lundi 26 janvier 2009

Les amours de Jean-Antoine de Baïf (1572) en maroquin XIXe à dentelle.




JEAN-ANTOINE DE BAÏF (1532-1589)

LES AMOURS DE JEAN ANTOINE DE BAIF. A Monseigneur le Duc d'Anjou fils et frère du Roy.

A Paris, pour Lucas Breyer, 1572.

1 volume in-8 (182 x 110 mm - Hauteur des marges : 158 mm) de 7 feuillets non chiffrés comprenant le titre avec la liste des livres des Amours au verso, l'épître à Monseigneur le duc d'Anjou et l'épître à Méline ; 232 feuillets chiffrés.

Reliure plein maroquin havane, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, plats décorés d'une large dentelle aux petits fers dorés et jeu de filets dorés en encadrement, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, gardes petit peigne, tranches dorées sur marbrure (fine reliure du milieu du XIXe siècle, étonnamment non signée mais attribuable aux plus grands maîtres relieurs de l'époque, Trautz-Bauzonnet ? Duru ? Capé ?). Exemplaire probablement soigneusement et légèrement lavé et réencollé au moment de la reliure. EXEMPLAIRE PARFAIT. Reliure très bien conservée avec une ou deux petites imperfections peu visibles (un petit travail de vers le long d'un mors (à peine visible), quelques ombres au maroquin. Intérieur frais, avec quelques rousseurs éparses claires. Exemplaire sans les 2 feuillets non chiffrés que l'on trouve parfois à la fin et qui sont au recto l'extrait du privilège, daté du 26 juillet 1571 et l'autre avec au verso un fleuron typographique seulement. Ce privilège n'est pas indispensable et se trouve plutôt dans le volume des Oeuvres en rime, surtout quand les 4 tomes sont réunis dès l'origine.

ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE.


"Il [me] parait évident que le poète commença par donner une nouvelle édition de ses Amours, puis un volume de Ieux, avec de concevoir le projet d'une édition collective. On se rappelle que Ronsard avait déjà réalisé une telle ambition en 1560 (en 1573, il en était à sa quatrième édition collective!), et l'on peut comprendre que son ancien disciple et intime ait eu envie, lui aussi, d'aligner plusieurs tomes sur les étagères de la postérité. Les Amours et les Ieux, vendus séparément par Breyer, avant l'impression des Eouvres en rime, se trouvent parfois avec de jolies reliures en vélin doré ou en maroquin." (Jean-Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, partie III, Ceux de la Pleiade, 59-60).

Ce joli volume imprimé en caractères italiques, comprend : Des amours de Méline en II livres - De l'amour de Francine, en IIII livres - Des diverses amours, en III livres. Notre exemplaire comporte les erreurs de pagination décrites par Jean-Paul Barbier. Ce recueil contient 510 pièces en vers.

EDITION ORIGINALE DES AMOURS DIVERSES, divisées en trois livres. On y trouve des pièces (surtout des sonnets) composées après 1555, date de la publication des Amours de Francine (qui suivent les Amours de Méline dans ce recueil), et d'autres qui ont été simplement remaniées. Marcel Raymond note un potentiel plagiat ou imitation de Ronsard par de Baïf, pourtant M. Jean-Paul Barbier y voit plutôt une ressemblance de style avec Jodelle.

La parution en 1572 des Amours de Ian-Antoine de Baïf est essentielle dans le processus éditorial de l'ensemble des Œuvres de l'auteur. Ce sont plusieurs recueils qui parurent alors séparément chez le libraire Lucas Breyer.

"C'est l'audace de Baïf qu'on retiendra, comme son esprit toujours novateur : il s'est essayé à tous les genres avec une hardiesse qui n'a d'égale que son goût de l'invention formelle, et son souci de variété. Il laisse une oeuvre immense, assurément imparfaite et insuffisamment relue, mais foisonnante de trouvailles poétiques, l'une des plus riches de son siècle." (Jean Vignes, Nouveau dictionnaire des auteurs, I, 216).

"Baïf fonde en 1570, dans sa maison du faubourg Saint-Marceau, l'Académie de poésie et de musique dont le rayonnement fut très important. C'est dans ce cadre qu'il publie les Étrennes de poésie française en vers mesurés (1574) ; ses autres œuvres en vers mesurés, soit un psautier complet, un psautier incomplet et plusieurs livres de chansonnettes, sont restées inédites.Fascinée par l'Antiquité gréco-latine, la Renaissance européenne a connu de multiples tentatives d'introduire la métrique quantitative (reposant sur la longueur, ou poids des syllabes) dans des langues qui n'étaient pas toujours bien équipées pour la recevoir. C'est à ce projet que Baïf a consacré une partie très importante de son énergie créatrice, allant jusqu'à créer un système graphique qui permette de rendre compte aussi bien de la phonétique que de la métrique de ses vers. Il ne doit pas pour autant être considéré comme un « réformateur » de l'orthographe au même titre que Louis Meigret, Jacques Peletier du Mans ou Pierre de La Ramée : il n'a jamais, en effet, cherché à modifier les usages graphiques traditionnels, réservant sa graphie propre à ses vers mesurés.Considérés comme « maladroits » par des critiques qui, le plus souvent, n'ont pas pris le temps de s'y plonger, les vers mesurés « à l'antique » de Baïf, notamment les Psaumes et les Chansonnettes, même si leur diffusion est restée confidentielle, n'en constituent pas moins un fait littéraire aussi important que méconnu. Exploitant de manière ingénieuse les oppositions de quantité qui subsistaient dans la langue française de la Renaissance, Baïf propose, avec ses vers mesurés, un système de versification extrêmement élaboré qui, s'il n'est, comme toute forme d'art, pas totalement exempt d'artifice, est loin d'être aussi arbitraire qu'on a pu le penser. En outre, mis en musique par des compositeurs comme Claude Le Jeune ou Jacques Mauduit, les vers mesurés de Baïf ont eu une influence majeure sur la manière dont, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, se sont organisés les rapports de la musique avec le texte." (Extrait du Dictionnaire d'histoire de Bouillet - Source Wikipedia).

Provenance : Exemplaire portant à la fin du dernier feuillet la signature autographe "Guyon de Sardière". Exemplaire provenant de sa bibliothèque puis relié à nouveau au milieu du XIXe siècle. Jean-Baptiste-Denis Guyon de Sardière (1674-1759) était fils cadet de Madame Guyon, la célèbre adepte du quiétisme, il fut capitaine au régiment du roi et l'un des seigneurs du canal de Briare. Sa bibliothèque fut vendue en 1760. Marion, Collections et collectionneurs de livres au XVIIIe siècle, p. 390. C'était un des plus grands bibliophiles de son temps. Nous ignorons quel amateur a fait relier à nouveau cet exemplaire au milieu du XIXe siècle.


Références : Le Petit, Bibliographie des principales éditions originales françaises, 1888, p. 87. Tchémerzine, Editions originales et rares, I, 265. Jean-Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, partie III, Ceux de la Pleiade, 59. Rahir, La bibliothèque de l'amateur, 303.

MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE, PARFAITEMENT ÉTABLI DANS UNE RARE RELIURE A DENTELLE DU MILIEU DU XIXe SIÈCLE.

VENDU

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