mardi 18 novembre 2025

ODE A PRIAPE. HYMNE AU CON. BOUQUET DE FÊTE. | Bruxelles ?, vers 1871 ?, par Vital Puissant ? | Alexis Piron etc. Poésie érotique. Brochure tirée à 152 ex. devenue très rare.



[COLLECTIF] [Alexis PIRON, etc.] [John Ashhurst, Bequest of (leg de)]

ODE A PRIAPE. HYMNE AU CON. BOUQUET DE FÊTE.

Sans lieu ni nom ni date [ca 1871-1880 ? Bruxelles ?]

Brochure in-8 (19,1 x 12,5 cm) de 16 pages imprimée en rouge et noir sur papier fort de Hollande. Couverture muette en papier vert d'origine. Bon état si ce n'est une fente le long de la couverture (premier plat) et quelques légères usures en bordure de couverture. Intérieur frais.

Tirage unique à 152 exemplaires seulement (150 ex. sur papier impérial de Hollande et 2 ex. sur peau de vélin).

Celui-ci, un des 150 ex. sur papier impérial de Hollande.








Dans cet exemplaire l'Ode à Priape de Piron est en 16 strophes et a quelques variantes avec les autres éditions consultées. Se trouve à la suite sur 2 pages seulement l'Hymne au Con et le Bouquet de Fête (1 page).

Un note intéressante du Catalogue de l'Enfer de la Bibliothèque nationale dressé par Apollinaire, Fleuret et Perceau (Bibliothèque des Curieux, 1919, n°478, page 227) indique : "Des exemplaires d’éditions différentes de celle-ci, introduits clandestinement en France, ont été condamnés à la destruction par jugement du Tribunal correctionnel de la Seine (6e Chambre), en date du 25 juin 1869, inséré au Journal Officiel du 7 mai 1875 (Affaire contre Puissant et consorts)."

L'Ode à Priape, composée vers 1710, est considérée dès sa mise en circulation clandestine, comme un « chef-d'œuvre de verve et de licence ». Ce poème de 16 strophes lui interdit à jamais l'entrée à l'Académie Française qui lui était pourtant presque acquise en 1753. On lui ressortit la paternité bien regrettable de cette Ode totalement libre. Il en existe différentes variantes à quelques strophes et vers en plus ou en moins selon les impressions.

Si l'Ode à Priape d'Alexis Piron est l'une des poésies érotiques parmi les plus connues de la littérature française libertine, l'Hymne au Con et le Bouquet de Fête sont des pièces moins connues. On trouve déjà une édition de l'Hymne au Con dans les Veillées d'un fouteur publiée en 1832. Comme cette pièce est courte nous la reproduisons ci-dessous :

Le con par sa douce chaleur
Rend un vit chaud comme braise,(bis)
Plus on a baisé plus on baise.

Honneur ! honneur !
À tout fouteur.

La Bible dit tout le contraire ;
Mais croyez bien en vérité
Que la pomme du premier père
Était le con de sa moitié.

Le con par sa douce chaleur, etc.

Qu’en chaire tonne la calotte,
Je m’en fous ! et toujours je dis :
Des culs, des tétons, une motte,
Sont mes dieux et mon paradis.

Le con par sa douce chaleur, etc.

À Rome, de vieux imbécilles,
Pour le christ, se faisait rotir ;
Mais nous plus fins et plus habiles,
Des culs nous avons le martyr.

Le con par sa douce chaleur, etc.

D’ailleurs, je respecte ma mère
Autant qu’un aimable tendron,
D’un con je suis sorti j’espère
Et j’irai mourir dans un con !

Le con par sa douce chaleur, 
Rends un vit chaud comme braise,
Honneur ! honneur !
À tout fouteur.

Références : édition inconnue de Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1650 et 1880 (tome I - A-771 donne une édition avec 7 gravures dont le fronstispice) et 1880 à 1920 (tome 2) ; Gay-Lemonnyer III, 444 (donne une édition pourvue d'un frontispice "à Foutopolis, aux dépens des amateurs, 1835" avec des gravures (qui sortirait de l'officine de Vital Puissant à Bruxelles en 1871) mais il ne nous semble pas qu'il s'agisse de notre édition qui n'est pas mentionnée telle que nous l'avons et pour laquelle il ne manque rien (brochée d'époque). Par ailleurs Gay ne fait nulle mention du tirage indiqué dans notre exemplaire et imprimé au verso du dernier feuillet (s'il s'agissait de cette édition Gay n'aurait pas manqué d'en faire état) ; notre édition manque à l'Enfer de la Bnf (sauf erreur de notre part).

Provenance : Bequest of John Ashhurst (leg). Cachet à l'encre bleue dans la marge intérieure du premier feuillet-titre). John Ashhurst (1839-1900) était un médecin et chirurgien réputé de Philadelphie (Etats-Unis). Il avait constitué une riche bibliothèque, essentiellement scientifique mais pas uniquement, comme le prouve cette petite brochure curiosa. Sa bibliothèque chirurgicale, qui contenait de nombreux ouvrages médiévaux et classiques extrêmement rares, fut en grande partie léguée au Collège des médecins de Philadelphie.




Brochure clandestine très rare.

VENDU

jeudi 6 novembre 2025

Armand DU LOUP | illustrations de R. FANNY [i.e. LE RALLIC] La Volupté du fouet. Douze illustrations hors texte de R. Fanny (i.e. Le Rallic). Aux Editions Prima, Paris, 1938 [imprimerie Tessier à Romainville] Exemplaire broché resté non coupé. Rare. Fessée et flagellation et initiation aux plaisirs dans la souffrance volontaire.



