Nicolas Edme Restif de La Bretonne ou RETIF DE LA BRETONNE
LE PORNOGRAPHE OU IDÉES D'UN HONNÊTE-HOMME SUR UN PROJET DE RÈGLEMENT POUR LES PROSTITUÉES, Propre à prévenir les Malheurs qu'occasionne le Publicisme des Femmes. Avec des Notes historiques et justificatives.
A Londres, chez Jean Nourse et à La Haye, chez Gosse & Pinet, 1770.
2 parties reliées en 1 volume in-8 (20,5 x 13 cm) de 8 pages chiffrées pour la Préface "idées singulières" de l'éditeur y compris le titre, 215 pages (pagination continue pour la seconde partie).
Reliure plein veau fauve marbré, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vieux rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Quelques usures à la reliure qui reste solide et décorative (mors fendu, usures à l'extrémité des coiffes), intérieur frais.
TROISIÈME
ÉDITION DE CE CÉLÈBRE TEXTE DE RÉTIF DE LA BRETONNE ET PROBABLE CONTREFAÇON.
« La dépravation suit le progrès des lumières. Chose très naturelle que les hommes ne puissent s'éclairer sans se corrompre. » écrit Rétif dans son Pornographe, lui qui fréquentait assidûment les petites maisons de la capitale comme il le décrit lui-même dans divers ouvrages. Rétif se targuait de vouloir tout réformer : les moeurs, les arts (le théâtre), et bien d'autres choses encore.
Les mots pornographie et pornographe ont déjà au XVIIIe siècle le sens d’aujourd’hui (peinture ou texte obscène, et celui qui produit ces oeuvres), mais Rétif dans son titre l’emploie dans un sens plus technique, celui d’essai sur la prostitution et la manière de la réformer.
« Je te vois sourire ; le nom demi barbare de PORNOGRAPHE erre sur tes lèvres. Va, mon cher, il ne m’effraie pas. Pourquoi serait-il honteux de parler des abus qu'on entreprend de réformer ? » (Le Pornographe).
L'ouvrage est divisé en deux parties. La première, sous forme de lettres adressées entre deux personnes de qualité. On trouve à la fin le Projet de Règlement pour les Filles publiques, sous la protection du gouvernement, établi en LXV articles. La seconde partie contient les notes historiques.
C'est le même Rétif qui écrivait : « La pudeur des femmes n'est que leur politique ; tout ce qu'elles cachent ou déguisent n'est caché ou déguisé que pour en augmenter le prix quand elles le révèlent. » ou encore « La femme ne sent son pouvoir qu'autant qu'elle en abuse. » ; attaqué sournoisement par une première maladie vénérienne en 1757 (il a 23 ans), puis une seconde en cette année 1770 même, puis encore en 1776 et 1785 ; Rétif avait de quoi en vouloir aux prostituées, sa passion dévorante pour le beau sexe et le libertinage lui aura prodigué mille délices et mille supplices.
« Les belles du Palais
Royal sont très jolies, surtout les jeunes ; quant aux vieilles, c’est comme partout ; une vieille bête n’est jamais belle. » in Le Palais Royal - Première partie: Les filles de l’Allée-des-soupirs, en 1790.
BON EXEMPLAIRE DE CETTE EDITION PEU COMMUNE.
VENDU