samedi 15 janvier 2011

Les Oeuvres de Moncrif (1768). Superbe exemplaire relié en maroquin rouge de l'époque.



François-Augustin Paradis de MONCRIF

ŒUVRES DE MONSIEUR DE MONCRIF, lecteur de la Reine. L'un des quarante de l'Académie Française et de celles des sciences et belles lettres de Nancy et de Berlin. Nouvelle édition.

A Paris, chez la veuve Regnard, 1768.

4 volumes in-12 (17 x 10,5 cm) de XIV-233 ; 200-(2) ; 233-21-23 et 212-16 pages. Les dernières pages des tomes III et IV sont des planches de musique notée (40 planches). Chaque volume débute par un titre-frontispice gravé à l'eau-forte d'après De Sève et gravé par Baquoy. On trouve au premier volume un portrait de l'auteur par Duflos, et un portrait de Stanislas roi de Pologne d'après Massé et gravé par Cathelin en 1764. 4 eaux-fortes hors-texte d'après De Sève d'après Tardieu, Sornique, Baquoy et Chenu.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs richement orné, pièces de titres et tomaison de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, gardes de papier peigne (reliure de l'époque). Superbe et curieux exemplaire en maroquin de l'époque. En effet le premier volume a quelques différences de décor (lire nos explications ci-dessous). Cependant l'ensemble reste parfaitement homogène et d'une grande qualité. Les volumes sont à l'état proche du neuf, parfaitement conservés, quelques rousseurs ou feuillets légèrement teintés, sans gravité. Les gravures sont légèrement plus courtes. Le titre du tome I a été réenmargé en marge basse.

NOUVELLE EDITION.

"Issu d'une famille d'origine anglaise, François-Augustin de Paradis de Moncrif (1687-1770) offrait le type achevé de l'homme du monde du XVIIIe siècle : de figure avenante, de manières agréables et de beaucoup d'esprit, il fut d'emblée recherché dans les cercles les plus aristocratiques, où l'introduisirent ses qualités d'escrimeur, et où il se fit une place par ses multiples talents. A la fois poète, musicien et bon acteur, on le prisait notamment pour ces divertissements de société qui étaient alors à la mode. Courtisan accompli, il savait se montrer dévôt avec la Reine à Versailles et enjoué et plein d'entrain à la ville. Mais il avait aussi du cœur et le montra à son ancien protecteur, le comte d'Argenson, lorsque celui-ci fut disgrâcié en février 1757, ainsi qu'aux membres pauvres de sa famille, qu'il soutint généreusement. Protégé du Grand Prieur d'Orléans, du duc de La Vallière et du comte de Maurepas, il fut d'abord secrétaire du comte d'Argenson, puis secrétaire des commandements du comte-abbé de Clermont, lecteur de la reine Marie Leszczyńska (1734) et enfin secrétaire général de l'administration des Postes, fonctions qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1770. L'ouvrage le plus célèbre de Moncrif est son Histoire des Chats (1727). Il y prend la défense du chat à travers des références historiques, notamment à l'ancienne Égypte, qui se veulent érudites et constituent en réalité un pastiche de la pédanterie. Un certain nombre de lecteurs et de critiques ne discernèrent pas l'intention satirique et l'ouvrage, obscur et maniéré, fut très violemment attaqué. Un plaisant lâcha un chat dans la salle des séances de l'Académie française le jour de la réception de Moncrif, et Voltaire appela ce dernier l'« historiogriffe ». En définitive, l'auteur renia son ouvrage en disant que : « Dans cet écrit, mauvais en soi, l'esprit n'était qu'un tort de plus. » Moncrif a, par ailleurs, collaboré au Journal des Savants (1739-1743). Il a composé des poésies fugitives, qui sont parmi ses meilleures œuvres, ainsi que des chansons et des romances genre dans lequel, selon Grimm, il eût été le premier s'il s'y était consacré exclusivement. Moncrif fut imposé à l'Académie française par le duc d'Orléans et le comte de Clermont en 1733. L'Académie fut très critiquée pour l'avoir élu. Moncrif soutint notamment l'élection de Voltaire. Il fut également membre de l'Académie de Berlin." (Source Wikipedia)

Cette édition reprend les mêmes figures que pour l'édition de 1751. Elle contient les Essais sur la nécessité de plaire, la Lettre au roi de Pologne, Discours à l'Académie, Les âmes rivales, divers Discours et Lettres, des Poésies chrétiennes, diverses Comédies, Poésies, Airs chantés, Ballets, Chansons, etc.

Provenance : curieusement ces volumes ne possèdent aucune marque de provenance (ex libris imprimé ou manuscrit), son histoire à travers les deux derniers siècles reste à faire. Les exemplaires en maroquin des Œuvres de Moncrif sont très rares sur le marché de la bibliophilie. On connait un exemplaire de cette édition en maroquin rouge aux armes de Louis XV, provenant de son cabinet (Bulletin du Bibliophile, n°784, année 1842). "Moncrif remit en vogue parmi nous un genre dans lequel il n'a pas de rivaux : quelques-unes de ses romances sont vraiment dignes du bon vieux temps, dont il a imité le langage avec beaucoup d'art et de talent ; on y trouve autant de finesse que de sentiment, de délicatesse et de naïveté." Michaud, Biographie universelle.

Particularités de la reliure : Pour être le plus précis concernant cette superbe reliure en maroquin de l'époque, il convient d'indiquer les points suivants : On note que les pièces de titre et de tomaison sont strictement identiques pour les 4 volumes. Le premier volume est orné au centre des caissons au dos d'un fleuron doré en forme d'étoile très caractéristique et l'on retrouve ce fleuron au dos des 3 volumes suivants mais on distingue nettement (bien que ce soit très discret et peu visible au premier regard) que ce même fleuron a été mosaïqué au dos des trois derniers volumes et ce de manière à ce que le décor de ces volumes soit presque identique au premier. les filets dorés sur les nerfs sont différents au tome I et aux trois suivants, ainsi que la roulette dorée intérieure et le papier peigne de la doublure et des gardes. La taille des 4 volumes est strictement identique. Les tranches des 4 volumes sont dorées mais seul le premier volume n'est pas doré sur marbrure. En conclusion et de toute évidence, cet exemplaire, curieusement "assorti" dès le XVIIIe siècle, sans doute pour un amateur, laisse planer le mystère sur les causes qui ont précédé à cette "manipulation" ?! Nous ne comprenons pas pourquoi avoir modifié trois volumes plutôt qu'un seul ?? Quoi qu'il en soit l'ensemble est très décoratif, tout à fait cohérent et parfaitement conservé, ce qui en fait une pièce bibliophilique rare.

Référence : Cohen col. 722 (édition 1912).


SUPERBE EXEMPLAIRE DES ŒUVRES DE MONCRIF EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE. TRÈS RARE DANS CETTE CONDITION.

VENDU

jeudi 13 janvier 2011

La vie des termites de Maurice Maeterlinck illustrée par G. Gorvel (1927). Magnifique reliure en maroquin de Septier. Un des rares ex. sur Japon.



Maurice MAETERLINCK

LA VIE DES TERMITES ornée de gravures sur cuivre de Georges Gorvel.

Jean Variot bibliophile, Edition princeps illustrée, Versailles, s.d. (1927).

1 volume grand in-8 (25,5 x 20 cm) de (4)-141 pages.

Reliure plein maroquin chocolat, dos à quatre nerfs sautés, auteur, titre et millésime dorés, doublures et gardes de papier marbré, large encadrement intérieur de maroquin décoré de points dorés ovales répétés de manière linéaire imitant le trajet des termites de manière allusive, roulette dorée aux extrémités des coupes, tranches dorées sur témoins, couvertures du brochage conservées à l'état de neuf, étui bordé en parfait état (reliure de l'époque signée SEPTIER). Exemplaire parfaitement conservé.


PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE.

ÉDITION DE BIBLIOPHILE IMPRIMÉE A TRÈS PETIT NOMBRE (159 ex. au total).


CELUI-CI UN 15 DES RARISSIMES EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER TEINTE A LA FORME DU JAPON (n°7), AVEC UNE SUITE DES 12 GRAVURES SUR CUIVRE SUR VÉLIN BLANC D'ARCHES. Le portrait de l'auteur est en 3 états (Japon, Chine et vélin blanc d'Arches).


L'édition originale de la Vie des termites a paru chez Fasquelle en 1926 au format in-12, sans illustrations. Cet essai de Maeterlinck poursuit son étude philosophique des insectes commencées avec la Vie des abeilles parue en 1901 et continuée avec la Vie des fourmis parue en 1930. L'illustration originale que donne ici Georges Gorvel "graveur modeste et d'un si beau talent" (Le Bibliophile, vol. 1, p. 187) montre ici des visions hallucinées et totalement imprégnées de l'Art Déco ambiant.

Provenance : Ex libris H. Grandjean.

ON JOINT : une carte lettre autographe signée de M. Maeterlinck à A. P. Garnier, éditeur, à propos du retour d'un manuscrit de l'auteur (26 mars 1919).


SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI PAR SEPTIER DE CE LIVRE RARE ILLUSTRÉ.

VENDU

Colomba par Prosper Mérimée. Superbe exemplaire d'une très jolie édition illustrée par Daniel Vierge (1904). Magnifique reliure signée Conil-Septier.



Prosper MÉRIMÉE

COLOMBA. Soixante-trois compositions originales de Daniel Vierge, gravées sur bois par Noël et Paillard, préface de Maurice Tourneux.

Paris, Librairie L. Conquet, L. Carteret et Cie, successeurs, 1904.

1 volume grand in-8 (27,5 x 19,5 cm) de (4)-VIII-298-(1) pages et 4 pages pour le prospectus relié à la fin. Illustrations hors texte et dans le texte.

Reliure plein maroquin chocolat, dos à quatre nerfs sautés prolongés à froid sur les plats, auteur, titre et millésime dorés au dos, filet à froid sur les coupes, doublure de soir moirée jaune dans un encadrement de maroquin mosaïqué de bandes de maroquin rouge cerclées d'or avec petites fleurettes dans les angles, première garde de soie moirée jaune, deuxièmes gardes de papier marbré, couverture illustrée imprimée en couleurs conservée en parfait état (deux plats et le dos), tranches dorées sur témoins (reliure signée CONIL-SEPTIER). Parfait état de l'ensemble.


UN DES 100 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DU JAPON AVEC LA SUITE DES GRAVURES SUR BOIS A PART HORS TEXTE INTERCALÉE (présente uniquement dans les 50 premiers exemplaires). Le tirage total est restreint à 300 exemplaires (200 ex. sur vélin du Marais, sans la suite).


Les exemplaires sur Japon avec suite (50 ex.) étaient vendus 300 francs or en 1904. Les 50 ex. sur Japon sans suite étaient vendus 225 francs or tandis que les 200 ex. sur vélin du Marais étaient vendus 150 francs or. Notre exemplaire bien que portant le n°93, contient la suite des bois en tirage à part. L'impression est magnifique sur Japon ancien à la forme.

Colomba a paru pour la première fois en 1840. Considérée, avec Carmen comme le chef-d’œuvre de l’auteur, cette nouvelle écrite à l’âge de trente-six ans par Mérimée à l’issue d’un voyage de deux mois en Corse effectué dans le cours de l’année 1840 le mit, d’une façon définitive, au premier rang parmi les favoris du public et lui ouvrit les portes de l’Académie française. Colomba a pour thème la vendetta, guerre privée de vengeance entre familles qui se « faisaient elles-mêmes justice », et dans le cadre de laquelle la famille dont un membre avait été offensé se devait d’exercer sa vengeance contre la famille de l’offenseur. Colomba della Rebbia a vu périr son père assassiné par son ennemi, l’avocat Barricini. L’assassin a su dérober son crime aux yeux de la justice, mais Colomba n’a pas mis l’espoir de sa vengeance dans la loi.

"Colomba, depuis son apparition en 1840, a été maintes et maintes fois réimprimée, mais en éditions vulgaires ; et c'est la première fois qu'elle apparaît à la vitrine des libraires, solidement illustrée et sous forme de livre de grand luxe. Aussi bien devons-nous savoir gré à M. Carteret d'avoir fait entrer ce chef-d'œuvre de Mérimée dans sa collection, déjà considérable, et qui en compte tant d'autres de Nodier, de Balzac, de Gautier et de Musset. Le sympathique éditeur de la rue Drouot n'a pas eu recours, pour établir son livre, à toutes les recherches de modernité que Ion s'efforce de mettre à la mode aujourd'hui; il l'a fait simple et, par cela même, il l'a fait beau. Un excellent texte, excellemment illustré, imprimé sur papier de choix avec des caractères élégants, très correctement mis en pages, que peut-on donc exiger de plus ? Et quand, par dessus le marché, le livre est présenté par un préfacier tel que Maurice Tourneux, on peut dire qu'il réunit absolument toutes les qualité désirables." (Georges Vicaire, extrait du Bulletin du Bibliophile pour l'année 1904, pp. 560-561)


Référence : Carteret, Trésor du Bibliophile : "Belle publication cotée. Une des meilleurs illustrations de l'artiste. Vierge a parfaitement rendu les paysages et les costumes corses ainsi que le côté dramatique de l'œuvre de Mérimée."

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de Tarek Wahby avec son ex libris gravé (héliogravure en bistre). Ce volume a été vendu par la librairie James Cattan, fournisseurs de la cour, au Caire (Égypte), avec étiquette.


MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI PAR CONIL-SEPTIER DANS LES PREMIÈRES ANNÉES DU XXe SIÈCLE, DE CE JOLI LIVRE ILLUSTRÉ.

VENDU

mercredi 12 janvier 2011

Le Carmen de P. Mérimée illustré de plus de 160 compositions originales et inédites d'Henriot (1884). Exemplaire unique. Rareté bibliophilique.



Prosper MÉRIMÉE - HENRIOT, illustrateur (aquarelles originales inédites).

CARMEN.

Paris, Calmann-Lévy éditeur, 1884. (Paris, imprimerie de la société anonyme de publication périodique P. Mouillot).

1 volume in-8 carré (18 x 16,5 cm environ) de (4)-147 pages.

Reliure plein maroquin janséniste bleu nuit, doublures de maroquin lavallière mosaïqué de maroquin bleu et rouge, richement dorées aux petits fers rocaille, roulettes diverses, gardes de moire bleue, tête dorée, non rogné pour les autres tranches. Filets à froid dans les caissons au dos, chiffre et millésime dorés en queue du dos, et chiffre repris en dorure dans la doublure des plats. Filet à froid en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes (reliure de l'époque signée R. PETIT et J. LECOMTE). Les couvertures imprimées du brochage n'ont pas été conservées. Très bel exemplaire, très frais, dos légèrement passé.


UN DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON (n°2), BIEN COMPLET DE LA SUITE DES 8 EAUX-FORTES D'APRÈS ARCOS ET GRAVÉES PAR NARGEOT SUR PAPIER DU JAPON ÉGALEMENT (EAUX-FORTES PURES AVANT LA LETTRE). Les épreuves de cette suite étaient normalement réservées au tirage à 225 exemplaires sur vélin à la cuve des papeteries du Marais.


