1844) au destin non moins glorieux. Dumas aurait fait connaissance avec D’Artagnan à la bibliothèque de Marseille où il est venu emprunter un ouvrage intitulé Mémoires de M. d’Artagnan de Gatien Courtilz de Sandras. Ces mémoires apocryphes constituent sa première source d’inspiration. Il y découvre son futur héros, mais aussi de nombreux autres protagonistes, des aventures déjà pittoresques, des anecdotes sur l’époque qu’il va utiliser et transformer avec sa verve et son sens de l’imagination. La contribution de Courtilz de Sandras à l’écriture des Trois Mousquetaires ne s’arrête pas avec ses Mémoires de M. d’Artagnan. Dumas a aussi lu ses mémoires du Duc de Rochefort ou Mémoires de M.L.C.D.R. Dans ces dernières, il a trouvé un détail qu’il va brillamment exploiter : le marquage à l’épaule avec la fleur de lis, réservé aux personnes autrefois condamnées aux galères. Il en fera le signe distinctif de sa Milady.
« Trois écrivains de valeur très inégale ont collaboré aux Trois Mousquetaires : Gatien de Courtilz pour le scénario et l’intrigue ; Maquet pour la rédaction grossoyée, le brouillon et en quelque sorte la maquette (sans jeu de mots) ; Alexandre Dumas pour l’animation du récit et les dialogues, la couleur, le style, la vie. » (Henri d’Alméras)
Notre exemplaire présente la particularité d’avoir été relié au XIXe siècle de manière homogène, alors que le premier tome est de l’édition de 1701 (son titre a été placé par erreur au troisième volume). Les deux autres volumes étant bien de l’édition de 1715. Nous déduisons cela du fait que le matériel typographique est identique pour les volumes II et III (même bandeau gravé sur bois en tête du volume et mêmes caractères utilisés). Le volume I, bien que d’une typographie très proche, diffère cependant par quelques ornements, il doit appartenir à l’édition de 1701 bien que nous n’ayons pu le vérifier sur un autre exemplaire (les collations exactes pour cet ouvrage font défaut la plupart du temps dans les notices des catalogues des dépôts publics consultés). L’édition de 1715 n’étant qu’une réimpression mot pour mot de l’édition en trois volumes donnée en 1701 chez Pierre Marteau, le texte est donc identique et se suit parfaitement dans notre exemplaire, malgré la différence d’édition.
Exemplaire truffé de plusieurs portraits de personnages historiques cités dans le texte. On y trouve donc : Richelieu, Louis XIII, Turenne, Mazarin, Gaston d’Orléans, le grand Condé, Saint-Evremond, la reine Christine, le prince de Conti, Louis XIV, le cardinal de Retz, La grande Mademoiselle, de La Rochefoucauld, Fouquet, Henri IV, le duc de Vendôme, Louvois, Philippe II, Louis de France grand dauphin, Madame de La Valière, Louis XI, Ninon de Lenclos, Colbert, soit 23 portraits ajoutés, la plupart gravés au XIXe siècle et quelques-uns du XVIIIe.
Ces Mémoires de d’Artagnan, bien que souvent réimprimés en peu d’années au commencement du XVIIIe siècle, sont assez difficiles à trouver complets des trois volumes et bien reliés, comme ici.
Provenance : Aucune marque d’appartenance.
SUPERBE EXEMPLAIRE, FINEMENT ÉTABLI SOUS LE SECOND EMPIRE PAR UN BIBLIOPHILE AVISÉ.
VENDU