WILLY (Henry GAUTHIER-VILLARS)
LA MAÎTRESSE DU PRINCE JEAN. Roman.
Paris, Albin Michel, 1903
1 volume in-18 (19,5 x 12,5 cm), broché, LXV-(1)-383 pages. Nombreuses illustrations en noir au trait dans le texte par Wely. Couverture illustrée en couleurs par Wely (les deux plats). Très bon état. A noter de petites fentes aux mors de la couverture, sans gravité. Beau papier. Portrait photographique de Claudine (actrice Polaire) en écolière en frontispice.
ÉDITION ORIGINALE.
UN DES RARES EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE,
CELUI-CI PARAPHÉ PAR WILLY ET NUMÉROTÉ "N° UN [signé] WILLY"
Le volume contient au début la plaidoirie de Maître J. Paul-Boncour pour la maîtresse du Prince Jean. L'ouvrage fut condamné. Cette première édition est la seule complète, les suivantes ayant été expurgées des passages les plus scabreux.
"Willy est plus sourd encore que sa vertu
n'est muette !...
Du moins, cette Maîtresse du Prince Jean,
a un mérite : elle ne prendra pas son lecteur en traître. Elle arrive à lui munie d'un
casier judiciaire propre à le mettre en garde :
dès avant son apparition, elle fut poursuivie, jugée et condamnée ; aussi, ceux qui
voudront aller plus loin que la couverture
du livre et en sortiront le rouge au front
sauront à qui s'en prendre ; ils auront été
prévenus.
Je sais bien que l'éditeur, malin, a placé
en tète du livre la délicieuse plaidoirie où
M. Paul-Boncourt entreprit de démontrer
à la justice de son pays que la Maîtresse du
prince Jean n'était, mon Dieu, pas si immorale qu'on le voulait prétendre ; je sais bien
qu'il l'a fait avec un luxe étonnant de verbe,
d'esprit et d'aimable sophisme, et qu'il a
réussi à être persuasif puisque je m'y suis
laissé prendre et que j'ai lu le livre.
Cette lecture m'a édifié — si j'ose dire —
et je puis affirmer, en connaissance de cause
que ce roman, même « épousseté », est terriblement scabreux. Je le sais d'autant mieux
que j'ai lu jusqu'à la dernière page — il me
faut faire mon mea culpa — car trop souvent le rire et le sourire désarmèrent ma
colère ; et ainsi j'ai connu complètement les
aventures de ce prince fantôme et de cette
trop réelle et plantureuse Gaétane, et j'ai
fréquenté le poète carottier Lauban, et Smiley, le littérateur, et aussi l'immuable Maugis, Journaliste notoire, qui ressemble à
Willy comme un frère et qui en est très fier, le monstre ! J'ai vu, J'ai lu tout cela, et
malgré moi j'y ai pris plaisir.
Du moins, pour m'en punir et pour me
réhabiliter à mes yeux. Je devais mettre en
garde mes contemporains contre la séduction de la Maîtresse du prince Jean, leur
affirmer que c'est un livre à ne pas lire et,
puisque j'ai été victime de ma curiosité,
empêcher les autres de céder à la leur, car
s'ils ouvrent le livre, ils sont perdus, ils
feront comme moi, ils iront jusqu'au bout." in Le Figaro du 31 juillet 1903, article signé Frédéric Charpin.
BON EXEMPLAIRE DU TIRAGE A QUELQUES EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE PARAPHÉ PAR L'AUTEUR.