EXEMPLAIRE UNIQUE ENRICHI DE PLUS DE 160 COMPOSITIONS ORIGINALES ET INÉDITES PAR HENRIOT (PIF), DONT 142 COMPOSITIONS EN COULEURS, LES AUTRES A LA PLUME EN NOIR. DE NOMBREUSES COMPOSITIONS OCCUPENT TOUTE LA PLACE DES MARGES ET SONT AINSI DE VÉRITABLES PETITS TABLEAUX VIVANTS.


Henriot* a entièrement couvert les marges de cet exemplaire de plus de 160 compositions originales en couleurs et au trait en noir, illustrant le thème du Carmen de Prosper Mérimée, suivant fidèlement les scènes du texte pour la plupart. Ensemble unique à rapprocher de l'exemplaire de la bibliothèque municipale de Rouen d'un manuscrit autographe illustré de 296 aquarelles originales d'Henriot (sur Guy de Maupassant, Boule de suif, 1926 - acquisition 2004). Ici, le travail de l'artiste est daté de 1886, il était âgé de 29 ans seulement. Il semble qu'Henriot ait illustré de la sorte bon nombre de livres de bibliophilie à la fin du XIXe siècle en faisant ainsi de véritables livres d'artiste.


Le bibliophile dont on retrouve le chiffre sur la reliure de ce volume n'a pu être identifié à ce jour.

La reliure doublée et richement ornée, les nombreuses compositions originales en couleurs, font de ce volume un véritable bijou bibliophilique.


MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE DE CE LIVRE MAGISTRALEMENT ILLUSTRÉ PAR HENRIOT.

PIÈCE UNIQUE. RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.

VENDU

(*) Henri Maigrot, dit Henriot, est né à Toulouse en 1857. Il fait des études de droit qu'il abandonne enfin pour se vouer entièrement à son talent d'artiste caricaturiste. Il livre de nombreux dessins humoristiques pour la presse de l'époque. Il entre au Charivari sur les instances de Pierre Véron. Il devient en 1890 directeur du Charivari et collabora ensuite à l'illustration. Il meurt en 1933 à Nesles-la-vallée (val d'Oise). Son œuvre est riche et variée. " (...) Sa production en matière politique, très modérée, s'efforce à n'être jamais méchante ; il tâche do trouver chaque semaine un mot aussi juste que possible sur les événements qui passent, et tout ce mélange habile de croquis divers découle sans efforts d'une imagination experte, facile, étonnamment souple. C'est surtout un « actualiste » très simple, fuyant la réclame, vivant chez lui fort tranquillement, entouré de livres et de gravures qu'il adore. Cet homme qui voit tout, qui lève tous les voiles, dont la course vers les choses du jour, du moment, est époumonnante, rentre bourgeoisement dans les joies paisibles du foyer, son labeur quotidien accompli, une fois que son cerveau s'est vidé en une série de légendes illustrées de la chose d'attrait momentané, lue dans le journal ; il se repose alors au soin des livres chers, des gravures précieuses, au milieu de tout ce qui reste enfin..." (Emile Bayard, La caricature et les caricaturistes, Paris, Delagrave, s.d.). La bibliothèque municipale de Rouen possède un manuscrit autographe illustré de 296 aquarelles originales d'Henriot (sur Guy de Maupassant, Boule de suif, 1926 - acquisition 2004).

jeudi 6 janvier 2011

Le Tableau des affections humaines suivant les Passions humaines de Coeffeteau (1629). Reliure en parchemin de l'époque. Ouvrage peu commun.



Anthoine ESTOC, libraire.

LE TABLEAU DES AFFECTIONS HUMAINES, SUIVANT LES PASSIONS HUMAINES, de Monsieur Coeffeteau, évêque de Marseille.

A Paris, chez Guillaume Loyson, 1629.

1 volume petit in-8 (16,5 x 10,5 cm) de 8 feuillets non chiffrés (titre, épître à Monsieur Fleurent Pasquier conseiller du roi, avis au lecteur, table des chapitres, 542-(1) pages.

Reliure plein parchemin de l'épique, titre à l'encre sur une étiquette en papier au dos, traces d'attaches sur les plats, cote de bibliothèque, trace de cachet à deux feuillets, quelques mouillures et petites salissures sans gravité à quelques feuillets, petits manques de papier à quelques feuillets sans atteinte au texte. Fente au mors supérieur sur la moitié de la longueur, la reliure reste solide. Collationné complet. Jolie vignette gravée à l'eau-forte sur le titre.

L'épître qui ouvre le volume est signée des initiales A.E. L'avis au lecteur est assez court : "Je ne te pouvais faire un présent plus riche, plus beau & plus nécessaire à ton salut, que celui de ce tableau, puisque le souverain bien de l'homme ne consiste qu'en la connaissance de soi même, & que parmi tant d'images des corps & des âmes ici naïvement représentées, tu ne peux que tu ne t'y trouve, si ce n'est par miracle, étant exempt des passions esquelles la fragilité de notre nature nous oblige." L'ouvrage est divisé en quatre livres, on y trouve les chapitres suivants : du choix des amis, de la dissimulation, de la vanité, de la tristesse, de la vertu, de l'ignorance, de l'ennui, des passions de l'âme, des fols stupides, de la fureur, de la manie, du mépris, de la haine, des amours, de la jalousie, de l'amour déréglé entre les bêtes, du curieux, de l'inconstant, de l'ambitieux, etc. Comme on voit toutes les facettes du caractère de l'homme sont évoquées.

Le privilège est daté du 28 avril 1626 et a été donné à un certain Anthoine Estoc, marchand libraire. Antoine Estoc est un libraire dont on trouve la trace dès 1616 avec "Les satyres bastardes et austres folstres du Cadet Angoulevent Quatrain", 1617 avec un "Recueil des plus excellans vers satyriques...", 1618 avec "Le Cabinet satyrique, ...", et d'autres encore les années suivantes, tous des ouvrages à caractère "libertin", donc d'un tout autre genre que celui-ci. Anthoine Estoc publia également en 1619 les Satyres de Régnier. Qui était Antoine Estoc ou Lestoc comme on le lit parfois ? Était-ce un libraire ou un imprimeur véritable ou bien un libraire supposé, imaginaire ? Qui se cachait derrière ce nom ? Ce Tableau des affections humaines est-il son oeuvre ou celle d'un anonyme ? C'est ce que ni les bibliographes, ni les commentateurs ne précisent.

Les bibliographes s'accordent à dire que cet ouvrage, se voulant une imitation du Tableau des passions humaines de Coeffeteau paru quelques années plus tôt en 1620, en est pourtant très différent.

BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE PEU COMMUN.

VENDU

mercredi 5 janvier 2011

Le Traité des passions humaines de Nicolas Coeffeteau (1635). Exemplaire relié en parchemin de l'époque.



Nicolas COEFFETEAU

TABLEAU DES PASSIONS HUMAINES. DE LEURS CAUSES, ET DE LEURS EFFETS. Par R.P. en dieu N. Coeffeteau, de l'ordre des Frères Prêcheurs, Conseiller du Roi en ses Conseils d'État & privé, & nommé par sa Majesté à l'évêché de Marseille. Édition nouvelle, revue & augmentée.

A Paris, chez Estienne Hebert & Jacques Poullard, 1635.

1 volume in-8 (17,5 x 11 cm) de 12 feuillets non chiffrés (titre, épître au roi et préface), 607-(1) pages.

Reliure plein parchemin souple de l'époque, titre à l'encre au dos, cachet d'une institution religieuse sur le titre, quelques légères salissures, quelques feuillets légèrement déboités, papier bien blanc avec quelques rares rousseurs par endroit seulement. Reliure en excellent état.

NOUVELLE ÉDITION.

