lundi 16 juillet 2012

La Légende des sexes d'Edmond Haraucourt (vers 1923) avec une suite d'héliogravures du genre curiosa (Rops, Van Maele, Von Bayros, Sternberg). Un des 30 rares exemplaires de tête sur papier du Japon.


Le Sire de Chambley (Edmond H.) [Edmond Haraucourt]

LA LÉGENDE DES SEXES. Poèmes hystériques.

Imprimé à Bruxelles pour l'auteur. Sans nom, sans date [vers 1923]

1 volume in-4 ( 28,5 x 20 cm), en feuilles, sous couverture rempliée imprimée en bleu et noir, 144 pages et 1 feuillet. Très bon état. Avec une suite de 25 (sur 27) planches héliogravées imprimées sur vélin fin teinté.





ÉDITION IMPRIMÉE A 380 EXEMPLAIRES DONT 350 SUR PAPIER DE HOLLANDE ET 30 SUR PAPIER DU JAPON.

CELUI-CI UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DU JAPON.

Édition non mise dans le commerce, pour les souscripteurs seuls. Les planches sont des reproductions des chefs d'oeuvre du genre, libre, des meilleurs artistes. On doit trouver 1 frontispice d'après Félicien Rops, 15 dessins d'après Nicolas Sternberg, 5 dessins d'après Martin Van Maele et 6 dessins d'après Franz Von Bayros. (il manque donc 2 planches à notre exemplaire).

Ce livre est l'épopée du bas-ventre nous dit la Préface de cet ouvrage publié pour la première fois en 1882 par les soins discrets d'Edmond Haraucourt. Série de poèmes hystériques et luxurieux, titre élaboré en contre pied de la Légende des Siècles du grand Hugo ; ce livre eut le succès du soufre. Du coït des atomes en passant par le Sonnet pointu ou le Sonnet honteux, ce livre est une aventure textuelle au pays des libertés curieuses.

Nous vous offrons trois poésies pour preuve :

Sonnet honteux

L'anus profond de Dieu s'ouvre sur le Néant,

Et, noir, s'épanouit sous la garde d'un ange.
Assis au bord des cieux qui chantent sa louange,
Dieu fait l'homme, excrément de son ventre géant.
Pleins d'espoir, nous roulons vers le sphincter béant
Notre bol primitif de lumière et de fange ;
Et, las de triturer l'indigeste mélange,
Le Créateur pensif nous pousse en maugréant.
Et un autre…

Sonnet pointu

Reviens sur moi ! Je sens ton amour qui se dresse ;
Viens, j'ouvre mon désir au tien, mon jeune amant.
Là... Tiens... Doucement... Va plus doucement...
Je sens, tout au fond, ta chair qui me presse.
Rythme bien ton ardente caresse
Au gré de mon balancements,
O mon âme... Lentement,
Prolongeons l'instant d'ivresse.
Là... Vite !
Plus longtemps !
Je fonds ! Attends,
Oui, je t'adore...
Va ! va ! va !
Encore.
Ha !

La jeune

J'ai rêvé d'une vierge impécable, aux yeux froids,
Qui d'un bond, émergeant des moiteurs de sa couche,
Vient accrocher le poids de son corps à ma bouche
Et pointe sur mon coeur le roc de ses seins droits.
Longtemps, pieuse et chaste, elle a porté la croix
De l'orgueil vertueux que nul désir ne touche ;
Mais voilà que le rut s'est éveillé, farouche,
Et la chair en révolte a réclamé ses droits...
Elle plaque à ma peau la peau d'un ventre ferme,
Et furieusement crispée, elle m'enferme
Dans l'effort ingénu de sa lubricité.
Ses canines d'enfant mordent ma chair de mâle...
A moi, toute ! Et la fleur de sa nubilité,
Pourpre, s'épanouit sous l'onde baptismale.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1840.


EXEMPLAIRE TEL QUE PARU, DANS LE RARE TIRAGE SUR JAPON.

VENDU

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