Armand DU LOUP | illustrations de R. FANNY [i.e. LE RALLIC]

La Volupté du fouet. Douze illustrations hors texte de R. Fanny (i.e. Le Rallic).

Aux Editions Prima, Paris, 1938 [imprimerie Tessier à Romainville]                

1 volume in-8 (20,5 x 14,5 cm) broché de 255 pages, avec 12 illustrations tirées en sanguine (scènes de fessées). Exemplaire neuf, non coupé, jamais lu jamais ouvert. Couverture imprimée sur papier vert. Le pourtour du second plat et le dos sont insolés. Intérieur frais.

Edition originale.

Volume achevé d'imprimer tout ce qu'il y a de plus légalement par l'imprimerie Tessier à Romainville (Seine) le 14 octobre 1938.



"Janine est une Parisienne de son temps, libre, indépendante et qui multiplie les aventures amoureuses… Mais elle est aussi un peu blasée de ces relations banales et sans lendemain. La rencontre d’Alex viendra bouleverser sa vie. Cet homme mystérieux, un peu hautain et réservé, refuse de céder aux attraits de son corps voluptueux, tout en continuant de la voir, et en laissant parfois échapper des propos singuliers sur la flagellation… Piquée par la curiosité, et dans son amour-propre, Janine accepte son invitation pour séjourner dans son manoir isolé afin de tenter de découvrir le secret de cet homme… Elle a tôt fait de s’apercevoir qu’une autre jeune femme est séquestrée dans une des chambres du manoir où elle est soumise aux cruautés flagellantes d’Alex. Janine s’étonne autant du spectacle étrange dont elle est témoin que des émotions qu’elles éveillent en elle… Serait-elle, elle aussi, possédée par cette passion de la flagellation ? Tout en désirant venir en aide à la jolie prisonnière, Janine développe avec Suzy une relation troublante où se confondent son désir de la caresser tendrement et celui de la faire crier sous les morsures du fouet. Obsédée plus que jamais par l’envie de se soumettre entièrement aux désirs d’Alex, et de souffrir à son tour sous ses coups, Janine décide de tout risquer pour arriver à ses fins…" (Résumé par Biblio Curiosa, en ligne).

Les jolies illustrations tirées en héliogravure en sanguine sont de l'artiste Etienne Le Rallic, ici sous le pseudonyme de R. Fanny.















"Elle s’assit sur les genoux de Levoultier, chercha ses lèvres, les prit de force et appliqua son corps tiède, animé d’une sensualité monstrueuse mais si magnétique que l’homme ne put résister. Son désir s’éveilla. Janine en sentit contre elle la preuve indiscutable, contre sa hanche, et bientôt d’une main hardie s’en empara tandis que sa langue dans la bouche de Levoultier exploitait cet avantage... Et tout se passa comme elle l’avait cherché. Eperonné par une poussée de sève exceptionnelle auprès de cette femme qui en évoquait une autre, il se dressa, souleva ce corps, le jeta sur le grand lit à colonnes, en arracha les voiles, s’y rua mufle baissé et en goûta tous les trésors, puis la viola sauvagement. Jamais Janine n’avait été aimée avec pareille brutalité : elle se livra toute, avec une joie de femelle, connut un spasme vainqueur. Ses sens éprouvèrent une secousse inédite, son amour-propre en décupla l’intensité. En se donnant ainsi, elle dominait ce mâle irréductible... C’est elle qui le possédait. Elle le crut du moins. Pas longtemps. Levoultier, sa fringale, une fringale qui remontait loin, apaisée, il se releva furieux de sa défaite. Tandis qu’il se rajustait, Janine, couchée sur le côté, la croupe ouverte, offerte encore à une nouvelle intrusion. Elle l’entendit avec un nouveau râle de joie s’écrier : — Garce ! Et, soudain, elle sursauta, réveillée de son ivresse par une claque formidable, reçue en pleine fesse. — Garce !... Putain ! Levoultier s’acharnait. De sa paume nerveuse, il frappait rudement une Janine qui reçut ainsi plusieurs coups avant de réaliser cette offensive d’un caractère qui peut avoir des faiblesses passagères, mais rester ce qu’il est. Elle se redressa, s’assit sur le lit, chavirée entre le reste de jouissance de son corps et l’offense subie. — Brute ! — Eh bien, oui, je suis une brute... Et toi tu es bien la même que l’autre... Tu veux être corrigée ?... Tiens ! D’une poussée, il la fit basculer, la maintint d’une main appuyée sur sa nuque, allongée sur le lit et reprit sa fessée, une fessée de maître. Janine gigotait, bombait le derrière, puis soudain le rentrait pour le garer, ouvrait et fermait son fessier dans un effort désespéré. Mais il frappait toujours et la peau reprit une teinte d’un rouge vif. Levoultier marmonnait des injures indistinctes et s’excitait mais avec lucidité, cherchait les endroits qu’il n’avait pas encore touchés, afin que toute cette chair étalée eût sa part. Janine s’immobilisait, n’essayait de se dérober, ne se crispait plus, recevait sur une chair noble cette punition méritée. Elle prenait son parti de sa situation, tentait de découvrir, malgré cette douleur réelle, une satisfaction physique... Et elle y réussit ! Quand Levoultier s’arrêta, fatigué, les mains brûlantes de cet exercice, et satisfait, Janine resta sans bouger, surprise du bienfait éprouvé par ce massage brutal, la chair doublement apaisée par cette fornication satanique et cette fessée salutaire... Ses premiers mots furent pour exprimer cette double joie, d’une chair malmenée puis contente : — Ah ! chéri ... [...] (extrait)

Bel exemplaire tel que publié, jamais défloré.

Prix : 400 euros

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