Écrit sous l'angle du moraliste cet ouvrage fait partie de ces livres, qui, sous couvert de classifier les passions, visent à atteindre la perfection d'une "âme raisonnable". C'était Pierre Charron qui dès 1601 dans son traité "De la sagesse" lançait la mode de ce genre d'ouvrages. Le Tableau des passions humaines de Coeffeteau, publié pour la première fois en 1620, et véritable best seller à l'époque, en est un des plus célèbres exemples. Nicolas Coeffeteau (1574-1623), dans ce traité, ne condamne pas totalement les passions, bien qu'il s'inspire parfois des écrits des philosophes stoïciens, et notamment de Sénèque pour la colère, mais il recommande toujours la modération, ayant en cela une attitude plutôt aristotélicienne : "L'effort de la vertu ne consiste pas à exterminer ou à arracher entièrement de l'âme les passions naturelles, mais à les modérer et à les régir avec le frein de la raison." Cet ouvrage a été traduit en anglais dès l'année suivant sa première publication en France. Coeffeteau met, semble-t-il, la colère, bien au dessus de tous les autres travers des passions, y compris les passions amoureuses, les désirs de la chair et tout ce qui concerne les dérèglements de l'amour. Sa physiologie des passions est malgré tout encore bien loin de celle développée quelques années plus tard par Descartes.

Nicolas Coeffeteau fut considéré, par ailleurs, comme l'un des plus grands prosateur, dont la pureté de langage servit à Vaugelas.

Cet ouvrage, malgré les nombreuses éditions entre 1620 et 1669 (on en compte plus de 20), reste un ouvrage difficile à se procurer en bonne condition d'époque.

Ce volume a appartenu aux religieuses du Saint Sacrement de la ville de Caen (mention manuscrite de l'époque et tampon plus récent).

BON EXEMPLAIRE EN CONDITION D'ÉPOQUE DE CE LIVRE CÉLÈBRE ET NÉANMOINS PEU COMMUN.

VENDU

mardi 4 janvier 2011

Les amours d'Henri IV, la vie de Catherine de Médicis, le règne d'Henri III ... (1666) Très bel exemplaire en vélin d'époque.




Henri ESTIENNE, Agrippa D'AUBIGN
É, etc.

RECUEIL DE DIVERSES PIÈCES SERVANT A L'HISTOIRE DE HENRY III, ROY DE FRANCE ET DE POLOGNE ; augmenté en cette nouvelle édition suivant les titres qui se trouvent à la page suivante : Journal du règne de Henri III, composé par M. S. A. G. A. P. D. P. ; Le divorce satyrique, ou les Amours de la reyne Marguerite de Valois, sous le nom de D. R. H. Q. M. ; L'Alcandre, ou les amours du roy Henry le Grand, par M. L. P. D. C. sur l'imprimé de Paris de l'an 1651. ; Apologie pour le roy Henry quatre par Madame la Duchesse de Rohan ; La confession de M. de Sancy par L. S. D. A. auteur du Baron de Feneste ; Discours merveilleux de la vie de Catherine de Médicis.

A Cologne [Amsterdam], chez Pierre du Marteau [Elzéviers ? ou Abraham Wolfgang ?], 1666. [titre à la sphère].

1 volume in-12 (14 x 8,5 cm - Hauteur des marges : 134 mm) de 600 pages y compris le titre. Le discours merveilleux de la vie, actions & déportements de la reyne Catherine de Médicis a sa propre page de titre comprise dans la pagination (avec un fleuron sur le titre).

Reliure plein vélin ivoire à petits rabats et à coutures apparentes (reliure hollandaise de l'époque). Bel exemplaire en très bon état, très frais. Quelques différences de couleur du papier selon les cahiers, généralement très blanc. Quelques petites ombres et salissures légères au vélin, sans aucune gravité.


TROISIÈME ÉDITION ELZÉVIRIENNE EN PARTIE ORIGINALE.

La première édition de ce recueil, qui se joint à la collection des Elzévier, date de 1660. Cette nouvelle édition de 1666 en 600 pages contient en plus l'Apologie pour le Roy Henry quatre etc... faite en l'année 1596 etc... Barbier dans son Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes attribue ces différents ouvrages comme suit : le Journal du règne de Henri III est attribué à M. Servin, avocat général au Parlement de Paris ; le Divorce satyrique est attribué à Pierre-Victor Palma-Cayet ; le Grand Alcandre est donné à la Princesse de Conti ; la Confession de M. de Sancy à Agrippa d'Aubigné, auteur du Baron de Feneste ; le Discours sur Catherine de Médicis est donné à Henri Estienne. Bérard dans son Essai sur les impressions des Elzévier indique qu'il s'agit de l'édition la plus complète. On trouve également aux pages 451 à 456, les Privilèges, les franchises, libertés de la ville capitale de Boisbelle, qui ne se trouvent pas dans les autres éditions. Ce volume aurait été imprimé à Amsterdam par Abraham Wolfgang selon Willems et serait une contrefaçon de l'édition de 1666 en 474 pages.

Références : Bérard, p. 172 ; Willems, p. 335, n°1317 ; Janmart de Brouillant, Histoire de Pierre du Marteau, Paris, Quantin, 1888, p. 154.


TRÈS BEL EXEMPLAIRE, TRÈS PUR, EN CONDITION D'ÉPOQUE DANS UN JOLI VÉLIN HOLLANDAIS PARFAITEMENT CONSERVÉ.

ASSEZ RARE DANS CETTE CONDITION TRÈS DÉSIRABLE.

VENDU

vendredi 31 décembre 2010

Les voeux de la Librairie L'amour qui bouquine pour la nouvelle année 2011.



Nous nous efforcerons en 2011, comme nous l'avons fait en 2010, de sélectionner pour notre clientèle bibliophile, de beaux livres anciens et modernes dans tous les genres,

A très bientôt et encore merci de votre fidélité,

Amitiés bibliophiles,

Bertrand Hugonnard-Roche
Librairie L'amour qui bouquine

Beaux livres anciens & de collection

14 rue du Miroir
21150 Alise-Sainte-Reine

Tél : 03 80 96 95 57
Mobile : 06 79 90 96 36

librairie-alise@wanadoo.fr


Le blog de la librairie http://livres-anciens-rares.blogspot.com/

Le Bibliomane moderne : http://le-bibliomane.blogspot.com/ (blog gratuit entièrement dédié à la passion des livres anciens, rares et curieux)

lundi 27 décembre 2010

Jules Jacob et Emile André, Le jeu de l'épée, du duel au sabre et au pistolet (1887). Un des 100 ex. sur Japon. Rare.



Émile ANDRÉ et Jules JACOB

LE JEU DE L'ÉPÉE. Leçons de Jules Jacob rédigées par Emile André, suivies du DUEL AU SABRE ET DU DUEL AU PISTOLET et de conseils aux témoins. Préfaces de MM. P. de Cassagnac. A. Ranc et A. de La Forge.

Paris, Paul Ollendorff, 1887. [Imprimerie de G. Chamerot].

1 volume in-12 (18,5 x 12 cm) broché de (4)-XXXVI-278 pages. Couverture crème imprimée rempliée, non rogné. Très bon exemplaire, quelques légères traces à la couverture et au dos (marqué), brochage faible, intérieur en parfait état, imprimé sur papier du Japon.

ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON.

Outre les intéressantes préfaces, on trouve le jeu de l'épée en huit leçons et des observations sur le jeu des gauchers, les cas particuliers, les observations sur le jeu d'un tireur d'épée fort, le duel au sabre, le duel au pistolet, les conseils aux témoins, les règles du duel, les blessures, etc.

Très rare tirage de luxe sur papier du Japon qui fait de ce petit livre un volume précieux pour les amateurs de ce "sport".

"Émile André, a student of Jules Jacob, co-authored Jacob’s excellent book ” Le jeu de l’ epee” published in 1887. This book was praised by Alfred Hutton as “the most clear, concise and practical work I have yet met with. (...) Method of Jules Jacob was excellent at the time. His system, very intelligent, was primarily intended to combat pure foil fencers. Unskilled Jacob’s students were able to inflict damage to well-known foilist in a duel (...) The ideas of Jacob, Lecour, Leclerc, Andre and Renaud helped to create Defense dans la Rue. Theseideas are still alive and valid in today’s self defense environment. (Roman Hliva, L'école française d'escrime).

