lundi 22 février 2016

La Salomé d'Oscar Wilde illustrée par Aubrey Beardsley. Rare édition française tirée à petit nombre en 1920. Rare tirage de tête sur Japon (35 exemplaires). Très bel exemplaire de ce magnifique ouvrage illustré.


Oscar WILDE - Aubrey BEARDSLEY, illustrateur

SALOMÉ. Drame en un Acte.

Paris, Edition à petit nombre réservée aux souscripteurs et non mise dans le commerce, 1920 [Corbière et Jugain, imprimeurs à Alençon, Novembre 1920]

1 volume grand in-8 (28,5 x 19,5 cm) de 84 pages, avec 12 bois gravés hors-texte, 1 titre illustré, 1 page de placement des gravures illustré, 1 essai de couverture illustrée, 1 cul-de-lampe tiré à part, soit 16 illustrations par Aubrey Beardsley. Complet.

Reliure demi-chagrin rouge sang, dos lisse titré en long. Couvertures violines conservées (les deux plats), avec étiquette de titrage imprimée pour le premier plat. Relié sur brochure, non rogné. Reliure à l'état proche du neuf, intérieur en excellent état. Très beau tirage des estampes d'Aubrey Beardsley.



NOUVELLE ÉDITION.

RARE EDITION FRANÇAISE PUBLIÉE A 285 EXEMPLAIRES POUR UN GROUPE D'AMATEURS.

CELUI-CI, 1 DES 35 EXEMPLAIRES SUR PAPIER JAPON.



Le détail du tirage est le suivant : 250 exemplaires sur vergé d'Arches et 35 exemplaires sur papier des manufactures impériales du Japon. Il a été tiré 5 exemplaires sur Japon non réservés aux collaborateurs.

Notre exemplaire porte le n°2. Numéroté au composteur. Ce numéro ne permet pas de savoir s'il s'agit d'un des 5 exemplaires de collaborateur ou bien l'un des 35 exemplaires sur Japon. Ce tirage sur Japon est si rare que nous n'avons pu trouver de point de comparaison.



La justification du tirage imprimée est très intéressante et précise : "Une partie de l'édition de Salomé publiée, en 1907, à 500 exemplaires, a été détruite, en 1910, par les inondations de la Seine. Cette nouvelle édition est destinée à la remplacer."

On peut lire par ailleurs imprimé au verso de la dédicace imprimée "A mon ami Pierre Louÿs" : "Cette édition de luxe a été publiée avec l'autorisation de M. Robert Ross, l'exécuteur des oeuvres d'Oscar Wilde et avec le consentement de ses éditeurs, MM. Methuen & Co (de Londres)."



Cette très belle édition, parfaitement imprimée, sur beau papier Japon en ce qui concerne notre exemplaire, présente la particularité d'avoir le titre illustré non censuré (on voit les attributs sexuels mâles du faune qui ont été chastement masqués pour les éditions précédentes). L'ange au bas du même feuillet de titre illustré est lui aussi pourvu de ses attributs sexuels masculins. La planche "Enter Herodias" est couverte, avec la feuille de vigne.



A propos du célèbre illustrateur de cet ouvrage, Aubrey Beardsley, mort à l'âge de 25 ans : "C'est un grand artiste anglais qui vient de s'éteindre, phtisique, à peine âgé de vingt-quatre ans, sous le soleil de Menton. Tout le clan de la nouvelle esthétique en Angleterre sentira cruellement le deuil qui le frappe. Aubrey-Beardsley fut un des plus prodigieux exemples de la prématurité d'art instinctif qu'il ait été permis d'enregistrer. A quinze ans, sans professeur, sans direction, il se révélait illustrateur de premier ordre. Son dessin net, vigoureux, précis, déroutait, inquiétait, passionnait par son extravagante originalité de conception et de facture les vétérans de l'art contemporain. On y retrouvait, avec un véritable malaise d'analyse, les styles grecs, persans, hindous, arabes, les visions du quinzième siècle, les grâces de notre dix-huitième, tout cela mêlé à des procédés vaguement tonkinois, à des reconstitutions de pantalonnades italiennes, à de somptueuses décorations dans le goût des premiers xylographes. A chacune de ses oeuvres nouvelles, tous les amateurs de Londres tombaient en émoi ; à Paris, Beardsley avait ses fidèles admirateurs et aussi ses élèves, ou plutôt ses plagiaires, à un âge où l'on tâte encore le chemin. Ses eaux-fortes et vignettes pour la (sic) Morte d'Arthur sont des chefs-d'oeuvre ; il y faisait revivre avec un maniérisme exquis le cycle de la table ronde ; ses dessins pour la Salomé d'Oscar Wilde, ceux de la revue The Savoye (sic) et du Yellow-Book ont été les points de départ de toute une nouvelle école de noir et blanc. C'est un véritable maître qui disparaît. Aubrey-Beardsley adorait Paris ; il était venu s'y fixer le dernier printemps sur le quai Voltaire, avant d'aller villégiaturer à Saint-Germain. Grand, maigre, diaphane, avec des yeux démesurés, des oreilles décollées, des cheveux rares, il était impressionnant à voir. - Au travers de sa chemise de lumière - comme disent les mages - on lisait la brièveté de sa destinée. Il aura du moins en sa précocité connu et peut-être apprécié tous les avantages des succès immédiats." Octave Uzanne, Visions de Notre Heure, Choses et Gens qui passent. Paris, H. Floury, (26 mars 1898) 1899.



