Pierre-Jean BÉRANGER
OEUVRES DE P.-J. BÉRANGER. TOME IV. SUPPLÉMENT. CHANSONS ÉROTIQUES.
Bruxelles, Laurent, imprimeur-libraire, 1835
1 volume in-32 (13,5 x 9 cm), broché, 125 pages. Couverture imprimée, encadrement imprimé (fleurettes), deuxième plat muet encadré de même, papier vélin, dos muet. Brochure originale, très bien conservée. Quelques rousseurs à la couverture, intérieur frais.
RARE EDITION BELGE DES CHANSONS ÉROTIQUES DE BÉRANGER.
Il est indiqué au verso du faux-titre : "Ce volume est destiné à compléter l'édition de Paris, 1835, 3 volumes in-32, publiée rue de Seine-Saint-Germain, n°16".
48 chansons érotiques au total sont imprimées ici : Les culottes - Le lavement - Les deux soeurs ou le Cas de conscience - Turlututu - Pierrot Belle-Queue - Le libertin au régime - Le lit - Les archers de l'amour - Sermon d'un curé janséniste - L'incrédulité des femmes - etc.
LES DEUX SŒURS OU LE CAS DE CONSCIENCE
Zoé, de votre sœur cadette,
Que voulez-vous entre deux draps ?
Que sans chemise je me mette ?
Fi ! ma sœur, vous n'y pensez pas.
Mais à vos fins vous voilà parvenue,
Et vous baisez ma gorge nue ;
Vous me tiraillez,
Vous me chatouillez,
M'émoustillez ;
Mais au fond ce n'est rien,
Je le sens bien ;
Mais au fond ce n'est rien.
Pour vous en prendre à notre sexe,
Avez-vous mis l'autre aux abois ?
C'est peu que votre main me vexe,
Vous usez pour vous de mes doigts :
La tête aux pieds la voilà qui se couche ;
Ciel ! où mettez-vous votre bouche ?
Ah ! pour une sœur,
Quelle noirceur !
Quelle douceur !
Mais au fond....
Rougirions-nous ? je le demande,
Si nos amants pouvaient nous voir ?
Pourtant il faut que je vous rende
Le plaisir que je viens d'avoir.
Je m'enhardis ; car jamais, que je ne sache,
Je n'ai baisé d'homme à moustache.
Ah ! nous jouissons
Et des garçons
Nous nous passons.
Mais au fond...
Ne croyez pas que je contracte
Ce goût déjà trop répandu,
C'est bon pour amuser l'entr'acte
Quand le grand acteur est rendu.
Ce que je crains, ô sœur trop immodeste,
C'est d'avoir commis un inceste ;
Peut-être est-ce un cas
Dont nos prélats
Ne parlent pas
Car au fond ce n'est rien,
Je le sens bien ;
Car au fond ce n'est rien.
Contrairement à la plupart de ces petits volumes publiés en Belgique sur les éditions originales françaises, la plupart du temps mal imprimés sur mauvais papier et en mauvais caractères, celui-ci est fort élégamment imprimé en très petits caractères très lisibles et sur un beau papier vélin ici pratiquement dépourvu des rousseurs habituelles.
BON EXEMPLAIRE TEL QUE PARU DE CE PETIT VOLUME RARE.
Prix : 200 euros