TRÈS BON EXEMPLAIRE SUR PAPIER DE LUXE DE CE LIVRE DE RÉFÉRENCE INITIATEUR DES MÉTHODES DE SELF-DEFENSE OU DÉFENSE DE RUE.

VENDU

jeudi 23 décembre 2010

L'Odyssée d'Homère et les Odes d'Horace en vers burlesques (Elzévier, 1653). Maroquin de Lortic frères. Rareté bibliophilique.




[attribués à H. de PICOU et Charles de BEYS]

L'ODYSSÉE D'HOMÈRE OU AVENTURES D'ULYSSE, EN VERS BURLESQUES.

A Leyde, chez Jean Sambix. 1653.

1 volume petit in-12 (127 x 75 mm - Hauteur des marges : 124 mm) de 68 pages y compris le titre.

LES ODES D'HORACE EN VERS BURLESQUES.

A Leyde, chez Jean Sambix. 1653.

1 volume petit in-12 (127 x 75 mm - Hauteur des marges : 124 mm) de 69-(3) pages y compris le titre.

Ensemble deux volumes reliés à l'identique, plein maroquin orange, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliures de la fin du XIXe siècle signées LORTIC frères, exécutée entre 1884 et 1891, période pendant laquelle dura l'association des deux frères Marcellin et Paul Lortic). Exemplaire à l'état de neuf parfaitement établi et parfaitement conservé.

DEUX TRÈS RARES IMPRESSIONS SORTIES DES PRESSES ELZÉVIRIENNES DE JEAN ET DANIEL ELZÉVIR.

SOMPTUEUX EXEMPLAIRES DE LA PRESTIGIEUSE BIBLIOTHÈQUE DAGUIN EN MAROQUIN DE LORTIC.

Les bibliographes sont unanimes pour souligner l'extrême rareté de ces deux impressions, L'Odyssée d'Homère semblant bien plus rare que les Odes d'Horace en vers burlesques. Toutes les grandes bibliothèques du XIXe siècle se sont efforcées d'en posséder de beaux exemplaires, le plus souvent en reliure postérieure comme ici. Ces deux ouvrages, la plupart du temps vendus séparément, ont toujours eu un grand prix aux yeux des amateurs du temps.


L'Odyssée d'Homère, qu'on attribue à H. de Picou est d'une extrême rareté, souligne Willems dans sa bibliographie des impressions elzéviriennes. Les prix atteints par ce petit opuscule curieux ont atteints des sommets aux ventes de La Villestreux (599 francs), Huillard (505 francs) et Benzon (600 francs). La parodie de s'étend qu'aux deux premiers chants de l'Odyssée. L'édition originale avait paru en 1650, à Paris, chez Toussainct Quinet, au format in-4.


Les Odes d'Horace, autre facétie du même genre, ont été aussi attribuées à H. de Picou, mais Barbier sur la foi de La Monnoye, les attribuent à Charles de Beys, l'ami de Scarron. Elle est moins rare que la précédente, pourtant Willems indique que son prix a suivi à la fin du XIXe siècle une progression encore plus rapide encore que celui de l'Odyssée. L'exemplaire Yemeniz en maroquin de Thouvenin (210 francs), celui de Charles Pieters en maroquin bleu de Koehler (160 francs puis revendu à l'époque 500 francs à la vente de La Villestreux), l'exemplaire d'Armand Bertin en maroquin bleu de Trautz-Bauzonnet (140 francs revendu ensuite 450 francs), le summum étant atteint un exemplaire grand de marges (131 mm) en maroquin bleu de Trautz-Bauzonnet (340 francs) de la vente Huillard, revendu peu de temps après la vente Lebeuf de Montgermont pour la somme astronomique pour un si petit volume, de 820 francs or !! L'édition originale est de Paris, chez Toussainct Quinet, 1653, in-4.

Références : Bérard, Essai sur les Elzéviers, 1822, p. 93 ; Willems, 180-181 ; Bibliothèque Bancel (Paris, Labitte, 1882) ; Pieters, Annales des Elzéviers ; Morgand, n°3815 et 3816 ; Catalogue de la bibliothèque de M. de La Villestreux (Paris, Potier, 1872) ; G. Peignot, Amusements philologiques, p. 53 (1842) - Pour les reliures : Fléty, Dictionnaire des relieurs français ayant exercé de 1800 à nos jours, p. 115.

Provenance : Exemplaire de la prestigieuse bibliothèque Daguin avec mention au crayon (n°1.278 et 1.279).


ENSEMBLE EXCEPTIONNEL EN FINES RELIURES UNIFORMES.

RARETÉ ET ÉLÉGANCE POUR CE BIJOU BIBLIOPHILIQUE.

VENDU

Nota : les deux volumes ne seront pas vendus séparément.

samedi 18 décembre 2010

Les mauvais bergers d'Octave Mirbeau (1898). Edition originale sur grand papier (1/50 Hollande). Tel que paru. Pièce socialiste et anarchiste.



Octave MIRBEAU

LES MAUVAIS BERGERS. Pièce en cinq actes. Repésentée à Paris, sur le Théâtre de la Renaissance, le 14 décembre 1897.

Paris, Librairie Charpentier et Fasquelle, Eugène Fasquelle éditeur, 1898. [Paris - L. Maretheux, imprimeur].

1 volume in-12 (20,5 x 13,5 cm) de (6)-152 pages, broché, couverture caramel imprimée en caractères rouges. Très bon état, coupé, à toutes marges.

ÉDITION ORIGINALE.

UN DES CINQUANTE EXEMPLAIRES IMPRIMÉ SUR PAPIER DE HOLLANDE.

Mirbeau traite un sujet proche de celui de Germinal, d’Émile Zola : c’est l’histoire d’une grève ouvrière, lancée sous l’impulsion d’un rouleur anarchisant, qui se fait appeler Jean Roule. Mais les grévistes se heurtent à l’intransigeance du patron, Hargand, et du gouvernement, qui fait intervenir la troupe. Au cinquième acte, c’est la mort qui triomphe, sans laisser le moindre espoir de germinations futures : Madeleine, la jeune ouvrière devenue la maîtresse de Jean Roule, est tuée à ses côtés, et l’enfant qu’elle porte ne verra jamais le jour ; quant à Robert, le fils d’Hargand, qui a rompu avec son père pour se rapprocher des ouvriers et qui a tenté d’empêcher le massacre, il trouve aussi la mort.

Loin d’être une pièce de propagande, Les Mauvais bergers est marqué au coin d’un pessimisme qui confine au nihilisme et qui, à la différence de Germinal, ne laisse subsister aucun espoir : Mirbeau ne prétend aucunement apporter une solution à la question sociale. D’autre part, il refuse tout manichéisme : les mauvais bergers du titre ne sont pas seulement les patrons inflexibles et les gouvernants complices, mais aussi les députés socialistes, dont l’attitude est ambiguë, la passionaria Madeleine, qui exhorte les grévistes à bien mourir, et le meneur Jean Roule lui-même, qui les a conduits à la mort. Bien que Mirbeau soit du côté des ouvriers et soutienne leurs revendications - notamment le "droit à la beauté" et à la culture proclamé par Jean Roule -, il refuse de les idéaliser (versatiles, ils sont, à l’acte IV, sur le point de lyncher Jean Roule, qui est sauvé par l’éloquente intervention de Madeleine) et tout autant de diaboliser tous les patrons : Hargand a un côté humain qui le distingue de ses confrères, et son fils paie de sa vie sa défense des grévistes. Mais il n’était pas pour autant satisfait de sa pièce, et aurait même voulu la supprimer de la liste de ses œuvres. Elle comporte en effet plusieurs tirades emphatiques, imposées par Sarah Bernhardt, et n’est pas vraiment à sa place dans un théâtre bourgeois, où ce sont les dominants en tenue de soirée qui viennent s’émouvoir à bon compte au spectacle du massacre d’ouvriers. Il a eu le sentiment d’être récupéré. Ce n’est pas par hasard si, aussitôt après, il s’est engagé à fond dans l’affaire Dreyfus et dans la bataille pour un théâtre populaire. (source Wikipedia).

