André IBELS
LA BOURGEOISE PERVERTIE. Roman psycho-physiologique. Edition privée.
Chez l'auteur, Castel Plein-Air, Beauséjour, Villemomble (Seine), 1930.
1 volume in-8 (25,5 x 17 cm), broché, 317 pages. Couverture crème imprimée en rouge et noir. Très bon état, tel que paru. Légères marques et rousseurs. Très beau papier de luxe.
ÉDITION ORIGINALE.
TIRAGE A 999 EXEMPLAIRES, CELUI-CI UN DES 869 EXEMPLAIRES SUR ARCHES BLANC, SIGNÉ PAR L'AUTEUR.
"En écrivant La Bourgeoise pervertie, j'ai eu le désir d'abord, puis la certitude d'avoir écrit un roman de haute moralité française. Tel n'a pas été l'avis des quelques éditeurs auxquels cet ouvrage fut soumis. Mais les éditeurs, heureusement, ne détiennent pas l'exclusivité de la critique et le droit absolu de la censure. Leur jugement, plus d'une fois, s'est trouvé en défaut. Il m'a donc fallu, non seulement me substituer à eux, mais encore, me substituant à eux, faire mieux qu'eux, quitte à gagner plus qu'eux, ce qui est presque une revanche en même temps qu'une protestation." (Préface)
La Bourgeoise Pervertie est le roman d'une nymphomane (Régina) - mais non l'oeuvre d'un érotomane. [...] Les suppositions des Chrétiens, suppositions d'ailleurs toutes gratuites, d'un péché originel, qui aurait perverti la Nature de l'homme et d'un Dieu de Toute Bonté qui se serait amusé à mettre du vice dans ce qu'il a créé de plus noble : l'Amour, ne sauraient être comprises et surtout acceptées par les vrais déistes. [...] La perversion, en amour, est une vertu aristocratique. N'a pas du tempérament qui veut. La passion est en droit de varier les moyens de donner du plaisir sans que la morale ait à intervenir. [...] si ce tableau peut servir d'avertissement aux libertins et aux libertines qui se laissent aller sans réflexion et avec trop de complaisance sur les routes fatales : le but de haute moralité humaine que s'est assigné l'écrivain est atteint. (fin de la Préface)
Les éditions de La Musardine ont réédité ce texte en 2003. "Ce roman psycho-physiologique reste un document assez étonnant des aspirations à la libération sexuelle du temps et de leurs avancées "modernistes" parfois freinées par les conventions. Homme de lettres (poète, dramaturge, romancier) dont il ne reste rien, André Ibels n'a laissé pour nous toucher que cette histoire d'une nymphomane sympathique et déterminée, dont il nous rapporte la destinée avec une objectivité contrariée par le reste de préjugés d'un auteur resté par moments en deçà de ses théories audacieuses. Sade (qu'il semble bien connaître, cité avec éloges), le Mirabeau superbement subversif d'Erotika Biblion et d'autres, viennent à la rescousse d'André Ibels pour se heurter, comme malgré lui, à quelques relents machistes. Reste un attachant portrait de femme "libérée", bien représentatif de quelques-unes des plus extrêmes hardiesses - très actuelles - de son époque. (Présentation de l'édition de La Musardine)
Ibels étudie le cas d'une nymphomane, Régina, dont l'histoire débute dans les premières années du XX e siècle pour s'achever dans les années 20. L'héroïne perd son pucelage entre les bras de son cousin, en même temps que sa meilleure amie, avant que celui-ci ne les livre à un groupe de six personnes au cours d'une orgie. Plus tard, bien que mariée, Régina continue à s'offrir à toutes sortes de compagnons de rencontre. Et même privée de mâles, elle a recours à la masturbation ou à l'usage d'instruments postiches. Nymphomane, oui André Ibels a imprimé à ce roman un caractère d'étude sociale et physiologique. Certain d'avoir écrit un roman de « haute moralité humaine », Ibels, dans sa préface intéressante à plus d'un titre, explique ses intentions d'écriture, qui vont bien au-delà du simple texte érotique, justifiant les agissements de son héroïne contre la Morale, et par nécessité physiologique une curiosité en tout cas jamais révélée au grand public. (Présentation de l'édition de La Musardine)
BON EXEMPLAIRE.
VENDU