Paul VERLAINE
FEMMES.
Imprimé sous le manteau et ne se vend nulle part. [Londres, Ch. Hirsch, 1893]
1 volume in-12 (19 x 12,5 cm), 71 pages. 9 photographies originales en tirage ancien ajoutées (contrecollées sur les pages blanches en regard des poésies).
Cartonnage plein papier à la bradel, plats de couverture vert imprimé or conservés. Parfait état (reliure moderne). Intérieur frais imprimé sur beau papier de Hollande Van Gerlder.
Les dimensions des tirages photographiques sont variables (12 x 9,5 cm - 10 x 8 cm - 10 x 9 cm - 13 x 9 cm - 12 x 8cm - 10,5 x 6,5 cm - 10,5 x 7 cm - 13 x 9 cm - 14,5 x 9,5 cm env.). La première photographie est un rare tirage albuminé colorisé au pinceau (vers 1880-1890) et montre une femme les deux jambes pendues à un trapèze de cirque, jambes écartées, laissant apparaître ses atouts majeurs ... La seconde photographie est une scène de cunnilingus et plus si affinités ... (vers 1900), la troisième photographie montre une scène de triolisme (vers 1900), la quatrième photographie montre une scène d'échange de bons procédés ... (vers 1890), le cinquième photographie montre une scène de cunnilingus ... (vers 1900), la sixième photographie montre un homme et une femme dans la position bien connue dite "du sexe sous l'aisselle" ... (vers 1910), la septième photographie montre un homme subissant des manipulations ... (vers 1910), la huitième photographie montre une femme de dos ... (vers 1900), et enfin la neuvième et dernière photographie montre une scène de caresses triolistiques ... (vers 1900). Les tirages photographiques, à l'exception du premier qui est un tirage albuminé, sont des tirages citratés (bien conservés, parfois légèrement passés/insolés).
Très bon état de l'ensemble.
SECONDE ÉDITION RARE DU TIRAGE "A" (Dutel)
TIRAGE A 500 EXEMPLAIRES (480 VAN GELDER ET 20 JAPON).
ÉDITION NON MISE DANS LE COMMERCE.
CELUI-CI, UN DES 480 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE VAN GELDER, NUMÉROTÉ A LA PLUME.
Ce petit volume contient XVIII poèmes libres entièrement dédiés à la femme objet d'amour et de jouissances.
De cette édition, Dutel, dans sa Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, distingue 2 tirages A et B pour cette édition. Voir Dutel, n°292. On reconnait ce tirage A au fleuron du titre dit "aux deux cigognes" et aux pontuseaux verticaux du papier filigrané VAN GELDER en toutes lettres.
Dutel indique que cette édition figurait dans les catalogues (1900 et 1902) de la Maison Richard sous le n°188 au prix de 20 francs. Elle figure aussi curieusement dans la liste des ouvrages que Hirsch a publié dans la collection Fleurette, avec cette note de l'éditeur : Réimpression exacte et correcte de la rarissime édition originale que Paul Verlaine avait fait tirer à quelques exemplaires pour ses amis. Les admirateurs du chef incontesté de l'Ecole décadente paient au poids de l'or les copies existantes de ce curieux opuscule ; ils seront donc heureux de le trouver sur ce catalogue, édité avec soin et publié à un prix abordable. Verlaine par l'intermédiaire d'Arthur Symons a rencontré Hirsch à Londres en 1893. Le poète aurait touché pour cette réimpression douze livres sterling. (Dutel)
Références : Dutel, 292 ; Pia, 464
Pour le plaisir voici in extenso le poème Ouverture qui "ouvre" le volume de ces poèmes tirés de l'enfer Verlainien :
Ouverture
Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices et professes,
Ô ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies !
Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu’à l’amant,
Ne reviennent qu’avec l’amant, n’ont de répit
Qu’au lit pendant l’amour, puis flattent gentiment
Ceux de l’amant qui las et soufflant se tapit.
Pressés, fleurés, baisés, léchés depuis les plantes
Jusqu’aux orteils sucés les uns après les autres,
Jusqu’aux chevilles, jusqu’aux lacs des veines lentes,
Pieds plus beaux que des pieds de héros et d’apôtres !
J’aime fort votre bouche et ses jeux gracieux,
Ceux de la langue et des lèvres et ceux des dents
Mordillant notre langue et parfois même mieux,
Truc presque aussi gentil que de mettre dedans ;
Et vos seins, double mont d’orgueil et de luxure
Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde
Pour s’y gonfler à l’aise et s’y frotter la hure :
Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde.
Vos bras, j’adore aussi vos bras si beaux, si blancs,
Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et beaux
Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants,
Chauds dans l’amour, après frais comme des tombeaux.
Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !
Mais quoi ? Tout ce n’est rien, Putains, aux pris de vos
Culs et cons dont la vue et le goût et l’odeur
Et le toucher font des élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de l’impudeur.
C’est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et vos fesses
Je veux m’abstraire tout, seules compagnes vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies.
P. Verlaine (1890)
CHARMANT ET PRÉCIEUX VOLUME AVEC 9 PHOTOGRAPHIES ORIGINALES PORNOGRAPHIQUES EN TIRAGE ANCIEN.
VENDU