Anonyme [Adolphe BELOT]. ERES alias Chéri HEROUARD (illustrateur) ?
Les Péchés de Minette.
S. l. n. d. (vers 1935)
1 volume petit in-8 (18,5 X 12,5 cm) broché de 1 feuillet de faux-titre imprimé en bleu nuit, 1 feuillet blanc, 102 pages, 1 feuillet blanc. 6 illustrations hors-texte coloriées à l'époque à l'aquarelle tirées sur papier photographique. Texte dactylographié et ronéotypé tiré sur beau papier vergé. Couverture en papier rouge brique texturé imprimée en bleu nuit sur le premier plat. Très bon état, quelques rousseurs à certains feuillets, faux-titre et dernier feuillet blanc avec décharge acide brune sur le pourtour (rabats) due aux couvertures, mais belle fraîcheur de l'ensemble. Quelques petits frottements en bordure de couverture.
Edition originale.
Le détail du tirage n'est pas précisé mais probablement autour de 350 exemplaires comme d'autres ouvrages de la même époque et similaires quant à la façon.
Bien complet des 6 illustrations hors-texte signées ERES (probablement Chéri Hérouard) et ici aquarellées au pinceau à l'époque.
Il est amusant de noter la présence sur un dessin de Erès de Mickey Mouse (première apparition aux USA en 1928 et parution en France du Journal de Mickey en 1934 soit à l'époque même de la parution de ce clandestin. Clin d'œil évidemment très cocasse.
L'édition originale de ce texte d'Adolphe Belot a paru vers 1890. Adolphe Belot (1829-1890) est un auteur populaire (très populaire dans la seconde moitié du XIXe siècle) qui donna de très nombreux romans dans le genre coquin voire pornographique ou immoral comme celui-ci qui lui est attribué.
Le papier texturé utilisé pour la couverture n'est pas sans rappeler un papier similaire utilisé à la même époque pour des productions clandestines données par Maurice Duflou. Dutel n'évoque pas Maurice Duflou pour cette édition mais nous croyons qu'il ne doit pas en être totalement étranger pour ne pas dire que nous pensons que cette production doit lui être attribuée.
« Les Péchés de Minette » sont d'une authenticité non moins positive que les faits et gestes racontés dans « La Maison à plaisirs ». On y retrouve la peinture exacte des mœurs érotiques et passionnées de notre époque débauchée. Ce roman féminin ne se rapproche en rien de ses pareils dans la littérature érotique dont on inonde l'Europe depuis quelques années. Il est écrit dans un cercle plus large, moins terre à terre, et ses tableaux licencieux sont touchés de main de maître. On y trouve une multitude de scènes neuves ou peu connues. Le public est las de ces productions effroyables, hideuses et dégoûtantes jetées au même moule, il veut bien de l'orgie, mais à condition que ce soit de l'orgie « mondaine », racontée avec sincérité, talent et esprit. « Les Péchés de Minette » ont cette facture, ils révèlent les espiègleries de la vie galante sans ménagement mais sans inspirer le dégoût et ce livre sera lu et relu par les femmes surtout." (Catalogue de la Maison Richard).
"En un tour de main, je fus déshabillée, conservant néanmoins mon pantalon et ma chemise par pudeur. Je me mis sur le lit, Carmen m'y suivit aussitôt, et porta la main sur ma motte en feu, tout en collant sa bouche sur la mienne. [...] Elle m'embrassa avec passion les alentours de mon duvet, ses dents me mordillent, sa bouche semble vouloir me sucer ; elle passe légèrement sa langue et ses lèvres sur celles de ma petite fente qu'elle entr'ouvre avec les doigts et qui frissonnent de bonheur ; puis elle y fourre sa langue de feu qui frétille entre mes chairs si sensibles, qui me causent des sensations inexprimables." (extrait)
Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2157 ; Pas à l'Enfer de la Bnf.
Très bon exemplaire tel que paru de ce très rare curiosa clandestin joliment illustré par Erès.
VENDU