Références : Pierre Michel, préface des Mauvais bergers ; Jules Huret, Les Mauvais bergers, d'Octave Mirbeau.

TRÈS BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU EN LIBRAIRIE, RARE SUR GRAND PAPIER.

VENDU

Le Lorenzaccio d'Alfred de Musset dans l'édition de bibliophiles pour les Amis des Livres (1895). Superbe exemplaire dans sa reliure éditeur en soie.



Alfred de MUSSET

LORENZACCIO. Drame par Alfred de Musset. Décoration d'Albert Maignan.
Paris, La Société des Amis des Livres, 1895.

1 volume in-8 (24 x 17 cm) de (4)-276-(3) pages.

Reliure souple pleine soie brochée caramel et or, couvertures crème imprimées conservées, feuillet des "personnages de la pièce" volant bien présent, illustrations en couleurs dans le texte et hors texte. Exemplaire imprimé sur papier de Chine. Reliure très originale. Exemplaire en excellent état.


NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.

ÉDITION DE BIBLIOPHILES IMPRIMÉE A 115 EXEMPLAIRES SEULEMENT, TOUS SUR PAPIER DE CHINE.

Cette très jolie édition a été achevée d'imprimer à Paris sur les presses à bras de Lahure le 10 septembre 1895 au nombre de 115 exemplaires pour les Amis des Livres. Les figures ont été tirées en couleurs à l'aide des quadruples clichés typographiques gravés par Ducourtioux et Huillard d'après les aquarelles originales d'Albert Maignan. Cet exemplaire porte le n°50 et a été imprimé au nom de M. Léon Tual. L'illustration se compose de 49 aquarelles dans le texte, dont 6 à pleine page, de 5 en cul-de-lampe ; ainsi que 20 culs-de-lampe monochromes.

L'exemplaire de Louis Barthou a été vendu aux enchères le 23 novembre 2009 pour 3.500 euros. Il était relié en plein maroquin mosaïqué de Marius Michel et comportait outre un grand dessin original de Maignan et des vignettes aquarellées (états), deux lettres de l'artiste à Louis Barthou (Bibliothèque du Vicomte Couppel du Lude, vente Maison Alde).

Tous les exemplaires de cette édition devenue fort rare compte tenu de son tirage très restreint (115 ex. seulement), ont été très bien reliés par les plus grands relieurs de l'époque. La reliure que nous présentons ici doit être une reliure "éditeur" ou "de commande". Elle nous fait penser à certaines créations souples de Carayon ou de Pierson, bien qu'elle ne soit pas signée. Elle est très originale et ici à l'état proche du neuf, très fraîche.

La qualité des illustrations, dans les tons pastels, très doux, fait penser à un coloris à la main. Le rendu est exceptionnel pour l'époque. Ce livre est une totale réussite typographique et d'une mise en page totalement réussie. On trouve à la fin du volume la liste des membres de la Société des Amis des Livres, MM. Eugène Paillet et Henri Béralbi respectivement Président et Vice Président. M. Tual faisant partie des membres titulaires. A noter un grand absent, M. Octave Uzanne qui jusque là faisait partie de cette Société de bibliophiles.

Référence : Carteret IV, 297.

SUPERBE EXEMPLAIRE DANS SA RELIURE SOUPLE ÉDITEUR EN SOIE BROCHÉE PARFAITEMENT CONSERVÉE. TRÈS RARE.

VENDU

mercredi 15 décembre 2010

Le voeu d'une morte, par Emile Zola (1866). Edition originale de l'une de ses premières oeuvres romanesques. Reliure de l'époque.



Émile ZOLA


LE VŒU D'UNE MORTE.

Paris, Achille Faure, libraire-éditeur, 1866. [Imprimerie L. Poupart-Davyl].

1 volume in-18 (19,5 x 12,5 cm) de (4)-317-(1) pages.

Reliure demi-toile vert-bleu à la bradel, étiquette de titre en cuir, millésime doré en queue, fleuron doré au dos, plats de papier marbré, doublures et gardes de papier ivoire, non rogné, couvertures et dos imprimés de couleur vert d'eau conservés (reliure de l'époque ou légèrement postérieure de quelques années seulement). Très bon exemplaire, les plats de la reliure ainsi que l'étiquette de titre au dos sont frottés, l'intérieur est très frais, pratiquement sans rousseurs, les couvertures conservées sont en excellent état. Le premier plat de couverture est à la date de 1867 avec mention de deuxième édition. La page de titre est sans mention d'édition.

ÉDITION ORIGINALE.

Le vœu d'une morte, œuvre de commande, parut d'abord en feuilleton. Il n'est pas de roman plus édifiant dans toute l'œuvre de Zola, de plus pathétique aussi (...) rédigée à des fins alimentaires en une période où Zola tira à la ligne pour survivre (...)

Le vœu d'une morte parut en feuilleton dans le Figaro de Villemessant du 11 au 26 septembre 1866. Il fut repris en volume chez Achille Faure en novembre de la même année, et n'eut aucun succès. Ce n'est que vingt-trois ans plus tard que Zola accepta, sur les instances de son éditeur Georges Charpentier, de laisser rééditer cette œuvre de jeunesse, après y avoir porté de nombreuses corrections.

"Le Vœu d'une morte commence par une scène à la Greuze. Daniel Raimbault, orphelin recueilli par Blanche de Rionne, assiste à l'agonie de sa bienfaitrice et reçoit ses confidences. Mme de Rionne, qui a souffert de l'indifférence de son mari, confie à Daniel la tâche de veiller sur sa petite fille, Jeanne. Daniel quitte l'hôtel des Rionne, où il se sent désormais étranger; grâce à la recommandation de son ami Georges Raymond, il travaillera, huit ans durant, pour l'éditeur d'un dictionnaire encyclopédique, et deviendra un savant autodidacte. Jeanne passe toutes ces années au couvent. Lorsqu'elle en sort pour revenir chez sa tante, Mme Tellier, sœur de M. de Rionne et épouse d'un député, Daniel entre au service de ce dernier, comme secrétaire. Il souffre de voir Jeanne s'étourdir dans le luxe et les mondanités. Auprès d'elle, il devient une sorte de rappel incarné des grandes vertus, lui inspirant la crainte et la colère, mais aussi un attachement inconscient. Apprenant qu'elle va épouser un homme d'affaires qu'il n'estime pas, Lorin, il découvre l'ambiguïté de son propre trouble. Il s'enfuit à Saint-Henri, près de Marseille, dans son pays natal, puis revient auprès de Georges. Tous les deux travaillent à un grand ouvrage scientifique, qui les rend illustres. Les deux jeunes gens revoient Jeanne, devenue la femme de Lorin, et apparemment peu heureuse. Daniel lui écrit des lettres passionnées, sans les signer, tandis que Georges devient à son tour amoureux de Jeanne. Lorin meurt subitement. Jeanne, qui ne soupçonne guère l'amour que lui porte Daniel et le considère dorénavant comme un frère, lui confie qu'elle tient Georges pour l'auteur des lettres qu'elle a reçues, et qu'elle n'y trouve point de déplaisir. Daniel raconte à Georges toute son histoire et lui demande de faire le bonheur de Jeanne. Retiré de nouveau à Saint-Henri, il s'y laisse dépérir, et meurt entre les bras de Jeanne et de Georges, ayant rempli sa mission au prix de sa vie." (Henri Mitterrand)

Zola force trop sa nature, qui ne va pas du côté de ces combinaisons par trop conventionnelles, et surtout trop censurées, trop convenables. Et du même coup, il manque son public. (extrait de la Présentation d'Henri Mitterrand, La confession de Claude suivi de Le vœu d'une morte, Slatkine, 1980).

