vendredi 2 août 2019

Les Sonnets luxurieux de Pierre Arétin (Pietro Aretino) illustrés de 16 pointes sèches coloriées par André Collot. Tirage unique sur papier du Japon à 150 exemplaires seulement. Rare.


Pierre ARETIN / Pietro ARETINO - André COLLOT, illustrateur

LES SONNETS LUXURIEUX.

Paris, MCMXXX [1931]

1 volume in-8 (18 x 14 cm), 32 pages, 16 gravures coloriées à la main par André Collot. 1 vignette dorée sur la page de titre. Angelots dorés en tête de chaque sonnet (16 en tout). En feuilles, sous couverture de papier fort crème avec titre imprimé or sur le plat supérieur.

TIRAGE UNIQUE A 150 EXEMPLAIRES SUR JAPON NACRÉ.

Cette édition reprend les codes et le format d'un volume publié l'année précédente, également pour un ouvrage de l'Arétin, La Putain errante, aussi illustré par André Collot (12 illustrations).


Pierre l’Arétin est né en 1492 à Arezzo (l’Arétin signifiant « venant d’Arezzo »). Banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi, mécène de Raphaël le prend sous son aile. L’Arétin fait parler de lui à Rome à travers ses satires mordantes et les Sonetti lussuriosi (Sonnets luxurieux), pièces assez crues qui servirent d’accompagnement textuel à 16 illustrations pornographiques de Giulio Romano (Jules Romain). Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Léon X. Ses Ragionamenti, propos d’une prostituée à divers interlocuteurs composés comme des raisonnements en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux (vœux monastiques, mariage). Un des personnages est la Nanna, une ancienne courtisane qui évoque son expérience. Après une tentative d’assassinat sur sa personne, l’Arétin part vivre à Mantoue, puis enfin à Venise (la ville italienne la plus opposée au pape) en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort. L’Arétin est l’auteur de cinq comédies (dont La Cortigiana et La Talenta) et de la tragédie Les Horaces (1546). Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer « le fléau des Princes » : la plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François Ier et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival. Par orgueil, il s’appelle lui-même le « divin Arétin ». Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses (une traduction italienne des Psaumes de David, trois livres « sur l’humanité de Jésus Christ » ainsi qu’un livre sur la passion du Christ). D’après la tradition, la mort de l’Arétin aurait été à son image : on raconte que, au cours d’un copieux repas, une plaisanterie particulièrement obscène provoqua chez l’Arétin une incroyable crise de rire, au point qu’il tomba à la renverse et se fendit le crâne. L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi.


Ouvre les cuisses, afin que je voie
Ton cul charmant et ton con bien de face.
O cul à faire changer un vit de méthode !
O con qui distille les cœurs par les veines !

Pendant que je vous caresse, voici qu'il me vient
Un caprice de vous baiser à l'improviste,
Et je me parais beaucoup plus beau que Narcisse
Dans le miroir qui s'offre à mon vit,
tout guilleret.

[...]

Sonnet XI (extrait)


Les illustrations de ce volume ainsi que celles de la Putain errante (1930) sont sans aucun doute d'André Collot comme l'indique Dutel, on y reconnait sans conteste son trait et son style.


Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement entre 1920 et 1970, n°2416.


Bel illustré moderne clandestin à tirage très restreint.

VENDU


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