mercredi 26 janvier 2011

Le Voyage en orient de Gérard de Nerval (1851). Superbe exemplaire en reliure de l'époque. Rare dans cette condition.



NERVAL (Gérard LABRUNIE, dit Gérard de)

VOYAGE EN ORIENT par M. Gérard de Nerval. Troisième édition, revue, corrigée et augmentée. Tome premier et deuxième (complet).

Paris, Charpentier , libraire-éditeur, 1851. [de l’imprimerie de Gustave Gratiot].

2 tomes reliés en 1 fort volume in-18 (183 x 125 mm) de (4)-396 et (4)-396 pages. Les pages d’introduction « à un ami » du premier tome sont chiffrées en romain (I-LXXXVI) et comprise dans la pagination totale.

Reliure demi-chagrin vert sombre, dos à faux-nerfs orné de filets à froid en encadrement des caissons, filets perlés dorés, auteur titré en caractères gothiques, titre doré, plats de papier estampé à froid de motifs géométriques et de feuillages, gardes marbrées (reliure de l’époque). Quelques rousseurs aux premiers et derniers feuillets (faible) et trois cahiers plus roussis au tome II (pages 253-288). Parfait état de conservation de la reliure. Très frais.

PREMIÈRE ÉDITION SOUS CE TITRE, EN PARTIE ORIGINALE ET LA PLUS COMPLÈTE PARUE DU VIVANT DE GÉRARD DE NERVAL.

« La genèse du Voyage en Orient de Gérard de Nerval est longue et complexe. L'auteur met plus de dix années à rédiger l'ouvrage, depuis l'itinéraire de Paris à Genève, publié dans La Presse du 18 janvier 1840, jusqu'à la version définitive de 1851. Le récit de Vienne se rapporte au voyage de 1839-1840, tandis que la partie grecque paraît dans L'Artiste en 1844, à la suite des pérégrinations de Nerval dans les Echelles du Levant en 1843. La Revue des Deux Mondes publie les quatre récits de voyage en Égypte en 1846 et les quatre autres au Liban en 1847. Juste après, Nerval entame l'essai de regroupement et le premier résultat ne tarde pas à paraître à la fin de 1847 ou au début de 1848 : Scènes de la Vie orientale - Les Femmes du Caire. Ce livre se compose de l'introduction consacrée aux îles grecques et du récit de voyage au Caire jusqu'à l'arrivée à Beyrouth. La Révolution de 1848 a dû retarder la publication du tome II, qui relate le séjour au Liban. Le deuxième essai de récapitulation occupe toute l'année 1849. La Silhouette publie une série de voyages nervaliens sous le titre général de « Al-Kahira. Souvenirs d'Orient » entre le 7 janvier 1849 et le 27 janvier 1850 ; c'est ici que Nerval relie l'itinéraire de Paris à Vienne au voyage en Orient. Le récit du séjour à Constantinople paraît seulement en 1850 dans Le National à partir du 7 mars. Le titre définitif du Voyage en Orient n'est adopté qu'en 1851, les deux volumes parus chez Charpentier contenant l'itinéraire ; de Paris à Alexandrie dans l'introduction, puis les séjours en Égypte, au Liban et en Turquie. (…) En ce qui concerne les Scènes de la Vie orientale, il faut aussi compter avec les mystères qui entourent la publication du livre, dont Michel Brix et Claude Pichois ont retracé l'histoire compliquée. On connaît trois éditeurs de ce livre : Ferdinand Sartorius, puis Hippolyte Souverain, enfin Victor Lecou. Il est certain que le tome I des Scènes de la Vie orientale - Les Femmes du Caire a paru chez Sartorius avant la Révolution de 1848, alors que le tome second fut peut-être imprimé après mars 1848, mais il semble avoir tardé à paraître jusqu'aux dernières semaines de 1849 ; pour publier le tome II, Sartorius a utilisé la couverture et la page de titre du tome I, ajoutant le chiffre " 2 " entre Scènes de la vie orientale et Les Femmes du Caire, et transformant, sur la couverture, la date de publication de « MDCCCXLVIII » en « MDCCC L » par grattage du « X » et du « VIII ». En 1850, Souverain a acquis des exemplaires invendus de Sartorius et y a ajouté une couverture et une page de titre nouvelles; le tome second est cette fois intitulé Scènes de la Vie orientale - Les Femmes du Liban. Il semble que ces deux éditions se soient mal vendues, à l'encontre de la " troisième édition " du Voyage en Orient chez Charpentier en 1851. (…) », extrait de Histoires littéraires, Du neuf sur le Voyage en Orient de Gérard de Nerval, n°1-2000.

« Déçu par son sujet, l'Orient, autant que par l'outil photographique, Nerval transgresse une des premières règles du récit orientaliste : le réalisme. Ce recul devant la réalité, par lequel il délaisse son daguerréotype au profit d'autres activités, se retrouve au cœur du récit final, publié en 1851, qui fait le portrait d'un Orient en partie rêvé dans lequel Nerval n'est plus l'opérateur photographe, mais uniquement le spectateur désabusé d'un phénomène qui accompagne la disparition de l'Orient dans lequel il aurait aimé voyager. », extrait de La pratique du daguerréotype, exposition BNF.

Le 26 janvier 1855, on le retrouva pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne, dans le « coin le plus sordide qu’il ait pu trouver », selon la formule de Baudelaire. Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais il s'est certainement suicidé.

Références : Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 223 : « A rechercher à cette date (1851) et en fraîches reliures d’époque, qui n’est pas tellement facile » ; Histoires littéraires, Du neuf sur le Voyage en Orient de Gérard de Nerval, n°1-2000 ; L’ailleurs de l’Orient : Métadiégèse et signification dans le Voyage en Orient de Nerval, par Guy Barthelemy (1996).

SUPERBE EXEMPLAIRE, DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE DE L'ÉPOQUE, PARFAITEMENT CONSERVÉE, DE CET OUVRAGE IMPORTANT PAR UN DES PLUS ATTACHANTS AUTEURS DU CÉNACLE ROMANTIQUE(*).

VENDU

(*) ce livre est mis en vente sur ce site à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gérard de Nerval, à Paris, le 26 janvier 1855. Il fut retrouvé pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne, pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire.

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