dimanche 5 avril 2009

La Corse et son avenir par Jean de La Rocca (1857). Importante et rare étude sur l'île de beauté.



JEAN DE LA ROCCA

LA CORSE ET SON AVENIR par Jean de La Rocca, ouvrage dédié à M. Conneau, premier médecin de sa majesté l'Empereur.

Paris, Henri Plon, 1857.

1 volumes in-8 (23 x 14 cm) de (6)-500 pages. 4 tableaux dépliants.

Reliure demi-basane racinée havane, dos à nerfs, auteur et titre dorés au dos, plats et gardes de papier marbré, non rogné, couverture imprimées bleues conservées (reliure du début du XXe siècle). Infimes frottements à la reliure, deux coins légèrement émoussés, reliure solide et décorative. Intérieur frais, avec quelques cernes clair de mouillure aux premiers feuillets en marge supérieure. Quelques feuillets teintés, rousseurs éparses plus marquées à quelques feuillets, la majorité des feuillets étant bien blancs. Complet.

ÉDITION ORIGINALE.

"La Corse et son avenir a pour auteur M. Jean de La Rocca, originaire de la Corse. En fils reconnaissant, M. de La Rocca voit et apprécie, principalement par ses beaux côtés, la terre qui lui a donné le jour. Il rappelle que du temps de Pline, l'île de Cyrnée, nom qu'elle portait jadis, ne comptait pas moins de trente-cinq villes, et il évalue sa population, vers cette époque, à un million d'habitants. Comment rendre son ancienne splendeur à la terre natale ? (...) M. de La Rocca, bien que porté à la bienveillance, donne pourtant d'excellents conseils. Suivant lui, la passion des Corses pour la vengeance a été beaucoup exagérée, notamment par les romanciers du continent, et, dans tous les cas, elle ne dérive point d'un mauvais instinct, mais des longs dénis de justice du gouvernement génois. Quoi qu'il en soit, il constate avec regret que les haines entre familles y sont encore beaucoup trop nombreuses et qu'elles entraînent des résultats détestables. Plus que personne, il déplore ces guet-apens barbares, tristes vestiges d'un autre âge, incompatibles avec toute amélioration, et il demande formellement que le gouvernement intervienne dans les jalousies locales et neutralise l'ambition de ceux qui veulent s'ériger en chefs de parti. M. de La Rocca est même d'avis qu'à ces conditions seules l'harmonie s'établira entre les différents groupes de population. Cette nécessité de l'intervention du pouvoir dans les querelles privées est, l'on en conviendra, l'indice d'un état social bien peu avancé ; niais il ne faut pas oublier que nous sommes en Corse, c'est-à-dire dans un pays où, bien souvent, il a suffi des exhortations paternelles d'un lieutenant général, d'un préfet, pour calmer des haines invétérées, des inimitiés séculaires que la mort seule d'une victime semblait devoir satisfaire en les perpétuant. (...)" in La Revue contemporaine, année 1857, compte-rendu de cet ouvrage, pp. 120 et suivantes.

"Le but de ce livre est de faire connaître ce qu'a été la Corse, ce qu'elle est, ce qu'elle peut être. L'auteur établit qu'il y a dans cette île, trop peu appréciée, une vaste perspective d'avenir ouverte au commerçant, à l'agriculteur, à l'industriel. Dans son travail, divisé en vingt et un chapitres, on peut dire qu'il épuise son sujet. Une analyse succincte fera, bien mieux que tout compte rendu, connaître le cercle dans lequel il a porté ses recherches. Après un coup d'œil sur l'histoire de la Corse, il donne une description générale du pays, il en fait connaître la situation, l'étendue, le sol, les divisions politiques et administratives, les villes principales, le climat ; il passe ensuite à la botanique et à l'état actuel de l'agriculture en Corse. Il consacre le chapitre cinquième aux améliorations à introduire dans la culture des céréales, aux assolements, aux instruments aratoires, aux engrais, an drainage. Le chapitre suivant roule sur la culture de la vigne ; si les vins de la Corse étaient bien soignés, ils occuperaient un rang fort distingué dans le commerce. Il est ensuite question de la culture de l'olivier, de celle du mûrier, de l'élève des bestiaux et de l'amélioration des races, des cultures à perfectionner et à introduire en Corse. Les chapitres onze à quatorze ont rapport à l'horticulture, aux forêts, à la minéralogie et aux eaux minérales. M. de la Rocca discute ensuite l'état actuel de l'industrie en Corse, et il montre sans peine qu'il y aurait un immense progrès à réaliser ; il dit ce qu'est le commerce et ce qu'il pourrait être ; il parle des institutions de crédit et d'un système de colonisation, et il arrive ainsi au chapitre dix-neuf, dont les ports de la Corse forment le sujet. Les routes, chemins de fer et services de bateaux à vapeur, les comices agricoles, les institutions de bienfaisance occupent les chapitres vingt à vingt-deux. Enfin, après avoir envisagé ce qui a rapport à la statistique et à la bibliographie de l'île, l'auteur formule des conclusions, il montre qu'en fécondant les marais, en améliorant les races, en introduisant des cultures nouvelles, en fondant des établissements de crédit, en frayant des routes, en déblayant les ports, en activant l'essor de l'industrie, en donnant à un peuple actif et heureusement organisé de l'instruction et de l'émulation, on portera à un haut degré de prospérité un pays qui, trop longtemps délaissé, reste pauvre, tout en regorgeant de biens qui ne sont pas mis en œuvre. Aujourd'hui la Corse se trouve à quarante heures de Paris, et une ère nouvelle va sans doute s'ouvrir pour elle; sous ce rapport, l'ouvrage que nous signalons sera certainement consulté avec grand profit." in Bibliothèque universelle de Genève XXXV, 1857, p. 120.

Ces deux commentaires parus l'année même de publication de l'ouvrage, suffisent à eux seuls à montrer l'étendue et l'importance de cet ouvrage minutieux et très complet devenu pratiquement introuvable. On trouve à la fin de l'ouvrage une liste des ouvrages relatifs à l'histoire de la Corse depuis le XVIIe siècle.

TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE RARE.

VENDU

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