Paul VÉROLA - Félicien ROPS
LES BAISERS MORTS par Paul Vérola. Frontispice de Félicien Rops.
Paris, Bibliothèque Artistique et Littéraire, 1893 (achevé d'imprimer par Joseph Royer à Annonay, Ardèche, le 1er mars 1893)
1 volume in-12 (17 x 11,5 cm), broché, XI-123-(4)-(1) pages. Complet du frontispice et du catalogue à la fin. Couverture légèrement poussiéreuse et brochage lâche par endroit, néanmoins en très bon état général. Petit pli en quatrième de couverture, sans gravité. Très belle impression sur beau papier vergé.
ÉDITION ORIGINALE.
TIRAGE A 262 EXEMPLAIRES SEULEMENT, DONT 12 GRAND JAPON ET 250 SUR SIMILI-HOLLANDE.
CELUI-CI, UN DES EXEMPLAIRES SUR SIMILI-HOLLANDE.
Le frontispice de Félicien Rops est ici tiré en noir.
Ce recueil de poésies amoureuses, "sonnets accouplés" sur l'amour et la mort, sont précédés d'une épître à Albert Tournaire datée de juillet 1892.
Paul Vérola [est] né à Nice le 12 juin 1863, dans une famille de la moyenne bourgeoisie. [Il] voulut, une fois son baccalauréat obtenu, devenir écrivain. Devant l’opposition de ses parents qui lui coupèrent les vivres, il dut chercher du travail et entra au service du prince Nicolas d’Oldenbourg, petit-fils du tsar Paul Ier et cousin du grand-duc régnant d’Oldenbourg. Paul Vérola remplissait les fonctions de secrétaire du prince et de précepteur de la plus jeune de ses filles, Alexandra. Entre le professeur et son élève, sa cadette d’un an, naquit un tendre sentiment. La différence de niveau social suscita l’opposition du prince d’Oldenbourg. Mais Alexandra, très amoureuse du jeune Niçois, svelte, au regard vif, au visage régulier encadré d’une courte barbe et de cheveux ondulés, ne se laissa pas circonvenir. Elle se convertit au catholicisme et épousa en 1885 l’homme qu’elle aimait. Il semble que l’union fut heureuse ; deux enfants au moins naquirent ; Paul ne cessa de célébrer son épouse par des vers d’amour et de dire, par le même langage, l’affection qu’il portait à sa fille et à son fils. Peu après le mariage, le couple s’installa à Paris. Paul Vérola, dégagé de toute contrainte grâce à la fortune de sa femme, vivant dans un appartement richement décoré, put s’adonner totalement à l’étude et à la littérature. Il écrivit une œuvre abondante d’inspiration symboliste comprenant des romans, des volumes de poésie, des pièces de théâtre en vers. La critique accueillit très favorablement cette production. La personnalité de Vérola, artiste exigeant, évitant les mondanités pour se consacrer à l’écriture, érudit, passionné par les débats philosophiques, littéraires, politiques, inspira toujours des commentaires sympathiques. A sa mort, survenue en 1931, Raoul Ponchon écrivit dans le Figaro : « C’était un être doux et bon, ne connaissant ni la haine ni l’envie. Dur pour lui-même, indulgent pour les autres. On ne pouvait l’approcher sans l’aimer, tellement on était sûr d’avoir un brave homme devant soi ». (extrait de Des marginaux de luxe : les rastaquouères sur la Côte d’Azur au début du XXe siècle par Ralph Schor, pp. 199-212).
BON EXEMPLAIRE.
VENDU