Il n'y eut pas de grand papier pour ce roman passé presque inaperçu d'Émile Zola, qui aujourd'hui encore reste une de ses œuvres de jeunesse (Zola avait alors 26 ans) parmi les plus méconnues du grand public.

TRÈS BON EXEMPLAIRE BIEN COMPLET DES COUVERTURES IMPRIMÉES, CE QUI EST FORT RARE, DE CETTE EDITION ORIGINALE D'UNE DES PREMIÈRES ŒUVRES ROMANESQUES DE ZOLA.

VENDU

Les Facéties du Pogge dans l'excellente édition d'Isidore Liseux (1878). Tel que paru.





LE POGGE (Gian Francesco Poggio Bracciolini ou Poggio Bracciolini dit en français Le Pogge)

LES FACÉTIES DU POGGE. Traduites en français, avec le texte latin. Édition complète. Tome I et II.

Paris, Isidore Liseux, éditeur [Motteroz imprimeur, Paris].

2 volumes in-18 (17 x 11,5 cm), brochés, de LI-200 et 252 pages, couvertures rempliées imprimées en rouge et noir sur parchemin végétal, pages de titre imprimées en rouge et noir, vignette-marque de l'éditeur, non rogné, belle impression à petit nombre sur papier fort de Hollande. Exemplaire très frais, couvertures et intérieur en excellent état. La couverture du premier tome est jaunie.

NOUVELLE ÉDITION LISEUX.

Isidore Liseux, éditeur téméraire dans le choix de ses textes et érudit latiniste porté sur l'édition des textes licencieux, donne ici la deuxième édition de ce texte, la première ayant paru la même année, le 25 mars 1878 exactement (2 vol. in-18 elzévirien, tirés à 750 exemplaires). Celle-ci, donne le même nombre de facéties, soit 273 facéties ou contes de Poggio Bracciolini (1380-1459), avec index des noms propres, introduction et biographie de l'auteur.

On y trouve le texte en français et le texte en latin à la suite. Les contes sont libres voire licencieux : D'une femme qui trompa son mari - D'une femme qui accusa son homme d'être petitement monté - D'une femme qui s'obstinait à appeler son mari pouilleux - D'un mari qui fit l'amour à sa femme malade et lui rendit la santé - Etc.

TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CETTE EXCELLENTE ÉDITION DE LISEUX.

VENDU

mardi 14 décembre 2010

Les roses de Noël de Jules Tardieu, libraire-éditeur et poète de l'amour (1860). Exemplaire unique sur papier jonquille. Reliure de maroquin mosaïqué.



J. T. de SAINT-GERMAIN (Jules-Romain TARDIEU)

LES ROSES DE NOËL. Dernières fleurs par J. T. de Saint-Germain.

Paris, Jules Tardieu et Dentu, 1860. [Paris. - Imprimerie de J. Claye, rue Saint-Benoit, 7]

1 volume in-12 (17 x 11 cm) de (4)-165 pages et 1 feuillet non chiffré avec la marque du libraire Jules Tardieu. Frontispice sur papier de chine collé par E. Veyssier.

Reliure plein maroquin noir, dos à nerfs orné de rose dorées, titre et millésime dorés, grand décor losangé doré au centre des plats avec centre mosaïqué d'un ovale de maroquin rouge avec une rose dorée au centre, filet doré sur les coupes, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque signée en pied du dos GAILLARD). Très bel exemplaire d'une fraîcheur remarquable, la reliure et la dorure, d'une exécution parfaite, est l'œuvre d'un maître relieur-doreur, un certain Gaillard, pourtant inconnu de Fléty (Dictionnaire des relieurs français ayant exercé de 1800 à nos jours). Très belle impression sur papier jonquille, exemplaire entièrement réglé à l'encre rose. Pour les plus délicats des bibliophiles qui sauront y être attentif, l'intérieur de ce volume a été anciennement parfumé... on peut supposer de quelque eau de roses... il en reste encore la trace d'une fragrance perceptible et délicate. On atteint là le summum de la préciosité bibliophilique.


EXEMPLAIRE SANS DOUTE UNIQUE IMPRIMÉ SUR PAPIER JONQUILLE.

L'auteur de ce délicat recueil de poésies est "presque un livre d'amour" (...) et "c'est donc un petit livre confidentiel à l'usage de quelques croyants du culte oublié de l'amour, et que d'autres ne sauraient lire." (extrait de l'avertissement).

J. T. de Saint-Germain, de son vrai nom Jules-Romain Tardieu, ou plus connu encore sous son nom de plume de Saint-Germain, est né à Rouen en 1805. Il est issu d'une famille distinguée qui donna plusieurs peintres de talent. Il entra à 17 ans dans la maison d'imprimerie et d'édition de J. Renouard et se forma au métier de libraire. Il gravit progressivement les échelons de la librairie jusqu'au jour où il se lança lui-même dans l'édition. Il est mort en 1868. Il a publié de nombreux ouvrages dont le très rare "Enfer du bibliophile" de Charles Asselineau (1860).

Jules Tardieu édite lui-même ici, en collaboration avec Dentu, et fait imprimer par J. Claye, son propre recueil de poésies. La méthode n'est pas banale. Ce petit livre a certainement été tiré à un très petit nombre d'exemplaires pour l'auteur et ses amis comme le laisse supposer l'avertissement. Il s'agit ici d'un exemplaire probablement unique imprimé sur papier jonquille (jaune clair) et entièrement réglé à la main, exemplaire probablement destiné à l'auteur ou à une amie très proche...


SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI A L'ÉPOQUE EN MAROQUIN DÉCORÉ MOSAÏQUÉ. RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.

VENDU

Les Oeuvres poétiques de Philippe Desportes (1611). Bel exemplaire relié en maroquin sous le Second Empire de cette très bonne édition ancienne.



Philippe DESPORTES

LES ŒUVRES DE PHILIPPE DESPORTES abbé de Thiron. Revues et corrigées.

A Rouen, de l'imprimerie de Raphaël du petit Val, libraire et imprimeur du roi, 1611.

1 volume in-12 (14 x 9 cm - Hauteur des marges : 137 mm) de 675-(42) pages, y compris le titre-frontispice gravé par L. Gaultier.

Reliure plein maroquin janséniste caramel, dos à nerfs, titre et millésime dorés, double-filet doré sur les coupes, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure vers 1860, signée E. THOMAS). Bel exemplaire très bien conservé dans une sobre reliure du Second Empire, le feuillet de titre a été doublé au moment de la reliure (quelques fissures sans gravité, légères salissures). Intérieur frais.


NOUVELLE ÉDITION.

Philippe Desportes (1546-1606), surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, nourri d'Homère et de Virgile, Desportes poussa moins loin que Ronsard l'imitation de l'antiquité. Il polit la langue, donna plus de soin à la régularité des rimes, à l'harmonie de la phrase ; les inversions chez lui sont moins fréquentes et plus claires que chez Ronsard ; les hiatus et les enjambements commencent à disparaître dans ses vers. La grâce de ses sonnets, la verve de ses chansons suffirait à lui assurer la renommée. Ses Poésies, en partie galantes, en partie dévotes, eurent un grand succès : il y imite avec bonheur Clément Marot et les poètes italiens. Il connut un nombre d'éditions très important. Henri III préférait sa poésie plus maniérée, plus conventionnelle, plus formelle et moins inspirée à celle des poètes de la Pléiade, Pierre de Ronsard ou Joachim du Bellay, il en fait son poète officiel et mondain.

