mardi 15 janvier 2013

La Carte de la Cour ou petit voyage au pays des Précieuses ridicules et du Grand Siècle de Louis XIV (1663). Edition originale rare.


Gabriel GUÉRET

LA CARTE DE LA COUR. Par Monsieur Gueret.

A Paris, chez Pierre Trabouillet, 1663 [achevé d'imprimer le 5 juillet 1663].

1 volume in-12 (15 x 9,5 cm), (6)-95-(1) pages.

Cartonnage bradel demi-toile vert sombre, titre doré en long au dos (reliure d'attente de la fin du XIXe siècle signée DODE). Bel état de conservation, relié avec de bonnes marges, papier fin sans rousseurs ni salissures. Reliure modeste mais très bien conservée et qui a parfaitement rempli son rôle de protection. 4 pages de notes bibliographiques manuscrites de l'époque de la reliure sur les premiers feuillets de garde (très intéressante notice sur l'ouvrage et son auteur - lire ci-dessous).

ÉDITION ORIGINALE.

Nous reproduisons partiellement ci-dessous l'intéressante notice bibliographique anonyme inédite (?) qui se trouve en manuscrit en tête du volume :

"Gabriel Guéret, avocat au Parlement de Paris, naquit en cette ville en 1641 et y mourut le 22 avril 1688. Il avait donc 22 ans, lorsque parut son premier ouvrage. La Carte de la Cour, qu'il dédia à Madame Colbert, femme du ministre. C'est une suite d'allégories, dans le genre de la Carte du Tendre. On y trouve une foule de détails très intéressants sur les écrivains célèbres du temps, et sur les personnages importants de la cour : Madame de la Suze, Bensérade, Montreuil, Voiture, La Rochefoucauld, Corneille, Louis XIV, Le Prince duc d'Orléans, la comtesse de Soissons, le maréchal de Grammont, Madame Colbert, la marquise de Grignan (fille de Madame de Sévigné), Mademoiselle de La Vallière, le comte de Bussy Rabutin, etc, etc. Sur Corneille et sur le livre d'Oedipe et de Sartorius, les pages 75-76 renferment un passage des plus curieux (resté inconnu à l'auteur de la Bibliographie Cornélienne, E. Picot, Catalogue Rothschild). Quant à Mademoiselle de La Vallière voici ce qu'en dit l'auteur (page 69) (...)"

Le privilège a été partagé entre Pierre Trabouillet et Jean-Baptiste Loyson, ce qui explique qu'on peut trouver des exemplaires portant l'une ou l'autre adresse (l'exemplaire de la BNF porte l'adresse de Loyson).

Bussy-Rabutin et le Prince de Conti feront un ouvrage sur le même modèle : Carte géographique de la Cour et autres galanteries, par Rabutin. Cologne, Pierre Marteau, 1668 (pet. in-12, 78 pages seulement). La Carte n'occupe que 20 pp. ; dans cet ouvrage l'auteur transforme en villes, en bourgs et en lieux de passages toutes les dames de la cour, et il trouve, dans des descriptions géographiques, le moyen de faire les allusions les plus scandaleuses. L'ouvrage de Guéret parut quelques années auparavant, ne devait pas être inconnu de ces deux ripailleurs épicuriens qu'étaient Conti et Bussy-Rabutin. Guéret est plus sage, plus précieux, il n'a pas leur audace.

Gabriel Guéret est né à Paris en 1641 ; il est mort le 22 avril 1688 (Moreri). Marié en 1677, il eut trois fils : Louis Gabriel G. (1678-1759) fut grand vicaire de l'évêque de Rodez, Mgr. de Tourouvre ; un second fils fut curé de Saint-Paul à Paris, le troisième officier au service du Roi (Moreri). Guéret fit des études humanistes, philosophiques et juridiques (Nicéron), et fut reçu avocat vers 1660. Il abandonna rapidement la pratique d'avocat pour se consacrer à la vie littéraire, mais n'en poursuivit pas moins l'étude du droit civil et canonique (Nicéron). Il fit partie de la première Académie de l'abbé d'Aubignac et de l'entourage de Colbert (A. Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, t. III, p. 11). La Carte de la Cour (dédiée à Mme Colbert, 1663) et la Promenade de Saint-Cloud (1669) le montrent au fait de toute l'activité littéraire de son temps. Son activité journalistique : Journal du Palais, «ou recueil des principales décisions de tous les parlements et cours souveraines de France», Paris, D. Thierry et J. Guignard, 1672-1695, 12 vol. : le premier recueil connu de jurisprudence est fondé en 1672 par G. et Claude Blondeau, l'un et l'autre avocats au Parlement ; après la mort de G., l'ouvrage est continué par Blondeau (voir Histoire des ouvrages des savants, sept. 1690, p. 3-12 ; D.P.1 723). Liste des oeuvres de G. dans Nicéron et Cio 17, n° 34182-34195. Y ajouter un madrigal publié en tête de J. de la Forge, Le Cercle des femmes savantes, dialogue en vers héroïques (1663 ; supplément de Moreri). Bibliographie : Moreri, éd. de 1732 et suppl. de 1749. – Nicéron J.P., Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, 1729-1745, t. 36, p. 66-71. – Lambert, Histoire littéraire du siècle de Louis XIV, Paris, 1751, t. I, p. 348-350. – Sabatier de Castres, Les Trois Siècles de notre littérature, éd. 1772, t. II, p. 134-135. – Chaudon, Nouveau dictionnaire historique, Caen, 1779, t. 3, p. 368. Cf. Bernard Beugnot, Dictionnaire des journalistes. Micheline Cuénin, Roman et société sous Louis XIV.

BON EXEMPLAIRE DE CE PETIT LIVRE RARE.

VENDU

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