Les Tableaux Vivants ou Mes Confessions aux Pieds de la Duchesse. Anecdotes véridiques tirées de mes amours avec nos libertines illustres et nos fouteuses de qualité, par un Rédacteur de la R. D. D. M. [i.e. Revue des Deux Mondes].
Amsterdam, 1870 [Bruxelles, Poulet-Malassis]
1 volume in-12 (17,2 x 11,1 cm environ) broché de 2 feuillets non chiffrés, 166 pages et 1 feuillet blanc à la fin. Exemplaire non rogné sous sa couverture muette de papier vert fin (usures à la couverture d'origine, le dos a été doublé avec du papier japon fin), couverture-chemise à rabats en papier fort vert et étiquette de titre imprimée sur le premier plat (moderne).
Edition originale publiée à Bruxelles par Poulet-Malassis en 1870.
Le texte est attribué à Paul Perret. Les initiales R.D.D.M. qui font penser à la Revue des Deux Mondes ont été mises là à dessein.
Dutel décrit un exemplaire sur Chine (18,3 x 12 cm) probablement unique. Par ailleurs une contrefaçon, en tous points identique (même pagination, même format et même libellé) est décrite par Dutel (n°1046). Il semble que Pia, Les Livres de l'Enfer (n°1393) et Enfer (n°1321) aient peut-être décrit la contrefaçon.
Notre exemplaire est imprimé sur beau papier vergé fort à pontuseaux verticaux.
Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1650 et 1880, n°1045 (titre reproduit identique à notre exemplaire) et n°1046 (pour la contrefaçon, le titre n'est pas reproduit) ; Enfer, 1321 ; Pia, Les Livres de l'Enfer, 1393 ; Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour, aux femmes et au mariage, par M. le C. dr***. Lille, 1899, 3 volumes, colonne 1174.
"Ouvrage libre, qui ne recule pas devant l’emploi des expressions les plus vives ; il est divisé en quinze chapitres. — Les initiales ci-dessus ne signifient-elles pas Revue des Deux Mondes ? On a attribué ces Tableaux à l’auteur d’Un été à la campagne ou Correspondance de deux jeunes Parisiennes, en un mot, à un fils de l’Académicien Droz." (extrait placé en tête d'une autre édition ancienne de ce texte).
Voici les titres des chapitres outre la Préface et un Épilogue : Chapitre I. Il ne faut pas baiser la mère. Chapitre II. La chair de poule. Chapitre III. Un mari d’Afrique. Chapitre IV. L’adultère en robe de mariée. Chapitre V. Sur une lunette, ou les bizarreries de la nature. Chapitre VI. La fraise. Chapitre VII. Secours aux veuves. Chapitre VIII. Un chapitre des liaisons dangereuses. Chapitre IX. Montre en argent ou le saut de Leucade. Chapitre X. Le bas gris-perle et l’étoile rouge. Chapitre XI. Sur un trône. Chapitre XII. Les matinées d’une courtisane. Chapitre XIII. La goule. Chapitre XIV. Les couvents à la mode. Chapitre XV. Le manche du gigot.
"— Ah ! c’est une opération délicate que de branler une vierge.
Là, tout est expérience. On branle à l’aventure. Un soupir, un tressaillement doivent vous avertir que la crise est prochaine. Quelquefois l’ingénue se dérobe :
— Vous al… vous allez trop fort !
Un homme d’esprit qui fut en même temps un grand libertin avait coutume de dire :
— Dieu me fasse la grâce de me donner des doigts lestes !
La légèreté ne suffit pas : il faut encore toucher juste… Le clitoris fuit, il faut le saisir. Vous n’avez peut-être jamais branlé aucune de vos maîtresses, sans que dans le cours de ce travail elle ne vous ai dit :
— Ce n’est pas là !
Que les hommes sont maladroits ! Les femmes savent bien mieux s’y prendre. C’est ce qui justifie Lesbos.
Encore, quand deux femmes se rendent entre elles le service éminent de se branler l’une l’autre, la besogne n’est pas parfaite. La tribade la plus accomplie touche quelquefois à côté.
— On n’est pas là ! me dit Valentine." (extrait)
"— Suzanne, ma chère Suzanne !
— Ne va pas croire que je ferai jamais à ce magot les mêmes caresses qu’à toi ! me disait Suzanne. Elle me suçait en même temps la bouche. L’adorable fille, ma glorieuse élève, n’avait jamais mis tant d’art dans l’acte sacré. Elle se soulevait et se laissait alternativement retomber sur moi. Mon membre pénétrait dans son sein jusqu’à la garde, puis sortait, rentrait encore.
Bientôt sentant que le plaisir allait nous gagner malgré nous, elle demeura immobile, étroitement serrée contre, enconnée jusqu’à l’âme. Je glissai un doigt entre ses deux fesses brunes et satinées d’où s’échappait ce bouquet de soie noire qui était un de ses charmes le plus piquants. J’enfonçai ce doigt avec emportement ; j’aurai voulu toucher ses entrailles !" (extrait)
Bon exemplaire de ce livre érotique clandestin rare publié en 1870, petite merveille de texte ciselé avec délices.
Prix : 650 euros