Trois filles de leur mère.
A l’enseigne du chat pour chat, MDCCCXCVII, imprimé aux dépens d'un amateur [vers 1945]
1 volume in-4 (28 x 23 cm), 193 pages, avec 16 pointes sèches en couleurs (complet).
Reliure de l'époque demi-chagrin lie de vin à larges coins, plats de parchemin véritable, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couverture imprimée conservée (les deux plats et le dos). Reliure très bien conservée malgré quelques légers frottements, intérieur frais malgré quelques rousseurs claires.
Tirage à petit nombre (notre exemplaire porte le numéro 58 imprimé).
16 cuivres en couleurs par Jean Berque.
Le nombre total d'exemplaires n'est pas indiqué. Notre exemplaire porte le numéro 58. Tirage probable à 500 exemplaires ou moins. Imprimé sur beau papier vélin de Lana (papier fort blanc).
Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2523 (qui n'indique aucune mention de tirage) ; Pia, Les Livres de l'Enfer, 1449 ; Catalogue de Patrick Chatelin et du Docteur Jean-Paul Fontaine : Jean Berque (1896-1954), illustrateur, Reims, Le Bibliophile Rémois, 1992.
Trois filles de leur mère a été publié pour la première fois en 1926. Louys écrivait en guise d'avis à la lectrice : Ce petit livre n’est pas un roman. C'est une histoire vraie jusqu’aux moindres détails. Je n’ai rien changé, ni le portrait de la mère et des trois jeunes filles, ni leurs âges, ni les circonstances. Inspiré, selon la légende, par les rapports de l'écrivain à la femme de José-Maria de Heredia et ses trois filles (dont la plus jeune, Louise, avait été mariée à Louÿs) aux mœurs réputées alors assez libres, il présente les aventures d'un jeune homme de vingt ans, « X... », qu'une prostituée de trente-six ans, Teresa, et ses trois filles, Mauricette, quatorze ans et demi, Lili, dix ans, et Charlotte, vingt ans, visitent à tour de rôle, avant qu'ils ne se livrent tous ensemble à une grande mise en scène de jeux obscènes. Néanmoins, au-delà de son éventuelle valeur autobiographique, l'ouvrage tire sa puissance, rehaussée par la qualité des dialogues, de sa force de transgression et de profanation de l'univers bourgeois auquel appartenait l'auteur. Selon André Pieyre de Mandiargues, qui écrivit en 1970 une préface pour la première édition en librairie, chez l'Or du Temps, ce « roman se rattache de plusieurs façons à (...) l'idéal du genre [érotique] » et constitue le « chef-d'œuvre de Pierre Louÿs ». Annie Le Brun y voit « un des plus bouleversants livres jamais écrits sur la fatalité des désirs ».
Bel exemplaire bien relié à l'époque, ce qui est rare pour ce genre d'ouvrages.
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