Pierre LOUYS | Georges PICHARD, illustrateur
TROIS FILLES DE LEUR MÈRE. Illustrations originales de Georges Pichard.
L'Hérésiarque, Paris, (janvier) 1980
1 volume grand in-folio en feuillest sous emboîtage éditeur illustré d'une grande viggnette imprimée en couleurs sur le premier platn (44 x 32,5 cm), 269-(1) pages, titrage au dos en long en grandes lettres dorées. 53 illustrations à pleine page en noir dont 1 en frontispice. Feuillets de garde et doublure en papier illustré de compositions de G. Pichard également. Vignettes érotiques dans le texte (lettrines, bandeaux, culs-de-lampe) par le même artiste.
Emboîtage éditeur pleine toile marron illustrée sur le premier plat d'une composition en couleurs par G. Pichard (27 x 13,5 cm, en ovale dans un encadrement de filets dorés, titre doré au dos du volume. Exemplaire est en excellent état (minimes et rares traces et marques à l'emboîtage). Cachet et ex libris contrecollé sur la garde blanche.
PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS ÉROTIQUES DE GEORGES PICHARD.
TIRAGE DE LUXE A 2.015 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI, UN DES 150 EXEMPLAIRES SUR PAPIER A GRAIN DE RIVES IVOIRE 170 GRAMMES ACCOMPAGNÉS D'UNE SUITE DES 52 PLANCHES AINSI QUE DES 7 PLANCHES REFUSÉES, SUR VÉLIN D'ARCHES.
Il n'a été tiré que 50 exemplaires de tête (avant les 150 de notre tirage) avec chacun un original.
Il s'agit du second volume de la collection Plein Folio de la maison d'édition l'Hérésiarque (le premier volume (publié en 1978), également illustré par G. Pichard est Les Mémoires d'une chanteuse allemande).
Ce second volume donne l'intégralité du célèbre texte érotique de Pierre Louys Trois filles de leur mère publié pour la première fois en 1926.
Louys écrivait en guise d'avis à la lectrice : Ce petit livre n’est pas un roman. C'est une histoire vraie jusqu’aux moindres détails. Je n’ai rien changé, ni le portrait de la mère et des trois jeunes filles, ni leurs âges, ni les circonstances.
Inspiré, selon la légende, par les rapports de l'écrivain à la femme de José-Maria de Heredia et ses trois filles (dont la plus jeune, Louise, avait été mariée à Louÿs) aux mœurs réputées alors assez libres, il présente les aventures d'un jeune homme de vingt ans, « X... », qu'une prostituée de trente-six ans, Teresa, et ses trois filles, Mauricette, quatorze ans et demi, Lili, dix ans, et Charlotte, vingt ans, visitent à tour de rôle, avant qu'ils ne se livrent tous ensemble à une grande mise en scène de jeux obscènes.
Néanmoins, au-delà de son éventuelle valeur autobiographique, l'ouvrage tire sa puissance, rehaussée par la qualité des dialogues, de sa force de transgression et de profanation de l'univers bourgeois auquel appartenait l'auteur. Selon André Pieyre de Mandiargues, qui écrivit en 1970 une préface pour la première édition en librairie, chez l'Or du Temps, ce « roman se rattache de plusieurs façons à (...) l'idéal du genre [érotique] » et constitue le « chef-d'œuvre de Pierre Louÿs ». Annie Le Brun y voit « un des plus bouleversants livres jamais écrits sur la fatalité des désirs ».
Les illustrations in-folio dues au talent de Georges Pichard (1920-2003) en font une des plus belles versions illustrées de ce célèbre texte. C'est seulement à partir de 1977 (soit un an seulement avant les Mémoires d'une chanteuse Allemande et deux ans avant Trois filles de leur mère) que Georges Pichard se tourne presque exclusivement vers l'illustration érotique (pornographique dirons dédaigneusement certains). Il avait commencé cependant plusieurs années auparavant avec la série des Paulette (1971-1984) et Blanche Epiphanie. Georges Pichard avait commencé dans la publicité pour le compte de l'agence Drager puis déssinateur d'humour il travailla de longues années pour Le Rire et Le Fou-Rire. Ses premières bandes-dessinées sont publiées dans Pilote, Charlie Mensuel et France Soir. L'un des principaux représentants de la bande dessinée pour adultes de son époque, Pichard aime surtout mettre en scène des femmes bien en chair aux prises avec l'adversité, comme Blanche Épiphanie, Ténébrax et Paulette sur des scénarios de Georges Wolinski. C'est cette série, publiée pendant des années dans les premières pages de Charlie Mensuel, qui le fait réellement connaître en France. Ce sera ensuite Caroline Choléra, et Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope, dont le graphisme reste l'un des plus élaborés jamais entrepris par l'auteur. Son dessin est influencé par l'art nouveau, Robert Crumb et le marquis de Sade pour la thématique. On pourrait aussi trouver des inspirations à son trait chez Aubrey Beardsley ou encore pour la technique proche de celle des noirs profonds des bois gravés de Félix Vallotton.
BEL EXEMPLAIRE DE CETTE ÉDITION TRÈS GRAND FORMAT DANS LE RARE TIRAGE AVEC SUITE ET PLANCHES REFUSÉES.
TRÈS RECHERCHÉ DANS CE TIRAGE.
Prix : 1.900 euros