lundi 2 novembre 2020

Pierre Louÿs. Marcel Stobbaerts. PIBRAC. Avec 20 aquarelles au pochoir et au pinceau pour la première édition de "Paris" (vers 1930). Très rare. Tirage à 250 exemplaires seulement. Bel exemplaire broché.

P. L. [Pierre Louÿs]. Marcel Stobbaerts.

PIBRAC. [suite complète des 20 aquarelles par Marcel Stobbaerts pour Pibrac de Pierre Louÿs]

Paris, s.d. (vers 1930)

1 volume in-8 (20,5 x 15,5 cm) broché de 127 pages et 1 feuillet, couverture rempliée en papier crème imprimée en bleu foncé. Papier filigrané PAPETERIES LAFUMA VOIRON). Coloris au pochoir et au pinceau à la main. Très bon état. Petite fente au bas du dos (mors supérieur), sans gravité. Volume encore protégé par son papier cristal d'origine.

Premier tirage de cette suite rare tirée à 250 exemplaires seulement pour l'édition dite de "Paris" (vers 1930).

Le coloris et la précision de la mise en couleurs sont superbes.



Deux autres éditions de ce même texte de Pierre Louÿs verront le jour avec seulement 12 de ces illustrations (remaniées) et dans un coloris simplifié (Dutel n°2196 et 2197). On trouve plus ordinairement la suite de 12 pochoirs de l'édition de 1939. Celle-ci est sans conteste la plus belle, la plus rare, et la plus digne d'être recherchée.






















Qui était Marcel Stobbaerts ? Comme son patronyme l'indique Marcel Stobbaerts était belge. Il est né en 1899 et mort en 1979. Il était originaire de Forest, commune au sud ouest non loin de Bruxelles, au sud d'Anderlecht. A vrai dire on ne sait pas grand chose de lui. On sait qu'il remporte le prix de la jeune peinture belge en 1924. Il sera tour à tour illustrateur, aquarelliste et graveur, ami proche d’Hergé, le père de Tintin. Certaines de ses huiles sur toile atteignent des prix non négligeables dans le parnasse commercial de l'art aux enchères (11.000 euros pour une toile "Scène de cabaret à Anvers" datant de 1925 et mesurant 82 x 62 cm). Néanmoins il obtient beaucoup moins (prix galerie) pour un bouquet de fleurs mortes (ou presque), 1.300 euros seulement. Il a donné aussi de nombreuses eaux-fortes. Dans le domaine érotique, nous avons trouvé de lui, dans la période Art Déco, 1925-1930, des scènes d'intérieur de cabaret ou plutôt de tripots à filles d'Anvers et autres endroits louches de la Belgique. Les scènes où sont présentes les filles de joie ne sont pas rares dans son oeuvre dessinée. Dans le domaine du livre on lui doit quelques frontispices, notamment un superbe d'inspiration cubiste pour Les enfants du malheur de Francis Carco (Maastricht, chez Stols, 1930) dans lequel on pourrait retrouver le travail des lignes abruptes de Jean-Emile Laboureur. Il donne un frontispice gravé sur bois pour Les notes d'un exilé de Léon Daudet (1929). A notre connaissance cependant, ce Pibrac de Louÿs semble être la seule incursion de Marcel Stobbaerts dans le domaine du livre illustré érotique clandestin. Les lignes encore cubistes de cette suite de 20 très jolies aquarelles sont typiques d'une époque (1930) qui sera vite révolue. D'ailleurs il est intéressant de noter que les curiosa clandestins illustrés typiquement Art Déco sont assez rares. On aurait certainement du mal à en trouver plus d'une dizaine. A propos de cette suite lire notre article : De l'art ou du cochon ? non ! de l'Art Déco ! suite de 20 aquarelles érotiques par Marcel Stobbaerts (peintre et artiste belge) pour le Pibrac de Pierre Louÿs (vers 1930).

Les quatrains érotiques de Pierre Louÿs furent publiés pour la première fois en 1927, après la mort de l'auteur. Le nom énigmatique renvoie au magistrat et poète toulousain Guy du Faur de Pibrac (1529-1584), auteur d'un recueil de quatrains moralisateurs. Comme avec le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, Louÿs détourne un genre ennuyeux et moralisateur en une fantaisie érotique, tout en gardant la stricte organisation formelle de son modèle. Tous les quatrains commencent par le même début "Je n'aime pas à voir..." Ils sont tous hilarants mais "le rythme des quatrains provoquent au bout du compte un effet quasi hypnotique, à la façon de véritables mantras pornographiques".

Il nous suffira d'en prendre un pour exemple et donner ainsi une idée de l'ensemble :

Je n’aime pas à voir l’Andalouse en levrette
Ouvrir les bords poilus de son cul moricaud
Qui porte à chaque fesse une sorte d’aigrette
Sur l’anus élargi comme un coquelicot.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2195.

Superbe ouvrage curiosa et rare suite érotique pour l'un des classiques de Pierre Louÿs.

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