vendredi 16 octobre 2020

Alexis Piron. L'Ode à Priape et autres poésies érotiques. 20 eaux-fortes par André Collot. 1/325 ex. Superbe curiosa.


Alexis PIRON. [André Collot, illustrateur].

ODE A PRIAPE. Par M. Piron [et autres poésies érotiques]. Orné de vingt eaux-fortes originales.

Paris, 1927 [Maurice Duflou]

1 volume in-8 (22 x 17 cm), en feuilles, 98-(1) pages. 20 eaux-fortes dont 7 hors-texte pleine page et 12 bandeaux et 1 vignette de titre. Couverture muette rempliée de papier crème (couverture d'origine). Pas d'emboîtage.

Tirage à 350 exemplaires.

Celui-ci, un des 325 exemplaires sur papier de Rives.








Ce recueil libertin très coquin contient outre la célèbre Ode à Priape de Piron père ( ), plusieurs poésies érotiques telles le Chapitre général des Cordeliers, la Bougie de Noël, l'Etymologie d'Aze-te-foute (conte), la Puce, les Deux Rats, le Débauché converti, le Désagrément de la jouissance, Jouissance, etc.





Ce volume a été publié clandestinement avec grand art par le pirate es curiosa Maurice Duflou. « J'ai connu Maurice Duflou à Paris en 1947, quand j'étais un surréaliste de vingt ans, et je l'ai fréquenté jusqu'à sa mort. C'était alors un vieil anarchiste fort distingué, se rendant à son imprimerie habillé en grand bourgeois, avec un chapeau à bord roulés, un foulard de soie bleu marine à pois blancs, un pardessus bien coupé, tenant d'une main sa canne, de l'autre sa serviette bourrée de livres érotiques qu'il proposait aux libraires spécialisés. Il avait une femme et une fille qui se désintéressaient complètement de son activité ; lui-même il l'accomplissait plutôt par conviction libertaire que par salacité. Il avait horreur des ouvrages mal écrits, des obscénités insupportables. Maurice Duflou possédait, dans une traversière de la rue de la Goutte-d'Or, une petite imprimerie où il travaillait tout seul à sa presse, tel un artisan d'autrefois ; en blouse grise, il bavardait avec moi devant sa fenêtre aux parisiennes à demi fermées, tout en surveillant sa cour comme s'il s'attendait à subir un assaut. En effet, la police avait fait plusieurs fois des descentes chez lui, abîmant son outil de travail, raflant ses livres. » Alexandrian, Histoire de la littérature érotique, Paris, Seghers, 1989, pp. 314-15.

Les eaux-fortes d'André Collot sont d'une très grande finesse d'exécution et d'interprétation.

Alexis Piron (1689-1773) était de ces "bourguignons salés". Tout à la fois poète, chansonnier, et auteur dramatique, ce fut un avocat au Parlement de Bourgogne qui ne plaida jamais. C'est vers l'âge de 20 ans en 1710, qu'il composa l'Ode à Priape. Priape, dieu Grec, doté d'un énorme sexe toujours en érection, sert de prétexte à ces poésies licencieuses très osées. Piron fut menacé de poursuites dans sa bonne ville de Dijon, mais Piron continua d'écrire. Il peut être considéré comme le maître de l'épigramme et le Parangon du trait d'esprit.







"[...] Que tout bande !! que tout s’embrase Accourez, putains et ribauds ! Que vois-je ? où suis-je ? ô douce extase ! Les cieux n’ont point d’objets si beaux : Des couilles en bloc arrondies, Des cuisses fermes et bondies, Des bataillons de vits bandés, Des culs ronds, sans poils et sans crottes, Des cons, des tétons et des mottes, D’un torrent de foutre inondés. Restez, adorables images ! Restez à jamais sous mes yeux ! Soyez l’objet de mes hommages, Mes législateurs et mes dieux. Qu’à Priape, on élève un temple Où jour et nuit l’on vous contemple, Au gré des vigoureux fouteurs : Le foutre y servira d’offrandes, Les poils de couilles, de guirlandes, Les vits, de sacrificateurs. [...]" (extrait de l'Ode à Priape).

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés en français entre 1920 et 1970, n°2073.

Parfait état de ce superbe curiosa.

Prix : 700 euros

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