
LE POGGE (Gian Francesco Poggio Bracciolini ou Poggio Bracciolini dit en français Le Pogge)
LES CONTES DE POGGE, FLORENTIN, AVEC DES REFLEXIONS. Hae nugae seria ducunt.
A Amsterdam, chez Jean-Frédéric Bernard, dans le Kalverstraat, 1712.
1 volume petit in-12 (139 x 78 mm – Hauteur des marges : 134 mm) de 1 feuillet de frontispice gravé à l’eau-forte, 1 feuillet de titre imprimé en rouge et noir, 240 pages chiffrées et 2 feuillets blancs.
Reliure plein maroquin vert sombre, dos à nerfs orné de minuscules fleurettes au centre des caissons, nerfs soulignés d’un filet gras doré, triple-filet doré en encadrement des plats avec petit fer carré dans les angles, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée intérieure, gardes peigne, tranches dorées (reliure du début du XIXe siècle signée THOUVENIN).
Quelques ombres discrètes au maroquin. Le frontispice a été recoupé autour du cadre gravé et remonté sur le feuillet blanc qui devait précéder le frontispice. Petit défaut d’impression au feuillet paginé 7/8 (avec perte de quelques caractères en début de ligne en haut de la page 8, caractères qui se retrouvent imprimés, de travers à la page 7, ceci venant d’une petite perforation du papier au moment de l’impression). Petite restauration en marge inférieure du feuillet 235/236 mais sans perte de texte. Quelques rousseurs claires sur le frontispice et la page de titre, le reste du volume étant très frais et sans rousseurs.
ÉDITION RECHERCHÉE ET TRÈS CURIEUSE.
Elle contient en effet des réflexions très libres et très satiriques qui accompagnent chaque conte. Ces réflexions sont attribuées, par certains bibliographes à David Durand (d’après Barbier mais sans certitude), par d’autres, à l’éditeur J.Fréd. Bernard lui-même (d’après Brunet), ou encore à Lenglet du Fresnoy (d’après Paul Lacroix).
La traduction de ces contes est certainement du XVIe siècle ; c’est à tort qu’on l’attribue, dans plusieurs catalogues, à Julien Macho, moine augustin, qui vivait à Lyon sur la fin du XVe siècle, et qui n’a réellement traduit qu’un très-petit nombre de morceaux du Pogge, insérés dans le volume intitulé : Fables d’Esope, d’Aviénus, d’Alphonse et du Pogge, traduites par frère Julien, des Augustins de Lyon, docteur en théologie. » Lyon, Martin Huez et Jean Schabeller, 1484, le 15 mai, in-fol. Il est bien plus probable que la traduction réimprimée en 1712 est celle qui parut sous ce titre : « Les facéties de Pogge, translatées du latin en françois. » Paris, Jean Bonnefons, 1549, in-4 ; ou sous ceux-ci : « Contes facétieux du Pogge, Florentin, traduits en françois ». Lyon, 1558 ; Paris, 1574, in-16 ; « Les comptes (contes) facétieux et joyeuses récréations du Pogge, Florentin, traduits du latin en françois ». Paris, Cousturier, 1605, in-16. (toutes ces éditions sont fort rares).
Il n’y a que 73 contes dans cette édition de 1712 contre 80 dans les traductions précédentes. Ces informations sont extraites du Dictionnaire des Anonymes de Barbier, qui n’avait pas réussi à ce procurer une seule des éditions citées dans cette note.
Provenance : De la bibliothèque Henriette de Paniagua, avec son ex libris armorié gravé (ex libris gravé par l’atelier parisien de Stern à la fin du XIXe siècle). De la bibliothèque d'une femme bibliophile avisée qui visiblement n'était pas effrayée par le libertinage.
Référence : Un exemplaire relié par Hardy-Mennil au milieu du XIXe siècle était coté 120 francs au catalogue de la librairie Auguste Fontaine en 1878-1879, n°1064. On suit par ailleurs la destinée de l'exemplaire en maroquin rouge de Derome (XVIIIe siècle) de Pixéricourt, puis du Baron Taylor, puis d'O. de Béhague, puis enfin De Backer (n°2980 - vendu 280 francs en 1927). Nous n'avons pas trouvé d'exemplaires en reliure de l'époque.
Joseph Thouvenin l’aîné fut, de 1813 à 1834, la figure dominante de la reliure parisienne et, dès sa mort, il a pris un rang éminent dans l’histoire de la reliure française. Formé auprès d’un des relieurs les plus réputés du Premier Empire, il s’établit en 1813 et se voua dès lors constamment à perfectionner son savoir-faire dans la reliure proprement dite et dans la dorure sur peau. Très vite, il acquit une grande notoriété par la rigueur de sa technique et par la nouveauté de ses décors qui rompaient avec l’ornementation néo-classique de ses prédécesseurs immédiats. Nous avons ici un exemple de reliure très sobre qui indique sans doute une réalisation des premières années, exemptes des décors à la plaque et autres ornements à froid typique de la période qui suivra. On est certainement ici encore dans une période où l’influence de Bozérian, dont il fut l’élève, est encore très présente sur le décor des reliures. Cette reliure a sans doute été exécutée avant 1830.
BEL EXEMPLAIRE DE CE CURIOSA RARE ET RECHERCHÉ, PARFAITEMENT ÉTABLI PAR JOSEPH THOUVENIN.
VENDU