Salomé est une tragédie d'Oscar Wilde dont la version originale de 1891 est en français. Une traduction en anglais a suivi trois ans plus tard. La pièce, en un acte, repose sur l'épisode biblique de Salomé, belle-fille du tétrarque de Galilée Hérode Antipas, qui, à la consternation de son beau-père, mais au grand plaisir de sa mère Hérodiade, demande qu'on lui apporte la tête de Iokanaan (Jean le Baptiste) sur un plateau d'argent comme récompense pour avoir exécuté la danse des sept voiles. Wilde écrivit cette pièce à Paris, où il s'était retiré après avoir achevé L'Éventail de Lady Windermere. Il la dédia à Pierre Louÿs, qui apporta quelques corrections au texte mais n'intervint que très peu. Séduite par le rôle-titre, Sarah Bernhardt décida de l'interpréter elle-même, et les répétitions commencèrent au Palace Theatre de Londres. Ces répétitions durent toutefois s'interrompre lorsque la censure du Lord Chamberlain eut interdit Salomé au motif qu'il était illégal de représenter sur scène des personnages bibliques. Indigné, Wilde envisagea de renoncer à sa nationalité britannique et de devenir français afin de ne plus avoir à subir de telles restrictions. Illustration d'Aubrey Beardsley pour Salomé : Iokanaan et Salomé Le texte de la pièce fut publié pour la première fois en français en 1893. Interrogé sur la raison pour laquelle il avait choisi d'écrire Salomé en français, Wilde cita le Flamand Maurice Maeterlinck comme un exemple de l'effet intéressant qui résulte quand un auteur écrit dans une langue qui n'est pas la sienne. La traduction en anglais parut en 1894 chez les éditeurs Elkin Mathews & John Lane, avec des illustrations dues à Aubrey Beardsley. Sur la page de dédicace, Wilde indique comme traducteur lord Alfred Douglas. En fait, Wilde s'était querellé avec lui au sujet de la traduction, peu satisfait de ce travail dont « le résultat fut décevant ». Il semble que le texte anglais soit l'œuvre de Wilde lui-même, qui s'est fondé sur ce qu'avait fait Lord Alfred Douglas. Ce fut à cette époque que s'ouvrit le procès au cours duquel s'opposèrent Wilde et le marquis de Queensberry, père d'Alfred Douglas, et à l'issue duquel, le 25 mai 1895, Wilde se vit condamné à deux ans de travaux forcés et emprisonné le soir même. La première de Salomé à Paris eut lieu en 1896 au théâtre de l'Œuvre ; des lithographies de Toulouse-Lautrec en illustraient le programme. Wilde était alors incarcéré à la geôle de Reading. L'interdiction du Lord Chamberlain ne fut pas levée avant presque quarante ans. La pièce fut cependant montée, de façon privée, dès 1905 avec une mise en scène de Florence Farr, ainsi qu'en 1906 à la Literary Theatre Society de King's Hall, Covent Garden. Salomé fut produite en Angleterre pour la première fois au Savoy Theatre le 5 octobre 1931. (source : Wikipédia)



Beaucoup voient en la Salomé de Wilde illustrée par Aubrey Beardsley l'un des premiers essais dans l'Art Nouveau. Son art, jugé grotesque et décadent par la bonne société de son époque, a plus tard été vu comme une critique de l'hypocrisie de la société victorienne.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DU TRÈS RARE TIRAGE DE LUXE SUR PAPIER DU JAPON.

VENDU



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