jeudi 17 décembre 2009

L'Ecole de l'homme de François Génard : Un pamphlet du règne de Louis XV.




François GÉNARD

L'ÉCOLE DE L'HOMME, OU PARALLÈLE DES PORTRAITS DU SIÈCLE & des Tableaux de l'Ecriture Sainte. Ouvrage moral, critique & anecdotique. Nouvelle édition.

A Londres, s.n., 1762.

2 tomes reliés en 1 volume in-12 ( 15,5 x 9,5 cm) de (1)-XXVII-(1)-171 et (1)-198 pages.

Reliure plein veau fauve glacé et marbré, dos lisse richement orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges, gardes marbrées (reliure de l'époque). Exemplaire parfaitement conservé, tant au niveau de la reliure qui est d'une fraîcheur exceptionnelle que du papier qui est absolument sans rousseurs et immaculé. Magnifique exemplaire.


NOUVELLE ÉDITION.

Cet ouvrage paru sous le voile de l'anonyme en 1752 a été attribué par le plupart des bibliographes à un certain François Génard, fils d'un marchand de vin de Paris, né vers 1722. Barbier révèle une partie de la genèse de ce curieux ouvrage : "Le 15 mars 1752, le nommé Laroche qu'on arrêta pour avoir fait imprimer à Noyon un livre intitulé : "l'école des hommes", qui a fait tant de bruit et qu'il avait fait composer par Génard, déclara que l'abbée Desplaces, demeurant rue St-Louis au Marais, lui avait prêté 600 livres pour l'impression de ce livre. (...)

On remarquera dans cet ouvrage des "impiétés couvertes des passages de l'Ecriture." On y distingue surtout les portraits de Louis XV, de la marquise de Pompadour, du Prince Edouard, etc. C'est aussi un violent pamphlet contre le gouvernement de l'époque. La police saisit l'ouvrage et chercha son auteur. Génard fut arrêté et conduit à la Bastille le 10 mars 1752. Ayant recouvré la liberté, il alla en Hollande où il fit imprimer un ouvrage contre Louis XV intitulé : la comédie du temps et l'école de la femme, qui devait servir de pendant à l'école de l'homme. Il publia aussi, en 1755, un recueil d'épigrammes contre la religion et les bonnes mœurs. Étant revenu à Paris en 1756, le lieutenant de police le fit conduire de nouveau à la Bastille. Génard mourut en 1764 à Bicêtre, où il purgeait une peine pour vol (Cf. F. Funck-Brentano, Catalogue des Archives de la Bastille, n°11810). L'ouvrage contient une clé naturelle des plus explicite.

Les frères Goncourt définissait, sans le nommer, l'auteur de cette École de l'homme, comme "Un La Bruyère religieux du XVIIIe siècle."

Le monde du dix-huitième siècle critiqué par François Génard oppose la société traditionnelle et hiérarchisée à un monde égalitaire basé sur le principe du mérite. A travers l'aventure littéraire de François Génard, nous pouvons comprendre le fonctionnement de la société de l'époque qui n'hésitait pas à réagir contre les discours déviants et à embastiller leurs auteurs. Ses œuvres nous permettent de découvrir sa propre démarche qui consiste à critiquer la société établie, les règles du jeu littéraire contemporain, et sa vue du monde en place. Méconnu de son vivant, François Génard a aujourd'hui sa place dans la république des lettres du dix-huitième siècle (Résumé en ligne de François Génard et de son Ecole de l'homme : La société de l'ancien régime et le monde vécu par François Génard, par M. Jou, in Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1998, n°362, pp. 237-253.).

On pourrait croire que l'édition de 1752, condamnée et saisie, est plus rare que cette nouvelle édition de 1762, parue dix ans après la première, or il semblerait qu'il n'en est rien. D'après le dénombrement que nous avons pu effectuer au sein du catalogue collectif des bibliothèques de France, l'édition de 1762 (2 exemplaires) est bien moins courante que la première (au moins 8 exemplaires localisés).

On sait qu'il existait un précieux exemplaire de la première édition de 1752, annoté par la Pompadour, cible évidente de l'ouvrage.

Référence : Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l'Arsenal, 11.810 (détails sur François Génard et ses ouvrages). Lire à propos de François Génard et de son Ecole de l'homme : La société de l'ancien régime et le monde vécu par François Génard, par M. Jou, in Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1998, n°362, pp. 237-253. Quérard III, 302 pour la première édition de Noyon, 1752 et les rééditions de 1753 et 1755, mais qui ne cite pas cette "nouvelle édition" de 1762. Barbier II, 13-14. Cioranescu, 30577 (édition de 1752). Lire également au sujet de cet ouvrage : Un pamphlet du règne de Louis XV par Charles Oulmont in Revue politique et littéraire, 1907, pp.630-633, qui consacre un long article à cet ouvrage.

SUPERBE EXEMPLAIRE, FINEMENT RELIÉ EN VEAU A L'ÉPOQUE .

RARE DANS CETTE CONDITION.

VENDU

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