Il s'agit ici d'une des meilleures et des dernières éditions anciennes de ce poète.

E. Thomas était relieur à Lyon sous le Second Empire ; il a réalisé ici une reliure à la fois fine et sobre. Nous avons pu retrouver quelques unes de ses reliures réalisées pour la plupart sur des impressions anciennes lyonnaises.

Référence : Tchémerzine-Scheller II, 890.

BEL EXEMPLAIRE TRÈS BIEN ÉTABLI AU XIXe SIÈCLE.

VENDU

lundi 13 décembre 2010

Les Oeuvres poétiques de Rémy Belleau de la Pleiade (1604). Superbe exemplaire en parfaite reliure de Capé (ca 1850). Exemplaire Olivier de Gourcuff.





Rémy BELLEAU

LES ŒUVRES POÉTIQUES DE REMY BELLEAU. Rédigées en deux tomes. Revues & corrigées en cette dernière impression. Tome premier. Suivi de : LES ODES D'ANACREON etc, traduites en français, par Remy Belleau. Avec quelques petites hymnes de son invention, & autres diverses poésies : Ensemble une comédie. Tome second.

A Rouen, chez Claude Le Villain, libraire & relieur du roi, 1604.

2 tomes en 1 fort volume in-12 (14,3 x 8,5 cm - Hauteur des marges : 139 mm) de (1)-434-(4) feuillets. La deuxième tome possède une page de titre particulière (f. 287), l'ensemble est à pagination continue. Petite portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte ajouté collé sur un feuillet blanc devant le titre (43 x 26 mm), fin XVIe ou début XVIIe siècle.

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure du milieu du XIXe siècle signée CAPÉ). Superbe exemplaire, grand de marges, magnifiquement et parfaitement établi par Capé au XIXe siècle.


NOUVELLE ÉDITION. DERNIÈRE ÉDITION ANCIENNE.


Rémy Belleau était un des sept poètes de la Pléiade et ami de Ronsard. C'est en 1556 qu'il donne son premier livre à l'imprimeur (il a 28 ans), une traduction des Odes d'Anacréon. On y trouve la fameuse élégie de Pierre de Ronsard où le poète distingue Belleau "de la tourbe des mauvais faiseurs de rimes, des serfs imitateurs (...)". On trouve dans cette édition de 1604 un poème macaronique latin intitulé "Dictamen metrificum // de bello huguenotico et // Reistrorum piglamine, ad sodales" (déjà publié dans l'édition collective rarissime de 1578). Ses Hymnes, la Bergerie, ses vers ont été soigneusement collectés dans cette dernière édition ancienne. On dit que son cercueil fur transporté sur les épaules de Ronsard, Baïf, Desportes et Jamyn, le 7 mars 1577, au couvent des Grand-Augustins. C'est ce petit groupe de ses amis qui réunit pour la première fois ses Œuvres poétiques en 1578. (voir à ce sujet la Bibliothèque poétique de Jean-Paul Barbier-Mueller, tome III, pp. 436 à 446 pour les Œuvres poétiques, mais qui s'arrête aux éditions de 1578 et 1585. Ne cite pas d'exemplaire de cette édition définitive de 1604).

Les deux tomes contiennent les œuvres suivantes : I - Les amours & nouveaux eschanges des pierres précieuses - Discours de la Vanité - Eglogues… - La Bergerie - Apparences d’Arat. II - Elégie de Pierre de Ronsard à Jules Gassot - Odes d’Anacréon - Petites inventions - Sonnets - Discours - Odes - Chansons - Complaintes - Cartels - Épigrammes - Epitaphes - ainsi que sa comédie La reconnue.

Référence : Ma bibliothèque poétique, Jean-Paul Barbier-Mueller, tome III, pp. 436 à 446. Tchémerzine I, 574. « pièces pures, gracieuses, élégantes et spirituelles » (Bibliothèque de
Viollet-le-Duc, I, p. 254). Brunet I, 752.



Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de l'écrivain et critique littéraire breton Olivier de Gourcuff, avec son ex libris gravé. Olivier de Gourcuff était un bibliophile averti qui possédait une riche bibliothèque composée de classiques en belles reliures anciennes et de maîtres.

SUPERBE EXEMPLAIRE, GRAND DE MARGES ET PARFAITEMENT ÉTABLI PAR CAPÉ EN MAROQUIN PLEIN.

VENDU

Les Mémoires d'un assassin par Louis Ulbach. Exemplaire de la bibliothèque de l'auteur, imprimé pour lui sur papier de Hollande. Reliure de maroquin.




Louis ULBACH

MÉMOIRES D'UN ASSASSIN. CYRILLE ET MAXIME. Par Louis Ulbach.

Paris, Calmann Lévy, éditeur, Ancienne Maison Michel Lévy Frères, 1877. [Imprimerie générale de Châtillon-sur-Seine. Jeanne Robert].

2 volumes grands in-18 (19,5 x 13 cm) de (4)-424 et (4)-402 pages.

Reliure plein maroquin janséniste bleu nuit, dos à nerfs, auteur, titre et millésime doré au dos, filet doré sur les coupes, tête dorée, dentelle intérieure dorée, doublures et gardes de papier marbré, non rogné, relié sur brochure, les couvertures imprimées n'ont pas été conservées (reliure de l'époque). La reliure, bien que d'une grande finesse d'exécution, n'est pas signée. Très bel exemplaire, le second plat du second volume est marqué (discret), quelques légères marques et frottements sans gravité. Intérieur très frais.


ÉDITION ORIGINALE.

UN DES RARES EXEMPLAIRES IMPRIMÉ SUR PAPIER DE HOLLANDE POUR L'AUTEUR ET SES AMIS.


EXEMPLAIRE DE L'AUTEUR AVEC SON ÉTIQUETTE EX LIBRIS IMPRIMÉE.

Ce roman historique, ou plutôt ces mémoires apocryphes d'un assassin, commencent ainsi par un avis au lecteur et au bourreau : "J'écris ces mémoires dans la prison de Riom, pendant la session des assises de 18... Je n'ai pas vingt-cinq ans. J'ai été une première fois condamné à mort, par contumace, pour un meurtre que je n'ai pas commis. Je puis l'être dans cinq ou six jours, une seconde fois, pour un meutre que j'avoue." Composé en deux longs épisodes intitulés Cyrille et Maxime, Louis Ulbach (1822-1889) livre ici au public le récit d'une vie accidentée, pleine d'aventures et de drames.

Louis Ulbach était un ami intime de Victor Hugo, le maître lui ayant d'ailleurs offert plusieurs de ses ouvrages que l'on retrouve au catalogue de sa bibliothèque. On sait que Louis Ulbach prenait toujours soin de faire imprimé un exemplaire pour lui-même de ses propres ouvrages sur papier de Hollande, sans doute aussi quelques uns pour ses plus proches amis ou collaborateurs. Celui-ci porte son étiquette ex libris avec la cote de sa bibliothèque à la plume (n°370) de sa main.

Référence : Vicaire VII, col. 913-914. "Il a été tiré, en outre, quelques exemplaires sur papier de Hollande." (concernant d'autres romans de Louis Ulbach), celui-ci n'étant pas cité par Vicaire.

BEL EXEMPLAIRE DE L'AUTEUR, IMPRIMÉ SUR PAPIER DE HOLLANDE, DANS UNE FINE RELIURE DE L'ÉPOQUE.

VENDU

Voir également en vente actuellement dans notre librairie :

Les Mémoires d'un inconnu par Louis Ulbach (1864) Superbe exemplaire parfaitement établi en maroquin de Simier. Un des rares exemplaires sur Hollande.

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